Certains sites web proposent de payer pour éviter les cookies publicitaires

12 avril 2021

Sur certains sites, il faut désormais choisir : payer pour supprimer les cookies ou les accepter. En cause ? La nouvelle réglementation de la CNIL.

Accepter ou payer, telle est la question. © Rutmer – stock.adobe.com

Depuis le 1er avril, certains sites ont fait le choix de proposer un abonnement payant en échange de la suppression des cookies, à l’aide d’un cookie wall. Retour sur une mesure qui n’est pas passée inaperçue auprès des internautes.

Payer pour éviter les cookies, un choix stratégique

Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation adoptée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), les sites web ont dû revoir leur politique concernant les cookies publicitaires. Pour rappel, les sites Internet avaient jusqu’au 31 mars 2021 pour se mettre en conformité et proposer à leurs visiteurs de pouvoir refuser les traceurs aussi simplement que les accepter.

Suite à cela, les internautes ont pu, dès le 1er premier avril, être confrontés à des cookie wall en arrivant sur des sites web divers et variés tels que Allociné, Aufeminin, Jeuxvideos.com, Geo ou encore Cuisine Actuelle.

L’internaute se retrouve face à un mur. © Capture BDM

Les cookie wall (ou « mur de cookie ») permettent de bloquer l’accès au contenu d’un site jusqu’à ce que l’internaute ait cliqué sur l’un des choix proposés. Ainsi, nombreux sont le sites qui ont imposé un dilemme aux visiteurs : payer une certaine somme chaque mois (entre 0,5 et 2 euros par mois selon les sites) pour éviter les cookies publicitaires ou bien les accepter et accéder gratuitement au contenu.

Pourquoi certains sites gratuits proposent dorénavant de payer ?

Aujourd’hui, nombreux sont les sites qui s’appuient sur l’affichage publicitaire pour en tirer un revenu, qui représente souvent une part de chiffre d’affaires non négligeable.

Or, cet affichage publicitaire se base sur les cookies, qui permettent de suivre la trace d’un internaute d’un site à l’autre pour lui proposer des annonces en adéquation avec ses centres intérêts. De cette manière, si le visiteur d’un site n’accepte pas les cookies, celui-ci se verra affiché des publicités plus variées et moins précises, ce qui, par conséquent, rapporte moins d’argent aux sites qui affichent ces publicités.

Les éditeurs de site ont donc dû faire face à un changement majeur : auparavant, si un internaute n’indiquait aucun choix via le bandeau destiné au consentement des cookies, ceux-ci étaient acceptés automatiquement. Or, depuis le 1er avril, si le visiteur d’un site web ne manifeste aucune décision ou bien clique sur la croix pour fermer le bandeau, son inaction est considérée comme un refus des cookies. C’est pourquoi plusieurs sites ont décidé de mettre en place ces cookie wall, assurant alors d’éviter une trop grosse perte de revenus publicitaires.

Quid de l’aspect légal ?

À l’apparition de ces nouveaux bandeaux sur certains sites, un grand nombre d’internautes ont été surpris, s’étonnant de la possibilité de pouvoir imposer un tel dilemme et exprimant la sensation de « devoir payer pour être protégé« .

Côté législation, la CNIL s’était d’abord opposée à cette pratique, jugeant que celle-ci revenait à « conditionner l’accès à un site à l’acceptation du dépôt de traceurs ». Parallèlement, le Conseil d’État a jugé en juin 2020 que la CNIL ne pouvait interdire de manière générale et absolue ces cookie wall.

Le Conseil d’État a annulé la disposition des lignes directrices prohibant de façon générale et absolue la pratique des « cookie walls », en jugeant qu’une telle interdiction ne pouvait figurer dans un acte de droit souple », peut-on lire dans l’article dédié.

Par la suite, la CNIL a donc suivi les règlementations du Comité européen de protection des données personnelles (CEPD), qui réunit l’ensemble des CNIL européennes et qui avait jugé que « pour que le consentement soit donné librement, l’accès aux services et fonctionnalités ne doit pas être subordonné au consentement d’un utilisateur au stockage d’informations, ou à l’accès à des informations déjà stockées, dans l’équipement terminal d’un utilisateur ». 

En revanche, la CEPD a ensuite précisé que les utilisateurs devraient se voir proposer des « alternatives équitables par le même fournisseur de service et ce, indépendamment du secteur d’activité et du modèle économique de l’éditeur ». En conséquence, la CNIL décidera pour chaque site web, si le consentement des personnes reste libre et si un cookie wall est autorisé légalement ou non. Les premiers contrôles ont commencé au début du mois d’avril.

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Source : Blog du modérateur

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