Entre difficults conomiques et management ultra toxique, Huawei…

25 janvier 2021

Acculé par les sanctions économiques américaines, Huawei a un plan pour se sortir du pétrin dans lequel Donald Trump l’a fourré. C’était sans compter sur une enquête menée par The Signals Network qui vient clouer au pilori le géant chinois pour sa culture managériale hautement toxique. 

 

 

Depuis le mois de mai dernier, la guerre fait rage entre Huawei et le gouvernement Trump. Une véritable croisade politique menée par Washington à l’encontre du géant des télécoms que le fraichement intronisé Joe Biden devrait vraisemblablement reprendre. Soupçonnée initialement d’espionnage au profit du Parti Communiste Chinois par les États Unis, le constructeur basé à Shenzhen semble à présent englué dans une crise économique aux conséquences désastreuses. Selon un rapport publié par TrendForce début janvier, le groupe, et ses 170 millions de mobiles vendus en 2020, ne serait plus que le 3ème constructeur de smartphone à l’échelle mondiale, derrière Samsung -263 millions d’unités écoulées- et Apple -199 millions-. Loin, très loin, de ses chiffres records de 2019, qui l’avaient vu se rapprocher dangereusement de la première place du classement. Pire, la situation devrait même s’aggraver ces prochains mois. Toujours selon TrendForce, Huawei ne vendra que 45 millions de terminaux 5G dans le monde en 2021 et devrait ainsi se contenter de 8% des parts de marché. Dans ces conditions, TrendForce l’affirme : la firme chinoise sera reléguée dès l’année en cours à la 7ème place du classement, derrière Transsion, Oppo et Vivo.

 

 


 

 

Acculé par les sanctions américaines, le groupe se devait de rassurer son monde… et son gouvernement. C’est désormais chose faite : Ren Zhengfei, PDG et fondateur du groupe, vient d’annoncer toute une batterie de mesures sensées assurer la pérennité du groupe. Prononcé en juin dernier, cet entretien n’a été rendu public que le 22 janvier 2021. Allez savoir. Tout d’abord, Huawei renonce momentanément à ses ambitions à l’international. Ensuite, le constructeur se voit contraint d’investir rapidement dans ses propres lignes de production. « Il y a une grande inadéquation entre notre capacité et notre stratégie. C’est notre maillon faible, et nous sommes obligés de recommencer dès le début comme des élèves du primaire », regrette Ren Zhengfei. Ce dernier finit en beauté avec l’annonce du gel des salaires de tous les employés du groupe pour les trois à cinq prochaines années. Une mesure drastique qui ne devrait pas satisfaire -et c’est un euphémisme- des salariés déjà sous haute pression.

 

Malgré sa débâcle électorale et sa retraite amorcée devant les cameras du monde entier, Donald Trump emporte avec lui une jolie victoire dans une bataille qui était loin d’être gagnée d’avance. Mais là où beaucoup espèrent assister à un simple baroud d’honneur avant la mise en bière politique définitive de l’ultra endetté 45ème président des États Unis, cette retraite amorcée par Huawei ne devrait être que provisoire, tant les ambitions du géant de la tech semblent inchangées. « S’il vous plaît, ne soyez pas contrarié par la pression temporaire des États-Unis et n’abandonnez pas notre stratégie de mondialisation. Il n’y a pas d’avenir sans embrasser la mondialisation », conclut son fondateur.

 

 

Des pratiques managériales discriminatoires


 

Les mauvaises nouvelles -et décisions- n’arrivant jamais seules, une vaste enquête menée par le consortium d’investigation The Signals Networkqui regroupe notamment des journalistes du Daily Telegraph, d’El Mundo ou de Republik– révèle qu’il règnerait chez Huawei une culture managériale hautement toxique, enracinée dans un esprit de corps quasi militaire. Premièrement, il existerait une discrimination claire entre chinois et non-chinois. Ces derniers auraient moins accès à l’information et seraient même exclus des décisions internes déterminantes. « Lors des réunions, le personnel de direction passe parfois au chinois aux moments cruciaux», témoigne une source du rapport. Ainsi en Europe, les postes de direction sont outrageusement dominés par des salariés chinois. « Lorsque vous traversez les couloirs, il est évident que 99,9 % de la direction est chinoise», constate un ex-salarié du siège européen de Dusseldorf, en Allemagne. Les rares managers étrangers étant flanqués d’un « directeur fantôme chinois qui se tient debout derrière lui », illustre cette mème source. Des dires rapidement contestés par Huawei, selon laquelle, seuls 59% des membres de la direction seraient en réalité de salariés déployés depuis la Chine.

 

Une gestion quasi protectionniste qui pousse l’une des personnes interrogées à comparer le siège européen de Huawei à une « petite ambassade de Chine », loin d’accommoder pour autant les expatriés chinois. Selon la syndicaliste Ulrike Saaber, ces derniers étant peu enclins à revendiquer le code du travail allemand, dont ils ne connaissent que trop peu les lois, les syndicats s’en trouvent directement impactés. De surcroît, l’entreprise semble déterminée а empêcher les expatriés de s’enraciner en dehors de leur mère patrie. « Si vous épousez une personne locale et obtenez des droits de citoyenneté, cela est considéré comme une trahison », révèle un ex-employé londonien. « S’il vous plait, ne dites а personne que j’apprends l’allemand », aurait même demandé un employé chinois à un ancien collègue. Les sources interrogées révèlent également des discriminations liées а l’âge, et une ingérence massive dans la vie privée des salariés. Huawei punirait ainsi régulièrement ses employés chinois pour leurs prétendus échecs en leur demandant de faire leur autocritique en public. Enfin, et comme on pouvait s’y attendre, les horaires légaux ne seraient pas respectés, en vertu du principe 9-9-6 en vigueur en Chine -présence au bureau de 9 heures а 21 heures, six jours par semaine-. Un climat ambiant ultra délétère, dont la direction du groupe devra répondre au plus vite. Qu’on se le dise, on est pas prêt de s’émouvoir de leur difficultés économiques.

 

 






source : www.influencia.net

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