Comment devenir freelance dans le numérique : choix du statut, conseils pour démarrer…

22 janvier 2022


Ce guide vous apporte toutes les réponses à vos questions si vous souhaitez devenir freelance dans les métiers du digital.

Le freelancing est de plus en plus plébiscité par les professionnels du numérique. © grki – stock.adobe.com

Quelle que soit votre spécialisation ou votre secteur d’activité, les métiers du digital sont adaptés au mode de travail en freelance, qui séduit de plus en plus de professionnels. Statut, aspects juridiques et administratifs, frais pour bien démarrer… De nombreuses questions se posent au moment de se lancer dans cette aventure. Toutes les réponses à vos questions se trouvent dans ce guide, qui pourra vous accompagner tout au long du démarrage de votre activité en tant que freelance dans le numérique.

Qu’est-ce qu’un freelance ?

Alors que le freelancing a le vent en poupe, le nombre de travailleurs indépendants est estimé à 930 000 en France en 2019, en hausse de 145 % selon Eurostat entre 2008 et 2018. Un freelance dans le numérique est un professionnel qui exerce son activité de manière indépendante et sous différents types de statut (voir plus bas). Il peut réaliser des missions dans plusieurs disciplines du digital : informatique, webdesign, SEO, community management, rédaction web, marketing digital… Ses clients sont variés, de la startup aux grands groupes en passant par les TPE/PME ou les ETI (entreprise de taille intermédiaire), dans tous les secteurs d’activité (luxe, transports, commerce, banque, assurance, industrie, automobile…).

Travailler en freelance présente de nombreux avantages, tels que :

  • La gestion de son temps pour réaliser ses projets,
  • La variété et le choix de ses missions comme de ses clients,
  • Une grande autonomie,
  • L’absence de hiérarchie,
  • L’indépendance géographique pour travailler.

Si ces critères retiennent votre attention, gardez bien en tête que le travailleur indépendant perd en stabilité de revenu : il devra réaliser un certain nombre de missions pour s’assurer une rémunération qui lui permette d’en vivre au quotidien. Il n’est ainsi pas rare de constater que de nombreux salariés exercent des missions de freelancing en complément de leur activité professionnelle, notamment dans le digital. Autre écueil à ne pas sous-estimer : vous devrez être en mesure de gérer l’ensemble des services à apporter à vos clients, de l’avant-vente jusqu’à la facturation de vos prestations et le suivi comptable.

Quels sont les différents statuts juridiques pour devenir freelance ?

Avant de vous lancer, il convient également de se poser la question du statut juridique à choisir pour votre activité en freelance dans le numérique. Plusieurs possibilités s’offrent à vous :

  • Choisir le régime micro-entrepreneur : auparavant désigné comme auto-entrepreneur, c’est le régime le plus simple à mettre en place pour les travailleurs souhaitant démarrer en tant qu’indépendant ou pour un complément de revenus, à condition de respecter les plafonds en vigueur, à savoir 72 600 € pour les prestations de services et 176 200 € pour les activités commerciales ou d’hébergement,
  • Créer une entreprise individuelle (EI ou EIRL) : si votre activité se développe mais que les risques restent limités, vous pouvez lancer une entreprise individuelle (EI) mais vous serez responsable de vos dettes en cas de faillite, contrairement à l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) où votre patrimoine est protégé,
  • Créer une société unipersonnelle (EURL ou SASU) : que vous choisissiez l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou la SASU (société par action simplifiée unipersonnelle), vous pourrez différencier votre capital de celui de votre entreprise, vous associer avec d’autres professionnels, recruter des collaborateurs pour augmenter votre périmètre d’action, avec des contraintes administratives à la clé comme l’obligation de tenir une comptabilité annuelle ou la rédaction de statuts,
  • Opter pour le portage salarial : cette solution se présente comme une alternative entre salariat et indépendance, car le freelance réalise des missions pour le compte d’une société de portage salarial qui le rémunère après avoir déduit ses commissions.
  • Intégrer une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) : ce regroupement économique et solidaire d’entrepreneurs permet de tester son activité en bénéficiant d’un statut d’entrepreneur-salarié avec un contrat, une rémunération et les avantages du salariat (couverture sociale, droit au chômage, retraite…).

