Jean-Michel Jarre: « Mark Zuckerberg n’aurait-il pas une vision old school du Metaverse? »

5 décembre 2021

Le metaverse est la nouvelle obsession de Jean-Michel Jarre. “À cause de la pandémie, il a fallu que nous, les musiciens, redéfinissons la manière de toucher le public, en explorant d’autres moyens de s’exprimer”, explique-t-il. Comme notamment la chanteuse suédoise Zara Larsson, l’artiste Français fait figure de pionnier des mondes virtuels : son concert du nouvel an, diffusé en livestream depuis une version 3D de Notre Dame de Paris, a réuni plus de 75 millions de spectateurs.

Pour le musicien, la France a un rôle à jouer dans le développement des métavers : “on a inventé internet, on se l’a fait piquer par les Américains. Il ne faudrait pas recommencer. Il est urgent d’acquérir une autonomie dans les domaines de production et de diffusion des technologies immersives. C’est à la fois une opportunité et une obligation.” 

Une alternative à la centralisation voulue par Zuckerberg

L’enjeu ? Ne pas laisser la main sur ce sujet aux entreprises américaines, et en particulier à Meta (ex-Facebook) : “Mark Zuckerberg a créé le buzz, mais n’aurait-il pas une vision ‘old school’ du Metaverse ? Le metaverse est un ensemble de plateformes et d’univers indépendants, tous connectés à Internet, et non pas un ensemble de satellites qui seraient hyper-centralisé, contrôlé par un seul homme, en l’occurrence monsieur Zuckerberg. On doit essayer d’avoir une philosophie différente de l’hyper-centralisation au service d’un contrôle des profits. N’oublions pas que Zuckerberg signifie montagne de sucre en Allemand.”

“Mark Zuckerberg a créé le buzz, mais n’aurait-il pas une vision ‘old school’ du Metaverse ?

Devant l’avance prise par des plateformes comme Fortnite, Roblox, Minecraft ou même Meta, Jean-Michel Jarre considère qu’il y a urgence à agir au niveau national, en créant “un airbus du metaverse”. Derrière la formule, l’artiste invite les pouvoirs publics à réunir la filière de la production et du divertissement, ainsi que les acteurs de l’écosystème de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et de l’intelligence artificielle. “Cela doit être une volonté politique, comme ça a été le cas pour Airbus, par exemple, où l’Etat a soutenu l’entreprise de manière persistante et finalement c’est devenu un acquis de souveraineté dans l’aéronautique.”

La France devrait développer une véritable autonomie technologique et avoir une chance d’exercer sa souveraineté dans l’internet de demain

L’intérêt principal serait de développer une véritable autonomie technologique et d’avoir une chance d’exercer sa souveraineté dans l’internet de demain, tout en y faisant porter la voix des industries culturelles françaises. “La XR [pour “Extended reality” ou “réalité étendue”] n’est pas un problème pour le spectacle vivant, c’est une solution permettant à chaque lieu et à chaque production d’élargir sa jauge au-delà même des frontières nationales et de monétiser ces projets de manière plus efficace.” 

Autre argument : “C’est enfin aussi une manière d’utiliser une grammaire familière des jeunes, grâce aux outils issus des jeux vidéo, et ainsi permettre aux enfants et aux ados d’accéder à des créations auxquelles il ne s’intéresserait pas nécessairement autrement.”

200 millions d’euros de subventions publiques

Pour concrétiser cette vision, Jean-Michel Jarre déroule sa feuille de route : “il faut d’urgence créer plusieurs plateformes et plusieurs hubs XR, des plateformes de VR sociales qui permettent de concevoir, produire et surtout diffuser au plus grand nombre des créations en live ou en différé, en 3D et en 2D. Il faut aussi créer une ou plusieurs plateformes collaboratives, bien sûr, qui permettent de se retrouver pour élaborer des projets en commun.”

Bonne nouvelle : dans le cadre du plan “France 2030”, le Ministère de la Culture a d’ores et déjà prévu de consacrer 200 millions d’euros de subventions pour “les expériences immersives et les technologies de rupture”, d’après un tweet de Roselyne Bachelot.

Une paille, face aux 10 milliards de dollars d’investissement annoncés par Mark Zuckerberg ?

Jean-Michel Jarre préfère voir le verre à moitié plein : “On peut aussi considérer que la France est l’un des seuls pays au monde à affirmer sa volonté d’investir dans l’innovation de la culture”. Et de s’enthousiasmer : “avec 200 millions en guise d’amorçage, bien répartis entre des acteurs pertinents et expérimentés, on peut très vite devenir extrêmement compétitif dans le monde !”







source : www.influencia.net

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