Étude : comment les Français consomment l’information en 2021

Reuters Institute a révélé les préférences des Français en matière de consommation de l’information dans son Digital News Report.

Dans un rapport publié en juin 2021, Reuters fait un état des lieux de la consommation de l’information dans le monde et l’impact de l’épidémie de Covid-19. Cette étude s’appuie sur une enquête YouGov réalisée auprès 92 000 consommateurs dans 46 marchés différents. En ce qui concerne la France, à l’ère de la Covid-19, une augmentation de la consommation de la télévision et des informations en ligne a été observée, tandis que la confiance dans l’information s’est accrue.

La TV reste la source d’information privilégiée, l’utilisation du smartphone augmente

Depuis le début de la pandémie, les journaux télévisés ont enregistré des niveaux d’audience record avec 4 heures par jour en moyenne, et le trafic des sites web d’information a observé une hausse significative.

Les sites web des titres de presse privilégiés à la version papier

Parmi les sources d’information, les disparités sont importantes. Au sein des réseaux d’information offlines (comprenant TV, radio et print), la télévision reste la source privilégiée pour s’informer. Ainsi, BFM TV arrive en tête de liste avec 40 % des interrogés qui disent regarder la chaîne toutes les semaines, dont 29 % le font au moins 3 fois par semaine. France Télévisions se classe à la 2ème place avec 39 % de consommateurs par semaine, suivi de TF1 qui rassemble 36 % des répondants par semaine.

Le print arrive en 6ème position avec la presse régionale et locale qui rassemble 16 % des consommateurs par semaine. Elle est suivie par les radios publiques et privées qui comptabilisent 15 % des utilisateurs chaque semaine. La presse nationale arrive en 8ème position avec 20 minutes (11 %), puis Le Monde et France 24 (8 %).

Les Français regardent plus fréquemment BFM TV pour les sources offline et 20 minutes pour les sources online. © Reuters Institute

Lorsqu’il s’agit d’analyser la consommation d’informations online, ce sont les sites web des grands titres de presse qui sont les plus privilégiés. La version numérique de 20 minutes arrive en première position avec 18 % des utilisateurs qui la consultent chaque semaine, dont la moitié au moins 3 jours par semaine. En 2ème et 3ème position, la presse régionale et locale (15 %) supplante Le Monde (14 %) par rapport à 2020.

Pour illustrer cette tendance, de nombreux éditeurs font état d’une augmentation significative du nombre d’abonnés numériques. Selon l’étude, Le Monde compte désormais un nombre record de 360 000 abonnés numériques, avec un objectif de 1 million d’ici 2025. Le Figaro observe une hausse de 45 % de son nombre d’abonnés par rapport à 2019 et Mediapart a enregistré sa plus forte croissance annuelle en 2020, affichant un total de 218 000 abonnés payants. À noter que parmi le panel des personnes interrogées, seulement 11 % acceptent de payer pour de l’information.

La télévision et les sources online au coude à coude, le smartphone support favori

Plus globalement, la télévision et les différentes sources d’information en ligne sont au coude à coude. La pandémie a eu un effet certain dans cette remontée de l’intérêt porté à la télévision. Celle-ci observe une légère hausse parmi les sources d’information privilégiées, passant de 64 % à 68 % entre 2020 et 2021. Elle supplante ainsi de peu les sources online (67 %).

Du côté des supports utilisés par les consommateurs, l’utilisation du smartphone continue d’augmenter, passant de 59 % en 2020 à 65 % en 2021. Pour sa part, l’ordinateur observe une très légère hausse passant de 41 % en 2020 à 45 % en 2021.

L’utilisation du smartphone pour accéder à l’actualité continue d’augmenter en 2021. © Reuters Institute

La confiance des Français en la véracité des informations en hausse

Dans l’ensemble, la confiance des Français dans l’information a augmenté de sept points, mais reste faible par rapport aux normes internationales. Les journaux régionaux/locaux sont les plus fiables pour 64 % contre 10 % qui se disent méfiants, suivis par des médias liés au service public, France TV (62 %) et France Info (60 %). Le Monde est le journal national le plus fiable avec un niveau de confiance de 57 %, tandis que la très populaire chaîne d’information en continu BFM TV rassemble des niveaux de méfiance et de confiance assez proches (35% et 42%).

