Lâargent coule à flots pour Alan. Son business model colle, il est vrai, parfaitement à lâépoque et comme ses performances correspondent à la virgule près à ses prévisions, ses actionnaires nâhésitent pas à sortir leurs carnets de chèques pour financer sa croissance.
La jeune pousse spécialisée dans la santé via une assurance 100% digitale vient de lever 185 millions dâeuros, permettant à sa valorisation dâatteindre 1,4 milliard dâeuros. Index Ventures, Ribbit Capital et le fonds souverain singapourien Temasek qui étaient déjà présents lors du précédent tour de table ont participé à cette opération tout comme le fonds de San Francisco Dragoneer, la société dâinvestissement de la famille Agnelli, Exor, et le fond new-yorkais Coatue Management qui possède des parts dans plusieurs pépites comme Snap, Spotify ou ByteDance. Après avoir levé 75 millions d’euros il y a tout juste deux ans, la licorne parisienne, qui vend des contrats de couverture-santé aux entreprises de toutes tailles et aux indépendants, est parvenue à rassembler 260 millions d’euros de financement depuis sa création en 2016.
Croissance rapide
La première compagnie dâassurance indépendante à avoir obtenir un agrément dâassureur depuis 1986 sâest développée à un rythme extrêmement rapide.
Lâan dernier, son taux de croissance a atteint 100%. Avec plus de 180.000 assurés, 102 millions d’euros de revenus annuels et 9.000 entreprises clientes, la start-up a cherché à ses début à séduire les sociétés avant dâétendre son offre aux indépendants en 2017 et deproposer deux ans plus tard un service adapté aux métiers de lâhôtellerie-restauration. Réassurés par CNP et Swiss Re, soumis aux mêmes obligations que les compagnies « traditionnelles » et avec ses 70 millions dâeuros de fonds propres qui lui permettent dâavoir 7,5X le capital de solvabilité requis quand la moyenne du secteur ne dépasse pas 2X, la licorne française repose aujourdâhui sur des fondations solides. Toute sa stratégie se résume dans son slogan : « lâassurance santé qui fait simple ».
Un seul mot dâordre : la simplicité
« Nous avons créé Alan parce que nous constations que le système de santé était bloqué, analyse Jean-Charles Samuelian, le PDG et cofondateur de la jeune pousse qui a étudié à lâécole des Ponts. Complexités pour trouver le bon médecin, avoir un rendez-vous dans des délais acceptables, se faire rembourser en temps et en heure, gérer toute la paperasse associée. Nous nous sommes fixés pour objectif de briser cette logique, dâabord en matière dâassurance ; et demain sur la santé en général. »
En quelques clics, un internaute peut aujourdâhui obtenir une couverture santé au meilleur prix. Pour se faire rembourser de ses frais médicaux via des virements instantanés, le client doit seulement envoyer ses factures depuis son smartphone. Son application « tout en un » permet également dâéchanger gratuitement avec un généraliste depuis une messagerie sécurisée ou par consultation vidéo. Pour trouver un labo ou un docteur à proximité, le patient peut utiliser lâoption Alan Map. En Belgique, la plateforme propose un service de chat médical et psychologique.
La pandémie lâa bien aidéâ¦
Durant la pandémie, la jeune entreprise sâest rapidement développée dans le conseil, comme lâexplique Jean-Charles Samuelian dans un podcast publié par La Tribune . « Depuis un an, nous avons vu des tendances de fond sur lesquelles nous avions misé prendre plus dâampleur, expliquait lâentrepreneur au Sommet des Start-Up La santé est devenue un sujet prioritaire, les entreprises ont dû sâen emparer et la digitalisation des services sâest accélérée. »
Des projets à gogo
Sa dernière levée de fonds va permettre à lâentreprise de se développer à lâétranger et de sâattaquer à d’autres secteurs avec des produits d’assurance sur mesure, comme le commerce de détail, le commerce de gros et l’industrie. La jeune pousse, qui emploie déjà 350 personnes, compte recruter 400 collaborateurs supplémentaires durant les deux prochaines années. Des commerciaux seront notamment embauchés afin de convaincre des grands comptes de faire appel à ses services. Aujourdâhui, les plus gros clients dâAlan comptent 5000 employés mais la plateforme peut dâores et déjà répondre aux besoins de groupes employant 30.000 personnes. Dâici 2023, la licorne espère compter 1 millions de clients. Ses objectifs ambitieux sont atteignables lorsquâon sait que sa part de marché en France ne dépasse pas actuellement 1,2%. Les compagnies traditionnelles ont du souci à se faireâ¦
source : www.influencia.net