Innovations technologiques et retail: les grandes tendances 2021

17 février 2021

Deloitte, INfluencia et Urban Sublime organisaient le 11 février dernier une conférence de débrief du CES et de la NRF, suivie d’une table ronde*. L’occasion de partager les innovations les plus marquantes et disruptives repérées par Isabelle Musnik et Laetitia Faure (Urban Sublime), lors du grand événement annuel du retail américain ainsi que du plus grand salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public.

 

« L’année 2020 a été une année extrêmement compliquée, tant pour les consommateurs que pour les entreprises », introduit Isabelle Musnik, fondatrice et directrice de la publication d’INfluencia qui met en évidence les accélérations qui ont eu un impact parfois négatif, mais aussi exceptionnel pour certains business. Le CEO de Microsoft, Satya Nadella a souligné l’impact transformateur extrêmement rapide qu’a eu la crise sur nos activités économiques : « We’ve seen two years worth of digital transformation in two months. » (« Nous avons vu deux ans de transformation numérique en deux mois »), s’exclamait-il lors du CES. E-Commerce, live streaming, e-learning, autant de technologies qui ne cesseront de se développer notamment grâce à la 5G, et sa vitesse de propagation de 500km/h qui permettra à bon nombre de secteurs de s’améliorer et d’innover : médecine, télévisuel, musées et bien d’autres…

 

4 secteurs profondément marqués par la crise du Covid 19 (« le Chief Innovation Officer de l’année 2020 »), ont connu une forte accélération en matière d’innovation et de transformation, et ont donc été particulièrement visibles au CES. La santé bien sûr, mais aussi l’équipement de la maison, la mobilité et le travail. Tour d’horizon des opportunités de croissance pour les années futures.

 

 

1. Tech et santé : un mariage accéléré par la crise

 

Le Covid, on le sait, a rebattu les cartes à tous les niveaux. 65 % des Européens se disent d’ailleurs prêts à prendre leurs décisions quotidiennes en fonction de leur santé

 

On assiste tout d’abord à l’émergence de nouveaux métiers par le prisme de la santé. Si le « Chief Happiness Officer » existait déjà, le « Head of Well-Being » a fait son apparition chez Farfetch. Royal Global Carribean, une société de croisières a également désormais son propre « Chief Medical Officer ». Ces nouveaux postes permettront de répondre aux inquiétudes et assurer le bien-être des salariés et des clients.

 

Après le « It-bag » des fashionistas, voici le « It-mask ». Masque connecté, relié aux écouteurs, masque intégral ou encore purificateur d’air, il y en a pour tous les goûts ! L’hygiène et la santé sont bien au cœur des préoccupations, même les plus « futiles » et des nouveaux business. La marque Blanc a ainsi effectué une levée de fonds de 400 milliards de dollars en novembre dernier pour la production de ses masques.

 

 

Self monitoring, robots, sans contact : la trilogie gagnante de la santé connectée

 

La santé connectée, la télémédecine et les robots dans les salles d’hôpitaux ont été boostés par la pandémie, se révélant être d’une très grande efficacité pour les praticiens comme pour les patients.

 

« Les téléconsultations ont subi une augmentation significative puisque de 1% en 2019 elles passeront à 5% en 2021 », selon Laetitia Faure, fondatrice du bureau de tendances en communication Urban Sublime. La tech permet aujourd’hui de franchir les barrières qu’elles soient physiques (murs de la maison) ou imperceptibles (virus). Elle permet également le monitoring de soi-même. Par exemple, l’entreprise de traçage Tatch a levé 4,5 milliards de dollars afin de développer un outil permettant de surveiller sa propre santé 24/24h. La grande gagnante de l’Innovation Awards au CES dans ce secteur est Epsy App, une application permettant aux personnes épileptiques de suivre leur santé et de transmettre leurs informations directement à leur médecin. L’automédication fera assurément partie de la médecine du futur.

 

Dans le retail, on observe un nouveau type d’employés pour améliorer les conditions de sécurité sanitaire: le robot. Se distingue Adibot, le super robot qui désinfecte les surfaces grâce aux UV. Les robots permettent aussi de gagner du temps lorsque l’on fait ses courses et réduisent donc les risques d’exposition aux contaminations. Ainsi les caddies connectés en test chez Monoprix et les robots porteurs de livres pour les librairies.