Pour vous aider à choisir le statut juridique le mieux adapté à votre situation, il est conseillé d’étudier pour chacun d’entre eux les réglementations en termes de responsabilité, de gestion administrative, de fiscalité et de régime social. Si vous décidez de vous convertir au portage salarial, vous bénéficierez d’une meilleure couverture sociale, du régime général pour la retraite et vous cotiserez à l’assurance chômage. À noter que depuis 2018, l’ancien régime social des indépendants (RSI), auxquels étaient soumis les micro-entrepreneurs, a été intégré au régime général de la sécurité sociale, offrant ainsi une meilleure protection sociale.

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Quelles sont les obligations légales et réglementaires du freelance ?

À l’exception du portage salarial, le freelancing s’apparente à la gestion d’entreprise. Plusieurs formalités sont obligatoires, relevant notamment du juridique, de la comptabilité et de la fiscalité :

  • Obligations juridiques : quel que soit le statut juridique choisi, vous devez déposer un dossier d’immatriculation auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent, souscrire à une assurance de responsabilité civile professionnelle (recommandé), rédiger des conditions générales de vente (CGV) et vous conformer aux règles du RGPD (règlement général sur la protection des données). Bon à savoir : la publication de l’annonce de la création d’une SASU dans un journal d’annonces légales est obligatoire.
  • Obligations comptables : créer un compte bancaire professionnel, tenir à jour sa comptabilité, rédiger soi-même ses factures en incluant les mentions obligatoires, déclarer la TVA perçue (sauf pour les micro-entrepreneurs) ou encore obtenir un K-Bis pour une EURL ou une SASU. À noter que différents documents comptables, comme la tenue d’un bilan annuel, est demandée dans le cadre d’une création d’entreprise individuelle, et vous devrez réaliser le dépôt de comptes annuels auprès du tribunal du commerce pour une EURL.
  • Obligations fiscales : il s’agit notamment de la déclaration des revenus professionnels (impôts sur le revenu ou sur les sociétés), des charges et de la TVA, selon le régime fiscal choisi.

Contrairement aux autres statuts juridiques, le portage salarial décharge le travailleur indépendant des formalités administratives, juridiques et comptables. Ces responsabilités sont assurées par la société de portage salarial, ce qui permet au freelance de se concentrer sur la réalisation de ses missions digitales. En échange, ce dernier doit verser une commission estimée aux alentours de 10 % de son chiffre d’affaires. Il est recommandé, pour un travailleur indépendant qui vient de créer son entreprise (EURL, SASU), d’avoir recours à un expert comptable pour l’accompagner dans ses démarches.

Combien ça coûte de devenir freelance ?

Des frais inhérents sont à prévoir lorsque vous devenez un travailleur indépendant dans le numérique (immatriculation, publication d’annonces légales, rédaction de statuts…). Ils varient selon le statut juridique choisi.

Voici la liste des dépenses obligatoires à intégrer dans votre budget :

  • Si vous créez une micro-entreprise : la procédure, qui comprend les formalités d’immatriculation en ligne sur le site du CFE, est gratuite.
  • Si vous créez une EI : il faudra verser 25,34 € pour l’immatriculation de votre entreprise au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour un commerçant indépendant, 45 € pour un artisan indépendant.
  • Si vous créez une EURL : le coût s’élève à 190,20 €, un montant qui comprend 152,75 € pour les frais de publication dans un journal d’annonces légales et 37,45 € pour l’immatriculation au RCS (qui inclut le dépôt d’actes dans le cadre d’une activité commerciale). Bon à savoir : des modèles gratuits de rédaction de statuts sont disponibles en ligne.
  • Si vous créez une SASU : prévoyez une enveloppe d’environ 200 €, qui prend en compte a minima les 138 € de frais d’annonces légales et 39,42 € pour la demande d’immatriculation au RCS.

Anticipez également les frais relatifs au dépôt de votre marque auprès de l’INPI, soit 190 € pour un nom identifiant des produits ou des services au sein d’une classe parmi la nouvelle classification internationale de Nice 2021 (45 au total). L’ajout d’une classe supplémentaire vous coûtera la somme de 40 €.

Quelles sont les aides dont peuvent bénéficier les freelances ?

