A peine 10% des licornes européennes sont françaises

5 juillet 2022

La France compte aujourd’hui 29 licornes. Ces start-ups dont la valorisation dépasse le milliard d’euros semblent se multiplier comme des petits pains.

Prendre du recul permet de ne pas tomber dans l’euphorie. Ne pas se regarder le nombril en se comparant aux autres aide à garder les pieds sur terre. La France compte aujourd’hui 29 licornes. Ces start-ups dont la valorisation dépasse le milliard d’euros semblent se multiplier comme des petits pains. En 2017, notre pays abritait tout juste deux sociétés de cette taille. Durant le seul mois de janvier 2022, cinq sociétés ont décroché ce statut (Payfit, Ankorstore, Qonto, Exotec et Spendesk) contre douze en 2021, année durant laquelle ces jeunes pousses avaient levé 11,56 milliards d’euros, soit 115% de plus que lors des douze mois précédents, d’après le baromètre EY du capital risque en France. La « start-up nation » tant souhaitée par Emmanuel Macron semble en passe de devenir une réalité sauf que notre cas est loin d’être un exemple isolé…

La plus grosse licorne française est… 25ème au classement européen

Le rapport intitulé Titans of Tech publié par la banque d’affaires GP Bullhound montre en effet qu’il existe… 283 licornes en Europe. Notre pays abrite ainsi à peine 10% de ces pépites jeunes et brillantes. Plus inquiétant encore, la première société hexagonale de ce classement, le spécialiste de la Data, Dataiku, se situe à une bien modeste… 25èmeplace. Seuls Dataiku, Mirakl, Contentsquare, Talend, Algolia etPayfit figurent dans le Top 50 et à peine 10 entreprises françaises apparaissent dans les 100 plus importantes capitalisations. N’en déplaise à notre président, notre nation est encore loin, très loin d’abriter autant de jeunes pousses prometteuses qu’Israël (60 licornes), le Royaume-Uni (56) et l’Allemagne (33). La valorisation totale cumulée de nos licornes (70 milliards de dollars) est aussi assez faible comparée à d’autres pays qui privilégient la qualité à la quantité comme la Suède (130 milliards de dollars pour 17 licornes) et les Pays-Bas (89 milliards de dollars pour neuf licornes). Pour résumer, la France compte assez peu de ces start-ups milliardaires et leurs tailles sont plutôt modestes. Certaines mises au point méritent d’être précisées…

Les investisseurs plus prudents

Cette situation ne risque pas d’évoluer dans un avenir proche. Les incertitudes politiques, le retour de l’inflation et la dégringolade des marchés boursiers ont en effet refroidi les ardeurs des investisseurs qui réfléchissent aujourd’hui à deux fois avant d’investir des millions dans des sociétés certes prometteuses mais qui n’ont toujours pas fait leurs preuves. Emmanuel Macron continue pourtant d’afficher un optimisme béat malgré les nuages qui s’amoncellent dans le ciel. Lors de son intervention au salon VivaTech, le président de la république a affirmé que notre pays pourrait compter 100 licornes, dont 25 GreenTech, d’ici 2030. Plusieurs analystes jugent que cet objectif est atteignable. Les prochains mois le diront…

Une étape, rien de plus…

Les start-ups qui ont déjà franchi ce Rubicon tentent toutefois de relativiser leurs « exploits », comme nous le répètent souvent les dirigeants que nous interrogeons chaque mois dans notre rubrique La Licorne du Mois. « Dans ma tête, ce titre ne change absolument rien, nous expliquait récemment Nicolas d’Audiffret, le co-fondateur d’Ankorstore, une place de marché destinée aux commerçants indépendants et aux petits créateurs. Je tente même de ne pas trop y penser car cela pourrait avoir tendance à nous faire croire que nous avons atteint un but alors que nous vivons juste le début de notre aventure. Nous sommes aujourd’hui encore tout petit par rapport à ce que nous souhaitons être. » Firmin Zocchetto ne dit rien d’autre : être licorne « booste votre communication et votre visibilité et cela vous aide à recruter et à parler aux journalistes, reconnaît le co-fondateur de l’éditeur du logiciel de paie et de gestion RH PayFit. C’est vraiment très positif pour l’image de la société mais il ne faut pas que ce statut nous grise pour autant. C’est un point de passage et non pas une ligne d’arrivée qui récompense tout le travail accompli. » Loïc Soubeyrand pense, lui aussi, que le titre de licorne « est hyper positif lorsqu’on suit une stratégie d’internationalisation ». « Cela nous apporte un gage de sérieux et représente une forte garantie auprès de nos clients, de nos collaborateurs et de nos cibles potentielles, précise le fondateur et CEO de la solution dématérialisée de tickets-restaurant et d’avantages employés Swile. Ce n’est pas seulement un titre. C’est utile. »

 





source : www.influencia.net

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