 

Si les smartphones occupaient déjà une place importante dans nos vies, leur utilisation va devenir prépondérante en raison de leur nouvelle fonction « sans contact », là encore limitant l’exposition au virus. Désormais, 78% des transactions Mastercard en Europe en magasin sont faites sans contact. La FinTech se déploie progressivement et l’on observe maintenant des self-checkout chez IKEA par exemple. CVS Pharmacy aux États-Unis a également adopté cette pratique, notamment par le biais d’un partenariat avec Venmo, une appli qui permet de payer grâce à son smartphone et un QR code.

 

 

2. La Maison, nouveau temple connecté

 

La deuxième grande tendance s’axe autour de la maison. La maison comme un temple « Home Temple », un endroit à tout-faire : on y travaille, on y mange, on s’y repose, on y étudie, on achète. De nouvelles fonctions y apparaissent.

 

« Si le sans-contact rencontre un franc-succès en magasin, nous allons également le retrouver à la maison », explique Laetitia Faure. Des distributeurs intelligents de gels hydro-alcooliques font leur apparition dans les halls d’entrée comme ceux développés par l’UMEA Institute of Design & Electrolux. Le sans contact arrive aussi du côté des alarmes de sécurité et même… des chasses d’eau. Le choix est vaste.

 

65% des Américains ont au moins un objet intelligent connecté à la maison (Value Pinguin, 2020). On retrouve la start-up OVAL qui a développé un petit objet qui, grâce à des capteurs installés partout dans la maison, permet de connecter n’importe quel objet et de monitorer la température, l’humidité, la luminosité, etc…. Les objets connectés pour une maison intelligente se retrouvent aussi dans la salle de bain, comme le miroir de CareOS Themis, dont les capteurs monitorent votre état de santé (température, analyse de peau…). Quant aux écrans, « s’ils sont toujours plus larges pour un meilleur confort oculaire ils se fondent désormais dans l’environnement », soulève Isabelle Musnik. « Il s’agit d’un outil intéressant pour les marques », ajoute-t-elle.

 

 

 

Les maisons deviennent les nouveaux magasins

 

« Les maisons sont devenues des magasins dans lesquels les marques vont essayer de s’implanter », souligne Laetitia Faure. Mais la confiance est le maître mot. Les consommateurs réclament un véritable engagement digital de la part des marques. C’est l’exemple de Oh My Cream, dont la valeur ajoutée reposait sur leur service de conseil, qui a subi une perte de 60% de son chiffre d’affaires suite à la pandémie. La marque de cosmétiques a su remonter la pente en proposant des rendez-vous virtuels et l’ensemble des créneaux des quinze premiers jours ont été réservés en 5mn !

 

 

« Du showrooming » au « webrooming »

 

Confiance, expérience et digitalisation : un trio indispensable désormais. Les Galeries Lafayette offrent par exemple des sessions shopping à distance pour échanger avec les vendeurs et le magasin Gucci de Florence en Italie propose des services en direct : échanges personnalisés entre le client et le vendeur qui va se déplacer dans la boutique, montrer les produits, ouvrir les sacs, etc. et ce afin de livrer l’expérience la plus réaliste possible au client. Et quand il s’agit de direct, le livestreaming ou liveshopping est en tête. Le joaillier Chinois Ideal a converti son business presque du jour au lendemain, d’une boutique traditionnelle, à un modèle de e-commerce utilisant la diffusion en direct. « En une année, le chiffre d’affaires du liveshopping a doublé et représente aujourd’hui 130 milliards de dollars », rappelle Isabelle Musnik.

 

The Lobby met en avant des influenceurs directement sur le site qui permettent de donner leur avis sur les produits et l’achat en direct. Le contenu des réseaux sociaux est alors utilisé comme un drive vers le site. L’atelier beauté de Chanel proposait également des masterclass mais avec une livraison produit à domicile pour pouvoir essayer et tester les produits. Parfait combo entre savoir-faire, digitalisation, nouveauté. « C’est dans cette hybridité entre physique et digital que résident les modes d’opérations de demain », précise Laetitia Faure.