Plusieurs aides sont disponibles pour vous vous aider à créer votre entreprise dans le numérique, accompagner le financement de votre projet ou encore compenser une perte de revenus lors des mois les plus difficiles. Il s’agit notamment de :

  • L’ACRE (ex-ACCRE) : elle correspond à l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise et vous permet de bénéficier d’une exonération partielle des cotisations sociales (12,8 % pour la vente de marchandises, 22 % pour les prestations de service et les professions libérales) sur une période limitée, lors du lancement de votre activité.
  • Le NACRE : ce nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise s’étend sur 3 ans et vise à vous aider pour le montage de votre projet, la structuration financière et le démarrage de votre activité, avec la possibilité de contracter un prêt à taux zéro.
  • L’ARE : l’allocation d’aide au retour à l’emploi représente un complément de revenu versé par Pole emploi en l’absence d’activité, mais vous pouvez aussi la cumuler avec la rémunération de votre société si cette dernière ne dépasse pas 70 % du salaire sur lequel a été calculé l’ARE. Cette aide est compatible avec l’ARCE.
  • L’ARCE : l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise consiste au versement en début d’activité de 45 % du reliquat de vos allocations d’assurance chômage. Elle est versée en deux fois, au moment de la validation de votre dossier et 6 mois plus tard.
  • L’ASS : l’allocation de solidarité spécifique remplace l’ARE pour les chômeurs de 50 ans et plus ou de longue durée. Elle vise à apporter un complément de revenus, avec la possibilité de la cumuler avec l’ACRE pendant 12 mois.
  • Le CAPE : contrairement aux précédentes aides, le contrat d’appui au projet d’entreprise est un dispositif d’accompagnement par une société ou une association pendant la phase de préparation ou du lancement de votre activité.

D’autres aides régionales peuvent vous être versées pour vous accompagner dans la création de votre entreprise, quel que soit le statut juridique choisi. N’hésitez pas à contacter les organismes tels que l’URSSAF, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou encore Bpifrance Création.

Comment calculer le tarif d’un freelance ?

Le TJM, ou tarif journalier moyen, correspond au tarif qu’un freelance dans le numérique se fixe à la journée (hors taxe). Il est demandé par les clients au moment de négocier un contrat de prestation. Il permet d’estimer le salaire net que vous pourrez vous verser à la fin du mois.

Pour calculer votre TJM, vous devez déterminer le salaire que vous souhaitez vous verser chaque mois en net, tout en prenant en compte plusieurs variables, comme les dépenses consacrées à votre activité (achat de matériel, abonnements à des logiciels, à un espace de stockage en ligne pour vos fichiers…), ainsi que le nombre de jours travaillés (hors week-end, vacances et les jours consacrés au développement de votre activité).

Votre TJM est alors calculé de la manière suivante : additionnez le salaire souhaité avec l’ensemble de vos charges, cotisations sociales incluses, puis divisez le montant obtenu par le nombre de jours travaillés. Le conseil : n’hésitez pas à utiliser les simulateurs en ligne et comparez votre TJM à celui des autres freelances présents sur votre périmètre afin de ne pas proposer un tarif trop élevé à vos clients.

Bonus : les 10 conseils pour se lancer en tant que freelance

S’il n’y a jamais véritablement de bon moment pour devenir un travailleur indépendant dans le digital, vous devez avant tout vous écouter, tout en étudiant le marché, ses opportunités et avoir réalisé un budget financier prévisionnel. Voici une liste de 10 recommandations à suivre pour vous aider lors du lancement de votre nouvelle activité :

  1. Bien choisir ses premiers contrats et clients,
  2. Travailler son personal branding pour se démarquer et optimiser sa visibilité sur le web et les réseaux sociaux,
  3. Créer et diffuser son portfolio pour attirer de futurs prospects,
  4. Rejoindre des réseaux de freelances dans le numérique et qui évoluent dans la même spécialité,
  5. Soigner la relation client pour les fidéliser sur le long terme,
  6. Aménager son espace de travail, que ce soit à son domicile ou en choisissant un lieu adapté (espace de coworking, bibliothèque, café pas trop bruyant…),
  7. Se doter d’outils et de logiciels indispensables pour améliorer sa productivité,
  8. Respecter un rythme de travail acceptable et savoir dire non,
  9. Continuer de se former aux métiers du web en parallèle de ses missions pour proposer de nouvelles expertises à ses clients et ainsi élargir son périmètre,
  10. Assister à des événements de networking pour continuer de faire parler de sa marque au-delà de sa propre communauté.



Source : Blog du modérateur

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