Le iPhone 13 est en orbite depuis trois jours. 13 comme vendredi « porte-malheur ?», 13 comme la BD (XII) ? série culte belge dessinée par William Vance sur un scénario de Jean Van Hamme. 13 comme vendre un nouveau modèle de iPhone qui ne porte aucune amélioration technologique quant à son utilisation première, celle dâinteragir avec le monde entier, dâêtre dans le iWorld sans bouger de son Chesterfield usé⦠Mais qui sâempare du cinéma comme sâil était sien. Alors Apple et son agence TBWA/Media Arts Lab sâattachent à conquérir la planète, en propageant lâaddiction dont nous sommes déjà les victimes, lâimage, lâunivers du cinéma, son écran augmenté, sa meilleure définition photographique.
Mais si Apple excelle en matière de marketing, faisant passer le message selon lequel, « tous les amateurs peuvent faire du cinéma avec le dernier Iphone », la marque culte nâest pas pour autant dupe de la difficulté de filmer, « même avec un simple Iphone 13 ». En effet, explique Guillaume Perez, réalisateur maison de Téléparis, «ce nâest pas le marteau qui fait lâoeuvre, câest celui qui le tient. Sous entendu : ce nâest pas parce que vous aurez cet Iphone que vous deviendrez cinéaste ». Et câest ce message aussi que fait passer Apple avec ces films spectaculaires, aux images impressionnantes de qualité. «Des images qui donnent à voir des équipes techniques, des plateaux, des sets, des scènes extérieures, afin que le propos ne soit pas déformé ». La réalisatrice oscarisée pour Démineurs en 2010, Kathryn Bigelow en témoigne dans lâun des spots. Pour elle, «câest une expérience intéressante, qui ne change pas son cinéma ». La marque à la pomme ne tue donc pas le 7ème art comme certains le prétendent, mais fait rêver le quidam dont le smartphone n’est jamais loin. Tout comme le fait son concurrrent Samsung, qui ne manque jamais une occasion de piquer Apple sur Twitter. Cette série de films a été produite par Smuggler.
Partenaires particuliers
Câest désormais une tradition pour Apple, de baser la com de ses Iphone sur le nom de réalisateurs qui se prêtent au jeu du marketing savant de la marque de Steve Jobs.
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Sean Baker sâétait prêté à lâexercice avec Tangerine en 2015. Un film qui présenté au festival de Sundance avait reçu un accueil enthousiaste. Le jeune réalisateur était armé de trois Iphone 5s équipés de lentilles anamorphiques. Un street movie sur une Cendrillon moderne à la recherche de sa rivale dans les rues de Los Angeles.
Michel Gondry réalisait un court métrage avec l’Iphone 7 (2017), Détour. Ce fou de bricolage et de débrouille racontait ici lâhistoire dâun tricycle perdu sur la route des vacances, à la poursuite de ses propriétaires⦠qui lâavaient abandonnéâ¦
Dernier en date, Steven Soderbergh, qui utilisait quant à lui lâIphone 8 (présenté sur Netflix un 8 février de 2018)High Flying Bird, doc sur le basket passionnant avec au casting André Holland, Kyle MacLachlan, Zazie Beeetz. Il avait auparavant réalisé le thriller, Paranoïa avec un budget «ridicule» de 1,2 million de dollars, trois appareils 7+ cette fois, équipés dâun capteur photo 4K afin de permettre la projection sur un écran géant.
Vous lâaurez compris, un seul Iphone13 ne peut rien pour le cinéma. « Si lâon lit les mentions légales sur ces films, il est bien explicité que ce dernier est tourné grâce à un matériel spécifique et des applications qui upgradent la qualité des images », conclut Guillaume Perez. OUF !
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source : www.influencia.net