à mesure que nous appréhendons avec plus de clarté les effets â néfastes â de l’activité humaine sur notre environnement, il en va de notre responsabilité collective de mieux éduquer la prochaine génération sur le sujet, et pas seulement de changer ses habitudes de consommation chacun.e de son côté. Il est naturel pour les parents de vouloir protéger leurs enfants de vérités difficiles, et possiblement traumatisantes, telle que le changement climatique. Cependant, à lâimage des nombreux défis quâils rencontreront au cours de leur vie, ignorer le problème ne le fera pas disparaître. Dâautant plus que vos têtes rousses finiront par en entendre parler dâune manière ou dâune autre, mais surtout quâils seront les premiers à en subir les conséquences, avec ou sans discussion. Selon un sondage conduit par la NPR â National Public Radio américaine â en octobre 2019, 84 % des parents pensent que les enfants devraient s’informer sur le changement climatique, mais seulement 45 % dâentre eux déclarent avoir amorcé cette conversation. Briser cette « omerta » est nécessaire pour élaborer des solutions intergénérationnelles adéquates.
Lâéducation pour seule solution
Mais pour ne pas les brusquer, de nombreux psychologues, tels que Wendy Greenspun, qui est spécialisée sur cette thématique, conseillent aux parents d’adopter une approche « developmentally sensitive », dans la langue dâAl Gore, lorsqu’ils élaborent leurs discours sur le changement climatique. Cela permet à leurs jeunes interlocuteurs d’assimiler des informations plus complexes à mesure qu’ils grandissent et qu’ils sont prêts à faire entendre leur voix au nom de l’avenir de leur génération. Une posture également partagée par David Sobel, éducateur environnemental à l’université d’Antioch, qui recommande notamment aux enfants de moins de six ans de passer du temps à l’extérieur pour favoriser une relation étroite avec le monde naturel. Ce père de famille convaincu, comme en témoigne son choix dâéduquer ses propres enfants façon Viggo Mortensen dans Captain Fantastic â on exagère un peu, mais que le film est bon ! â suggère que les bonnes habitudes sâacquièrent dès le plus jeune âge. Une étude réalisée en 2015 par l’université de Brown montre que les routines, telles que bien éteindre la lumière quand on quitte une pièce ou recycler tous nos détritus, se créent dès l’âge de neuf ans.
Une fois cet âge tendre révolu, les enfants sont alors mieux armés pour appréhender des sujets de conversation plus difficiles liés au climat. Ãvaluer leurs connaissances sur le sujet est alors un très bon point de départ avant de vous lancer, -puisquâil vous faut garder à lâesprit que votre enfant a sûrement déjà entendu parler du changement climatique à ce stade de sa vie-. Robin Gurwitch, professeur et psychologue à l’université de Duke, nous suggère de lui emprunter son « analogie de la couverture », pour faire comprendre lâidée que la Terre est protégée par une couche, comme une couverture, qui la maintient à la bonne température. Le changement climatique, causé par les gaz que les gens rejettent dans l’air en utilisant beaucoup d’énergie, ajoute des couvertures autour de la terre, ce qui la fait logiquement suffoquer. Si des questions vous sont posées auxquelles vous ne pouvez pas répondre, saisissez l’occasion d’en apprendre ensemble les réponses.
Sensibiliser sans traumatiser
Si l’interprétation du changement climatique pour les enfants implique l’enseignement de défis apparemment surhumains, il est important de mettre l’accent sur les solutions. Il est même essentiel pour eux de savoir que des scientifiques travaillent d’arrache-pied pour résoudre le problème et que les citoyens ordinaires peuvent apporter leur contribution de manière significative. Suggérer à vos enfants des moyens pour faire partie de la solution, comme la simple tradition dâun jour sans viande dans la semaine, leur permet de se sentir utile et de faire partie de la solution tout en apprenant à mieux connaître le problème. « Rassurez vos enfants en leur disant que, selon les scientifiques, nous avons encore le temps d’éviter les pires impacts du réchauffement climatique », expliquait ainsi Mary DeMocker, auteur de The Parents’ Guide to Climate Revolution : 100 Ways to Build a Fossil-Free Future, Raise Empowered Kids, and Still Get a Good Night’s Sleep. « Les scientifiques nous disent comment renverser la situation, et nous sommes nombreux à les écouter », a-t-elle conclue. Si vous ne le faites pas pour la survie de la planète, faites-le au moins pour Viggo.
source : www.influencia.net