Google FLoC : la réponse de WordPress, Mozilla, Safari, Opera, Microsoft Edge… 

22 avril 2021

L’alternative aux cookies tiers testée par le moteur de recherche a fait réagir les acteurs de la tech.

La méthode FLoC actuellement testée par Google a suscité de vives réactions. © Thaspol – stock.adobe.com

FLoC, pour Federated Learning of Cohorts, fait partie des nouvelles méthodes testées par Google dans le cadre de son projet « Privacy Sandbox » en vue de la suppression des cookies tiers prévue pour 2022. Cet apprentissage fédéré par cohortes lancé par Google doit permettre au moteur de recherche de proposer un ciblage de groupe et en fonction des centres d’intérêt des utilisateurs, qui ne seront plus traités individuellement, pour garantir la confidentialité de leur navigation.

Alors que d’autres navigateurs, comme Safari d’Apple, Mozilla de Firefox ou encore Edge de Microsoft, ont déjà mis en place des filtres anti-cookies, la méthode FLoC actuellement testée par Google a suscité de vives réactions auprès des acteurs de la tech, qui ont exprimé leur rejet pour une majorité d’entre eux.

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WordPress pourrait traiter FLoC comme un problème de sécurité

Dans cette bataille face à ce nouvel outil publicitaire, WordPress apparaît comme un concurrent de poids face à Google. Un groupe de contributeurs propose de traiter FLoC comme un problème de sécurité, ce qui reviendrait à le bloquer par défaut sur près de la moitié des sites web. Concrètement, WordPress pourrait déployer un correctif dès la prochaine version mineure du CMS, sans attendre la prochaine mise à jour majeure. Ce patch serait également intégré aux précédentes versions. Une telle mesure pourrait réduire considérablement l’intérêt de FLoC en interdisant à Google l’accès à ces données.

Dans un blogpost, qui a recueilli un grand nombre de commentaires, le contributeur Carike cite notamment l’ONG Electronic Frountier Foundation (EFF), qui s’oppose à ce système pour défendre les libertés numériques contre les discriminations qu’il pourrait engendrer :

WordPress alimente environ 41 % du Web – et cette communauté peut aider à lutter contre le racisme, le sexisme, la discrimination anti-LGBTQ + et la discrimination contre les personnes atteintes de maladie mentale avec quelques lignes de code.

Pour l’heure, aucune décision officielle n’a été prise du côté de l’instance de WordPress, comme le souligne Matt Mullenweg, le PDG d’Automattic :

Pas de projet d’intégration de FLoC pour Mozilla, Safari ni Opera

Alors que Firefox a lancé fin février une nouvelle fonctionnalité qui fournit une protection totale contre les cookies, Mozilla a confié son opposition au média américain The Verge :

Nous évaluons actuellement de nombreuses propositions publicitaires préservant la confidentialité, y compris celles avancées par Google, mais nous n’avons actuellement aucun projet de mise en œuvre de l’une d’entre elles pour le moment.

Nous n’acceptons pas que l’industrie ait besoin de milliards de points de données sur les personnes, qui sont collectés et partagés à leur insu, pour diffuser des publicités pertinentes. C’est pourquoi nous avons implémenté la protection améliorée contre le pistage par défaut pour bloquer plus de dix milliards de trackers par jour et continuer à innover sur de nouvelles façons de protéger les utilisateurs de Firefox.

Un rôle d’observateur pour Safari

De son côté, Safari, par la voix de John Wilander, ingénieur WebKit chez Apple, a lui aussi expliqué que FLoC ne figurait pas dans les projets de la firme, qui préfère rester dans un rôle d’observateur :

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Des discussions pour Opera

Opera, le premier navigateur qui a introduit le blocage des publicités intégrées, rappelle également son engagement pour protéger la confidentialité de ses utilisateurs, ce qui l’amène ne pas envisager, lui aussi, d’intégrer le nouvel outil publicitaire de Google :

L’importance est maintenant la fin des cookies tiers, ce qui réduira la quantité de suivi inter-sites sur le web. Alors que nous et d’autres navigateurs discutons de nouvelles et meilleures alternatives publicitaires préservant la confidentialité aux cookies, y compris FloC, nous ne prévoyons actuellement pas d’activer de telles fonctionnalités dans les navigateurs Opera dans leur forme actuelle. De manière générale, nous pensons cependant qu’il est trop tôt pour dire dans quelle direction le marché évoluera ou ce que feront les principaux navigateurs, explique le navigateur à The Verge.

Une position floue pour Microsoft Edge

Du côté d’Edge, le navigateur de Microsoft basé sur Chromium préfère entretenir le flou quant à sa position d’intégrer ou non le sytème FLoC :

Comme Google, nous prenons en charge des solutions qui donnent aux utilisateurs un consentement clair et ne contournent pas le choix des consommateurs. C’est également pourquoi nous ne prenons pas en charge les solutions qui exploitent les signaux d’identité des utilisateurs non consentis, tels que la prise d’empreintes digitales.

L’industrie est à un tournant et il y aura des propositions basées sur un navigateur qui ne nécessitent pas d’identifiants d’utilisateurs individuels et des propositions basées sur des identifiants basées sur le consentement et les relations de première partie. Nous continuerons d’explorer ces approches avec la communauté, explique la firme à The Verge.

Brave et Vivaldi disent non à FLoC

Parmi les plus fervents opposants à Google, on retrouve deux autres navigateurs, Brave et Vivaldi. Le premier a affirmé son opposition dans un communiqué :

Brave s’oppose à FLoC, ainsi qu’à toute autre fonctionnalité conçue pour partager des informations sur vous et vos intérêts sans votre consentement pleinement éclairé. Pour protéger les utilisateurs de Brave, Brave a supprimé FLoC dans la version Nightly de Brave pour ordinateur de bureau et Android (…) Brave désactive également FLoC sur nos sites web, pour protéger les utilisateurs de Chrome qui découvrent Brave.

Même discours de la part de Vivaldi, basé sur Chromium, pour lequel FLoC représente « une technologie de suivi intrusive » :

La nouvelle entreprise de collecte de données de Google est désagréable. Appelée FLoC (The Federated Learning of Cohorts), cette nouvelle technologie publicitaire vise à remplacer les cookies tiers et les technologies associées comme le stockage local tiers. Il s’agit clairement d’une étape dangereuse qui nuit à la vie privée des utilisateurs. (…)

Google continuera à créer des profils et à suivre les utilisateurs, en l’absence de cookies tiers et de stockage local. Il présente FLoC comme faisant partie d’un ensemble de technologies dites de « confidentialité », mais supprimons le prétexte ici ; FLoC est une technologie de suivi intrusive. L’expérience FLoC ne fonctionne pas dans Vivaldi. Il repose sur certains paramètres cachés qui ne sont pas activés dans Vivaldi.

Un site « Am I FloCed ? » pour vérifier si vous êtes concerné

À noter enfin que l’EFF a lancé un site « Am I FloCed ? ». Il permet de savoir si vous faites partie des internautes utilisant Chrome qui sont testés dans le cadre de l’expérimentation menée par Google sur son système FLoC. À l’heure actuelle, seulement 0,5 % des utilisateurs sont concernés, notamment ceux présents dans les régions suivantes : l’Australie, le Brésil, le Canada, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, les Philippines et les États-Unis. Mais ce chiffre et le déploiement à l’échelle mondiale devraient s’élargir au fur et à mesure de la campagne de test de Google.





Source : Blog du modérateur

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