« Notre premier défi est de préserver un internet ouvert » Nicolas Rieul

25 novembre 2021

INfluencia : qu’offrirez-vous à l’industrie à travers les deux journées de rencontres et de conférences de ce premier Ad & Tech Forum ?

Nicolas Rieul : nous cherchons à offrir un évènement le plus complet possible pour l’intégralité des acteurs du marketing digital. Notre objectif est de faire de ce premier Ad & Tech Forum un lieu de référence pour débattre et échanger autour des principaux enjeux du marketing digital. Pour cela nous avons voulu tendre vers un programme ambitieux qui met en valeur les thématiques spécifiques de chacun des acteurs du marketing digital présents. Ces derniers sont très nombreux lorsqu’on prend l’IAB France et la Mobile Marketing Association (MMA). Nous avons souhaité le faire tout en maintenant une approche commune qui a vocation à rassembler et à fédérer. Ce n’était pas forcément facile, nous qui avions l’habitude d’organiser chacun notre évènement séparément mais c’était un vrai plaisir de reprendre tout à zéro et de monter cet évènement.

IN : comment cette vision se traduit-elle dans le programme de vos conférences ?

N.R. : nous sommes très heureux car notre programme semble refléter cet équilibre. On va parler d’énormément de sujets qui nous touchent tous, comme le développement de l’Advanced TV, des Green ads, du drive-to-store ou des outils cookieless… mais aussi de certaines thématiques plus spécifiques comme le RCS [pour Rich Communication Services NDLR.] ou l’adressabilité. On est aussi très contents de pouvoir faire intervenir des speakers internationaux comme l’analyste Benedict Evans ou d’accueillir des annonceurs de renom comme Asmita Dubey de chez L’Oréal. Nous sommes enfin particulièrement fiers d’être à l’origine du premier échange entre la présidente de la CNIL, Marie-Laure Denis, et le vice-président de l’Autorité de la concurrence, Henri Piffaut sur l’imbrication entre le droit de la concurrence et celui de la protection des données personnelles.

IN : l’Ad & Tech Forum naît de votre souhait de mutualiser l’Adtech Summit et le Mobile Marketing Forum, des événements jusqu’à présents organisés séparément par l’IAB France et la MMA respectivement. Pourquoi avoir pris cette décision ?

N.R. : la décision est venue assez naturellement en réalité. Tout d’abord, nous nous sommes rapprochés depuis plusieurs années sur de nombreux sujets. La raison est que nous avons toujours pensé qu’il était important que deux associations aussi proches que les nôtres collaborent le plus possible. Nous sommes ainsi rentrés dans une dynamique certaine de coopération qui nous a permis d’adopter plusieurs initiatives ensemble. On peut citer celles de créer une task force autour du retail media ou de la TV connectée, de s’associer pour porter plainte contre Apple auprès de l’Autorité de la concurrence (avec le SRI et l’Udecam) ou encore de commander la première étude sur la contribution de notre secteur à l’économie française. La fusion de nos deux évènements annuels s’inscrivait ainsi dans la continuité de notre rapprochement progressif.

Aussi, nos évènements étaient très proches d’un point de vue calendaire (celui de l’IAB France était en novembre, celui de la MMA en décembre). Ils couvraient beaucoup de points en communs même si le MMA Forum allait au-delà du marketing digital et de la publicité. Fusionner les deux évènements était ainsi logique sur le fond et nous permettait aussi de passer un cap en organisant un évènement plus ambitieux sur deux jours.

IN : quels sont d’après vous les principaux défis que l’industrie française du marketing digital et mobile doit relever pour être en phase avec son temps ?

N.R. : ce n’est pas pour rien que nous avons choisi le thème « agir pour de nouveaux équilibres » pour ce premier Ad & Tech Forum. Les défis que nous avons sont nombreux et j’en profite pour rappeler que c’est seulement collectivement que nous pourrons y répondre efficacement.

Notre premier défi est de préserver un internet ouvert, accessible à tous où chacun est susceptible de générer de la valeur. Nous avons pris conscience des risques du fait de la domination de certaines grandes entreprises du secteur. Il nous faut désormais nous atteler à imaginer des outils pour déconcentrer notre secteur dont la grande majorité des investissements ne concerne en réalité qu’un tout petit nombre d’entreprises. Nous ne pouvons raisonnablement accepter une situation où l’essentiel des entreprises que nous représentons ne peut lutter à armes égales avec les plus grandes. Équilibrer plus justement la répartition de la valeur et des investissements pour créer des champions européens sera un des principaux défis de notre industrie.

Nous sommes aussi conscients qu’il s’agit d’une période trouble pour notre secteur et notamment pour la publicité digitale qui subit des pressions constantes sur le plan réglementaire. C’est le moment de renouer un pacte de confiance avec la société et ses représentants. Il est important que nous continuions de défendre notre secteur et nos métiers et d’illustrer leur valeur ajoutée économique, démocratique et sociétale. Personne ne le fera à notre place. Mais pour tirer bénéfice de cette période compliquée, notre action doit être pragmatique et raisonnée. Elle doit nous permettre ainsi de faire notre examen de conscience pour progresser dans tous les domaines. Ce n’est que de cette manière que nous parviendrons à être en phase avec notre temps et à retrouver un haut niveau de confiance au sein de la société.

 

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source : www.influencia.net

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