 

 

3. La réinvention accélérée du Travail 

 

Le Travail devra faire face à plusieurs challenges, comme l’explique Laetitia Faure : tout d’abord l’acclimatation des employés à cette nouvelle digitalisation, mais aussi la revalorisation des locaux et la place qu’ils vont prendre et enfin la notion de bien-être.

 

Pour améliorer les échanges virtuels et les rendre plus qualitatifs, Sony est en train de travailler sur son Reality Display Automation & Remote Creativity, pour proposer des échanges en visioconférence en 3D. Dans une logique similaire, la visio prête à devenir un réflexe, sera accessible via un bouton Teams, directement implanté sur tous les nouveaux ordinateurs DELL. Deux applications ont particulièrement attiré l’attention de nos expertes : Mmhmm App qui permet d’afficher sa présentation derrière soi et de toucher l’écran, tout comme en présentiel, et Miro App, une application de brainstorming à distance. De quoi booster la créativité !

 

Côté bureau, l’optimisation des mètres carrés devient essentielle. « Car avec la crise 60% de la surface des entreprises est inoccupée et cela va s’intensifier », affirme Laëtitia Faure. Jooxter propose ainsi une application qui permet d’arriver au bureau en ayant une place à louer chaque jour, et de savoir exactement la surface occupée. Les locaux deviendront également plus serviciels, crèches, banques, services ajoutés doivent y être proposés.

 

 

Bien-être et santé mentale

 

Enfin le bien-être est ici également une notion prépondérante avec la prise en compte de la santé mentale du salarié. En effet Isabelle Musnik insiste sur le fait que prendre soin de ses employés, c’est prendre soin de ses clients : « Take care of your workers, they take care of your customers » disait Craig Menear, le CEO de Home Dépôt. Peut-être une occasion de leur faire essayer le produit de Floatwork, cabine flottante permettant de flotter pour se relaxer ?

 

Les employés permettent la pérennité du business et ont dû pendant la crise, se transformer en de vrais logisticiens. Ces derniers se mettent désormais beaucoup en avant sur les réseaux sociaux comme par exemple la Chocolaterie Sève à Lyon qui a posté un appel au recrutement sur la plateforme TikTok.

 

 

4. Le boom de la mobilité « as a service »

 

La mobilité a elle aussi été re-questionnée au CES et notamment la mobilité « comme un » service. L’interrogation se pose sur le choix des datas qui pourront être mises en commun afin de faciliter le déplacement des employés. Les voitures seront inter-connectées. Voitures électriques et écologiques, voilà à quoi ressemblera le futur pour cette année 2021.

 

Cadillac a montré un concept nouveau de voiture volante type « retour vers le futur ». Quant à Samsung, elle a proposé une voiture ultra connectée c-V2X. Lorsqu’elle repère un passant, la voiture le détecte et affiche des messages cordiaux sur le capot pour le laisser traverser. Des avancées au niveau des voitures électriques se font remarquer comme des modèles de voitures à panneaux solaires sur le côté et sur le toit qui permettent de les recharger. Du côté de General Motors, la marque a annoncé investir 27 milliards de dollars d’ici 2025, ce qui représentera une vente sur trois de modèles électriques ou hybrides.

 

 

Sur terre ou dans les airs ?

 

Les livraisons par drone commencent à voir le jour chez Amazon et Walmart. Les chiffres montrent que celles-ci vont passer de 4 milliards de dollars à 9,7milliards de dollars d’ici 2024

 

Sans contact, home delivery, pick-up et shared deliveries sont également en train d’exploser et perdureront même quand la pandémie sera terminée. Pour les profils ne disposant pas d’un smartphone, ou n’aimant pas l’utiliser, les marques ont mis en place de nouvelles façons de commander : call & collect pour Sephora et call & reserve pour C&A.

 

Pour en savoir plus sur ce que nous réserve l’avenir,  INfluencia et le bureau de tendances Urban Sublime proposent, pour la quatrième année consécutive, aux marques et agences un programme intitulé What’s up Retail : une restitution des meilleurs concepts stores et innovations retail directement puisés à New York et dans d’autres capitales du monde. Pour vous inscrire, c’est ici

 

 

 

 

* nous publierons le compte-rendu de la table ronde mardi prochain.





source : www.influencia.net

agence de communication à Rennes

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