Après une édition entièrement numérisée lâannée dernière, lâAssemblée générale de lâONU, et son cortège de délégations présidentielles, ont posé physiquement leurs valises à New York le 21 septembre dernier. Pas moins de 193 pays sont invités à sâexprimer à la tribune pendant une semaine. Un grand débat qui reste « lâoccasion pour les représentants des Ãtats dâexprimer leur position à lâégard des grandes affaires du monde, mais aussi à lâégard du fonctionnement des institutions multilatérales. Câest un moment important pour saisir lâair du temps, les évolutions du moment », expliquait Guillaume Devin, auteur de LâAssemblée générale des Nations unies. Autant dire que ces derniers mois nâont pas été pauvres en matière de « grandes affaires du monde ». Entre lâinvasion de lâAfghanistan, le coup dâÃtat en Birmanie début février ou la lutte contre le covid-19 qui nâen finit plus dans certains pays, les discours de Joe Biden, Jair Bolsanaro et consorts sont très attendus.
Pour les rappeler à leurs engagements passés et les enjoindre à davantage dâactions communes à quelques semaines de la COP26, le mouvement Fridays for Future met lâaccent sur le dérèglement climatique et annonce un grand retour ce vendredi 24 septembre des marches climatiques. Ces manifestations mondialisées, débutées en 2019, avaient dû sâinterrompre à cause des différentes politiques sanitaires mises en place aux quatre coins du monde. Greta Thunberg, lâillustre fondatrice du mouvement, devrait participer à celle organisée en Allemagne. Interrogée à propos de ce week-end, la Suédoise concédait que nous avions connu une année et demi « très étrange mais que la crise climatique nâavait pas disparu pour autant, bien au contraire. La situation nâa jamais paru aussi urgente quâaujourdâhui. Nous retournerons donc dans les rues, même si le mouvement nâaura peut être plus la même résonance. Dans certains pays nous serons nombreux, dans dâautres pays comme la Suède, nous nous contenterons dâactions symboliques à moindre échelle. Mais nous arpenterons tout de même le pavé pour montrer que nous nâavons pas disparu ».
Marquer lâimaginaire collectif
Afin dâoccuper également le terrain médiatique, Fridays for Future a dévoilé récemment son spot publicitaire intitulé The Denial. Pour son élaboration, lâONG créée en 2008 par Greta Thunberg sâest associée une quatrième fois à lâagence Fred et Farid Los Angeles. Loin des conventions du genre, et en se rapprochant â étrangement â plus des imageries du luxe ou de la cosmétique â on est vraiment pas loin dâune pub Terre dâHermès â le film illustre notre déni de la crise climatique en donnant corps à une métaphore bien connue : aller droit dans le mur. Sa mission, identique à celle de Fridays for Future, est donc d’attirer l’attention du public sur les données scientifiques et de demander aux instances au pouvoir de prendre cette situation au sérieux et d’agir en conséquence. Lâesthétique, très minimaliste, sur une toile de fond désertique, très désaturée, renforce l’impression d’une mise en scène inspirée par le Dune de Denis Villeneuve. Ou peut être que ces choix ne sont le fruit que d’un grand concours de circonstance. Lâun dans lâautre⦠allez voir ce film, merci.
La bonne nouvelle, comme lâaffirme Katharina Maier, responsable de la publicité chez Fridays For Future, est que « les scientifiques pensent que limiter le réchauffement est absolument possible techniquement. Grâce aux technologies des énergies renouvelables, à l’évolution de l’agriculture et des transports, et à d’autres changements importants, nous pouvons limiter le réchauffement et éviter des conséquences encore plus graves. Cependant, en parallèle nous ne changeons pas notre façon de vivre, notre façon de consommer, notre façon de voyager, ni notre façon de produire de l’énergie… Nous fonçons littéralement et collectivement droit dans un mur. Nous voulions jouer sur cette contradiction en mettant en avant l’urgence d’agir pour sauver notre planète ».
Un retour aux affaires
Après plusieurs mois marqués par un silence justifié en raison du contexte sanitaire, Greta Thunberg assure définitivement sa rentrée médiatique. à lâoccasion de la deuxième édition du Porquerolles film festival qui sâest tenue du 23 au 28 août dernier, le jury décidait de récompenser un documentaire réalisé par Nathan Grossman entièrement dédié à la jeune activiste. I Am Greta retrace un bout de la vie de la militante suédoise qui, du jour au lendemain, en 2018, a décidé de faire une grève de lâécole et de manifester contre lâinaction politique face à la crise climatique. La jeune activiste est bientôt rejointe par des milliers dâautres étudiant.es. Le documentaire sortira en salle le 29 septembre prochain.
source : www.influencia.net