L’inclusivité en entreprise : derrière l’effet de mode, un enjeu…

4 janvier 2021

 

Les mouvements #MeToo et Black Lives Matter s’adressent aussi aux entreprises, qui sont de plus en plus averties du caractère systémique des discriminations. Outre le racisme et le sexisme, des néologismes comme l’âgisme, le validisme et le classisme émergent, révélant l’étendue et le cumul des facteurs d’exclusion. Un regard intersectionnel qui place l’inclusivité au centre d’un nouvel humanisme. Extrait de l’article.

 

 

Devenir une entreprise inclusive, c’est un peu comme viser la neutralité carbone : le simple fait de s’y engager de façon performative produit un capital symbolique immense. À l’image du climat, l’engagement vers plus d’inclusivité représente pour l’entreprise une véritable opportunité en matière de positionnement. En novembre 2019, par exemple, plus de 100 entreprises comme Total, la Société Générale et LVMH ont signé le « Manifeste inclusion », soit la promesse de recruter davantage les personnes handicapées en leur sein. Et pourtant : près de trente ans après la mise en place du quota de 6% de travailleurs handicapés, les grosses entités françaises n’ont jamais dépassé les 3,5%, preuve s’il en est d’un certain manque d’allant sur ces questions d’inclusivité. En matière de sexisme au travail, le son de cloche est identique. Si certains groupes comme TF1, Bouygues, Coca-Cola et Microsoft ont mis en place des cycles de mentoring croisé [lire l’interview de Gilles Pélisson, INfluencia #33], et qu’en décembre 2018, des entreprises comme AccorHotels, BNP Paribas et Air France s’engageaient avec célérité contre le sexisme, une étude avait établi cette année-là que les femmes n’occupent qu’environ 15% des sièges au comité exécutif (comex) des 120 plus grands groupes français. Face à cette frilosité des mentalités, le gouvernement prépare un projet de loi pour imposer un minimum de 40% de dirigeantes dans les comex à horizon 2022.

 

 

L’égalité est rentable !

 

Si l’engagement des entreprises en matière d’inclusivité est encore pour le moins timoré, celui des associations tranche franchement avec les formules symboliques et volatiles. Parmi elles, il y a ONU Femmes France, une association rattachée aux Nations Unies qui milite pour l’égalité homme-femme. Sa vice-présidente communication, Catherine Reichert, rappelle avant toute chose la condition de la femme en entreprise : « Il faut savoir que les femmes gagnent en moyenne 24% de moins que les hommes en France. Au niveau mondial, seulement 18% des entreprises sont dirigées par des femmes. » Un déséquilibre d’autant plus regrettable que les dernières études en matière de parité au travail ont établi un lien étroit entre une politique paritaire d’entreprise et son rendement économique. « On peut aujourd’hui affirmer qu’une politique égalitaire produit un meilleur rendement. Dans le classement des 500 plus grosses entreprises du monde, celles qui ont des femmes au sein des postes clés connaissent une productivité en moyenne 34% supérieure », insiste-t-elle. Un chiffre dont le calcul reste encore flou, mais qui souligne à gros traits les divers avantages à s’engager pour plus d’inclusivité.

 

 

*Défenseur des droits, Rapport Annuel d’Activité 2018. **Défenseur des droits, Rapport Annuel d’Activité 2019.

 

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source : www.influencia.net

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