INfluencia : Vous êtes une start-up florissante de lâinfluence marketing en France avec des clients directs aussi importants que Carrefour, Boulanger, Coca-Cola ou Kelloggâs. Pourquoi avoir pris la décision dâintégrer ADLPerformance ?
Guillaume Doki-Thonon : Nous avions réalisé une première levée de fonds à lâoccasion de notre lancement en 2015. Généralement, lâétape suivante pour une start-up en croissance est soit de faire une grosse levée de fonds â nombreuses dans notre secteur â soit dâêtre cédée à un groupe. Nous ne nous reconnaissions dans aucun de ces modèles. Mon associé et moi sommes encore jeunes, nous nâavons pas encore écrit toutes les pages de notre entreprise ni de lâinfluence marketing.
INfluencia : En quoi consiste cette troisième voie ?
T.-K.: ADLPerformance entre dans le capital de Reech avec une prise de participation majoritaire. Nous gardons 40 % des parts. ADLPerformance a cette spécificité assez rare dans notre secteur de défendre un modèle où ses filiales restent autonomes. Pour le groupe, la valeur dâune entreprise vient de ses entrepreneurs et de leurs équipes, de ceux qui lâont créée et qui disposent de la juste vision de leur marché et de la bonne conduite à adopter.
IN : Pourquoi avoir pris cette décision maintenant : le marché de lâinfluence est-il trop concurrentiel, les investissements en technologie trop lourds à supporter ?
T.-K.: Il nâexiste pas de leader du marché de lâinfluence marketing à ce jour ni en France, ni en Europe. Pour conquérir cette place, il faut beaucoup investir et innover. Et pour attirer les meilleurs développeurs et les meilleures équipes, il faut être crédible et disposer de capital. Par ailleurs, nous pourrons développer des synergies très enrichissantes avec les différentes entreprises du groupe avec lesquelles nous sommes complémentaires. Je pense par exemple à AWE, spécialiste du marketing BtoB, avec qui nous allons mettre en place une offre dâinfluence marketing dédiée au BtoB. Ou à lâagence conseil Intelligence Senior spécialisée chez les seniors, une cible de plus en plus adressée par les influenceurs.
IN : Vous et vos concurrents proposent déjà énormément de solutions data pour lâidentification et lâanalyse des performances des influenceurs. Que faut-il améliorer ?
T.-K.: Nous allons en effet déjà très loin dans la tech et la data, mais je considère que cela ne représente que 10 % de ce que lâon pourra mettre en place. Prenons lâexemple des KPI. Lâinfluence marketing sâinscrivant dans le mix marketing des annonceurs, il nous faut être capable de comparer ses performances à celles de tous les autres leviers, comme lâachat média classique. Le concept dâEMV (earned media value) est en soi en effet déjà très puissant, mais il faut quâil puisse être encore bien plus granulaire. Il y a encore beaucoup à faire.
INfluencia : Quelles sont les prochaines étapes ?
T.-K.: Nous avons déjà ouvert 20 postes, dont dix de développeurs et dix pour les métiers de planneur stratégique, account manager et chef de projet influence, entre autres. Il nây a pas de changement opérationnel, ni de fusion, nous gardons nos locaux et nos équipes.
source : www.influencia.net