Pour bien comprendre les enjeux autour de la collecte et du traitement des données afin de réussir sa stratégie orientée data, nous avons interrogé Benoît Loeillet, professeur associé à emlyon business school. L’école propose un certificat pour apprendre à piloter la transformation digitale au sein des organisations.
Le certificat Piloter la Transformation Digitale d’emlyon business school accompagne les professionnels dans leurs projets digitaux. © Mathilda Perrot
S’approprier les données collectées et leur redonner un enjeu métier
Les données, qui sont devenues omniprésentes dans les organisations (entreprises, institutions, associations…), permettent aux professionnels de prendre des décisions et d’appuyer leurs orientations stratégiques. Leur utilisation s’est notamment renforcée avec l’émergence de nouveaux outils numériques, qui en facilitent la collecte et l’analyse. « Les données ont toujours été importantes au sein des organisations, que ce soit dans la finance, la comptabilité, l’ingénierie… Rappelons-nous du cahier de comptabilité tenu par le magasin de quartier, où le gérant devait noter de manière manuscrite chaque transaction, avec la quantité de produits vendus, les prix, etc. Les commerçants maîtrisaient les données qu’ils recueillaient. L’enjeu aujourd’hui a évolué avec le volume et la variété des datas qui ont explosé », explique Benoît Loeillet, professeur associé à emlyon business school, au sein de l’équipe data science et intelligence artificielle.
Pour traiter des données et en maîtriser le contenu, les organisations doivent identifier quel département ou service est en charge de leur traitement. « L’erreur souvent commise est de considérer que le volume des données à leur disposition doit être l’apanage du service technique, de l’IT ou de la DSI, car ces datas sont collectées grâce à des outils numériques, mais ce n’est pas le cas. La donnée doit rester avant tout un enjeu métier. » Par exemple, dans le cadre de l’utilisation d’un CRM, les données clients ne vont pas être utilisées par la DSI, mais par le service commercial ou la division marketing d’une entreprise. « Ce sont eux qui doivent maîtriser le contenu de ces données, leur qualité et leur cohérence, et comment les standardiser en vue de leur traitement. »
Pour le professeur associé d’emlyon business school, il s’agit ici de veiller à ce qu’elles soient complètes et pertinentes vis-à-vis des autres bases de données disponibles. Pour un site e-commerce, un client doit ainsi présenter les mêmes coordonnées (numéro de téléphone, adresse postale, email…) quel que soit le service qui en a la charge. « La mise en cohérence globale de toutes ces données constitue un véritable enjeu aujourd’hui à relever au sein des organisations pour éviter de corrompre vos données et faire face à des incohérences et ainsi perturber votre analyse potentielle. »
Comment construire une stratégie data selon son organisation ?
La définition claire des objectifs pour développer ou améliorer un produit ou un service, voire de transformer le fonctionnement interne d’une structure, est à la base de toute stratégie data. « La manière dont une donnée va être collectée n’est jamais neutre. Elle va dépendre de l’objectif que l’on s’est fixé et du processus mis en place en amont de la collecte. » En identifiant ces datas, les organisations vont pouvoir créer de la valeur dans le cadre de la stratégie mise en place. Mais il est aussi possible de suivre une démarche plus « exploratoire » : « je sais que je collecte telle donnée, qu’est-ce que je peux en faire ? Est-ce qu’elle me permet de répondre à mes objectifs stratégiques ? »
La culture de la donnée au cœur de la stratégie data
Quelle que soit la méthode choisie, il est recommandé de sensibiliser et diffuser en interne la stratégie data adoptée, mais aussi de standardiser les processus utilisés pour collecter les données, ce qui est rarement déployé en interne. « C’est ce que l’on appelle la culture de la donnée. Elle est très importante au sein des organisations, car tous les collaborateurs peuvent contribuer à son analyse. » Car la data ne doit pas pour autant être considérée comme une surcouche à appliquer ni une brique à ajouter. « Ce n’est pas en créant simplement une application ou un site web que l’on va devenir une entreprise numérique. De la même manière, ce n’est pas parce que l’on collecte de la donnée que l’on est forcément « data-driven ». C’est la raison pour laquelle il est très important de savoir pourquoi on collecte telle donnée, et dans quelle stratégie cette action va s’inscrire. »
La gouvernance, un enjeu majeur pour les organisations
L’environnement dans lequel évolue l’organisation est lui aussi essentiel dans le développement d’une stratégie data. « Il n’est parfois pas nécessaire de recollecter des données déjà recueillies. Le numérique offre l’avantage de pouvoir collaborer avec une communauté d’acteurs existants pour mettre en place un partenariat, mais aussi pour partager (ou éventuellement acheter) des données, en fonction de leur niveau de valeur et de leur criticité. La gouvernance des données constitue là aussi un enjeu majeur pour les organisations. »
Un certificat pour apprendre à mettre en place une stratégie orientée data
Pour savoir comment réussir sa stratégie data et identifier les ressources matérielles, financières et humaines nécessaires, emlyon business school propose une formation qui accompagne les professionnels dans leurs projets digitaux en leur apportant la méthode et les outils nécessaires : le certificat Piloter la Transformation Digitale (PTD). Le programme, qui dure 11 jours, s’adresse aux dirigeants de PME et ETI, aux directeurs de business unit, aux consultants en mission auprès des entreprises, ainsi qu’aux salariés souhaitant acquérir de nouvelles compétences et ceux qui suivent un projet de reconversion professionnelle dans ce domaine.
Participez au prochain webinar d’information le 14 décembre avec emlyon business school ! © Mathilda Perrot
Un module dédié à la stratégie data permet aux participants de mieux appréhender la gouvernance des données, gérer un projet data-driven, tout en intégrant une dimension de valorisation des données collectées. « Nous invitons les apprenants à mettre en place les différents concepts d’identification des données mais aussi les stratégies à appliquer. L’objectif est de savoir comment elle peut être en adéquation avec les données recueillies, tout en se posant les bonnes questions quant à la méthode employée pour analyser ces datas. » Le certificat permet de démystifier la gestion des données et d’obtenir toutes les clés pour opérationnaliser un projet digital au sein de sa structure.
Les prochaines rentrées sont prévues en janvier pour la version en ligne, en mars à Lyon et en avril à Paris. Un webinar de présentation du certificat est prévu le 14 décembre à 11h.
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