Jean-Michel Karam s’attaque au marché de la beauté en créant le Netflix de la beauté, Ieva. Il nâen est pas à sa première aventure entrepreneuriale, loin de là . En 1997, il créait Memscaps, société spécialisée dans les capteurs électro-mécaniques, issue des recherches quâil effectuait auparavant au CNRS. Une introduction en bourse en 2001 et une bulle internet plus tard, le groupe, qui sâest développé en rachetant plusieurs entreprises du même secteur dans le monde, est aujourdâhui un important fournisseur de capteurs pour les industries aéronautiques et de défense, la santé et les télécoms, grâce à son large portefeuille de brevets et ses usines aux Etats-Unis et en Norvège.
IOMA, une première marque rachetée par Unilever
Cette première réussite nâa pas pour autant incité lâentrepreneur à se reposer sur ses lauriers : il créé IOMA en 2009, un pionnier de la cosmétique sur-mesure – sâappuyant notamment sur les capteurs de Memscaps – quâUnilever rachète trois ans plus tard. Cette première incursion dans la beauté personnalisée le convainc quâil faut aller encore plus loin. âLa beauté et le bien-être vont de pair. On peut vous donner la meilleure crème du monde, si vous dormez mal et mangez mal, on ne peut rien faire pour vousâ, explique-t-il. Car IEVA, dès 2016 c’est cette vision â360â de la beauté.
Particularité : Jean-Michel Karam est resté à la tête de toutes les entreprises quâil a créées. Il cumule ainsi les titres de Chairman and Chief Executive Officer de Memcaps, Executive Chairman de IEVA Group et Président de IOMA, Unilever ayant tenu à le garder à la tête de la marque quâil avait créé. Un cumul de casquettes rendu possible grâce à la qualité des équipes de chaque entité, précise-t-il.
Technologie, beauté, expérience
Après les rachats de l’Atelier du Sourcil en 2020 et de son concurrent le Boudoir du Regard en 2021, le groupe IEVA sâorganise désormais en trois divisions : la technologie, avec une application et des bijoux et montres connectées truffés de capteurs ; la beauté, avec les marques Elenature, Made With Care et les gammes de maquillage de lâAtelier du Sourcil et du Boudoir du Regard ; et lâexpérience, avec les deux réseaux dâinstituts de beauté, dont les marques et spécificités vont être conservées. Pour le client, cela se traduit par une offre complète, disponible sur abonnement, à partir de 37,90⬠par mois – qui inclut également des produits IOMA.
Un concept que Jean-Michel Karam est habitué à détailler : âIEVA propose un abonnement personnalisé, avec une application qui permet de réaliser un diagnostic peau et cheveux, grâce à lâintelligence artificielle et un kit de patchs quâon envoie par la poste. Avec les résultats de ce diagnostic, nous pouvons recommander à chaque client des soins visages et capillaires personnalisés ou même du maquillage adapté. Lâabonnement est sans engagement, mais au bout de trois mois, les clients peuvent recevoir un bijou connecté, qui permet de mesurer leur environnement : les recommandations deviennent encore plus personnaliséesâ.
âTout ce que nous faisons doit contribuer au développement des abonnements.â
Avec lâintégration des instituts Atelier du Sourcil et Boudoir du Regard, les clients auront également la possibilité d’opter pour un soin en atelier à la place de la réception dâun produit. à lâinverse, les conseillères en institut ont été formées pour proposer les produits IEVA et IOMA, ainsi que les offres dâabonnement. âTout ce que nous faisons doit contribuer au développement des abonnements. Avec lâabonnement, on transforme le client en membre. Il est plus fidèle, mais aussi plus exigeantâ, explique le dirigeant, qui se réjouit de voir le nouveau concept rapidement adapté par le réseau de lâAtelier du Sourcil.
Même si lâoffre de IEVA est essentiellement digitale et sâappuie sur lâe-commerce et des applications, la proposition de valeur est résolument omnicanale : avec ses acquisitions récentes, le réseau compte déjà plus dâune centaine de points de vente, en propre et en franchise, essentiellement en France. Pour lâinstant. Un partenariat avec le Printemps est en cours de déploiement, tandis que la conquête de lâItalie sâaccélère grâce à un partenariat avec Marionnaud.
âLe âonlineâ a besoin de lieux où le client peut vivre quelque chose. Au maximum, on fera 50% de notre activité en ligne et 50% en offlineâ prédit Jean-Michel Karam. Pour accélérer, son groupe peut sâappuyer sur une levée de fonds de 17 millions dâeuros, menée en 2020 auprès du Groupe SEB et du Crédit Mutuel. Prochaine étape : le développement à lâinternational, avant une introduction en bourse dâici quelques années.
source : www.influencia.net