La confiance en la véracité de l’information est en hausse en 2021. © Reuters Institute

Facebook reste le réseau favori pour diffuser l’information, WhatsApp dépasse Facebook Messenger

27 % des Français partagent des informations par le biais des réseaux sociaux, de messages ou d’e-mails. À ce titre, Facebook reste le premier réseau social utilisé par les Français pour diffuser de l’information (39 %), suivi de YouTube (24 %). De son côté, WhatsApp (15 %) gagne 6 points et passe de la 6ème place en 2020 à la 3ème place en 2021, dépassant ainsi Facebook Messenger (14 %).

Les Français préfèrent WhatsApp à Facebook Messenger pour partager de l’information. © Reuters Institute

Ce qu’il faut retenir de ce rapport d’un point de vue global

• La confiance dans l’information a augmenté de six points en moyenne durant la pandémie de Covid-19. 44% des consommateurs interrogés dans le monde entier révèlent qu’ils font confiance à la plupart des informations, la plupart du temps. La Finlande reste le pays avec le niveau le plus élevé (65 %), tandis que les États-Unis affichent le niveau de confiance le plus bas (29 %).
• D’autre part, la confiance dans les informations glanées dans les recherches et sur les réseaux sociaux est restée globalement stable. Cela agrandi l’écart de confiance entre les informations diffusées globalement et celles que les utilisateurs sont allés chercher d’eux-mêmes. Ces derniers semblent accorder une plus grande importance à des sources d’information précises et fiables.
• Les informations télévisées ont continué à réaliser de fortes performances dans certains pays. Les journaux papiers ont connu une nouvelle forte baisse presque partout dans le monde, les confinements ayant eu un impact sur leur distribution, accélérant la transition vers le numérique.
• Les préoccupations mondiales concernant les fausses informations ont légèrement augmenté cette année, allant de 82 % au Brésil à seulement 37 % en Allemagne. Ceux qui utilisent les médias sociaux sont plus susceptibles d’avoir été exposés à la désinformation concernant la Covid-19 que ceux qui ne les utilisent pas. Facebook est considéré comme le principal canal de diffusion de fausses informations dans le monde entier. Cependant les applications de messagerie comme WhatsApp sont considérées comme un problème plus important pour la désinformation, dans certaines parties du Sud comme le Brésil et l’Indonésie.
• Les médias d’information grand public et les journalistes ont un impact fort sur Facebook et Twitter, mais sont éclipsés par les influenceurs et les sources alternatives sur des plateformes comme TikTok, Snapchat et Instagram. TikTok touche désormais un quart (24 %) des moins de 35 ans.
• L’utilisation du smartphone pour se tenir au courant de l’actualité (73 %) a connu l’augmentation la plus rapide depuis de nombreuses années, la dépendance augmentant également à travers les confinements liés à la pandémie.
• La proportion d’utilisateurs acceptant de payer pour avoir accès à l’information augmente de manière significative dans un petit nombre de pays occidentaux, mais le pourcentage global de personnes qui payent pour de l’information en ligne reste faible. Dans 20 pays où les éditeurs ont imposé un abonnement payant pour avoir accès à de l’information, seuls 17 % des utilisateurs dans le monde ont acceptés de payer. La Norvège reste en tête avec 45 % (+3), suivie de la Suède (30 %), des États-Unis (21 %), de la Finlande (20 %), des Pays-Bas (17 %) et de la Suisse (17 %). Les progrès ont été moindres en France (11 %), en Allemagne (9 %) et au Royaume-Uni (8 %).

Vous pouvez retrouver l’étude dans son intégralité en cliquant ici.

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