La micro-entreprise entre passion et contrainte

28 septembre 2021

Début 2021, le baromètre annuel de l’envie d’entreprendre des Français, réalisé par Opinion Way pour le salon Go Entrepreneur (anciennement Salon des entrepreneurs) relevait que 21% des Français, soit 11 millions de personnes, avaient l’envie de créer une entreprise, d’en reprendre une ou de se lancer à leur propre compte. Un Français sur cinq ! Mais tous ne passeront pas à l’acte : bien des envies d’entreprendre ne se concrétisent jamais. Pourtant, le confinement, période de baisse d’activité pour certains, de remise en question et d’introspection, a favorisé les virages entrepreneuriaux. Ouvrir son restaurant, devenir prof de yoga, transformer sa boutique en ligne en travail à plein temps, vivre de sa passion… pour 25% des Français interrogés par Opinion Way, la crise fut une opportunité pour faire preuve d’audace.

 

Success stories

On pourrait ainsi s’épanouir en travaillant (de) sa passion ? Les Américains ont même un concept pour décrire ces néo-entrepreneurs : ce sont des acteurs de la « passion economy », un terme popularisé par le journaliste du New Yorker, Adam Davidson. Son message : « Un grand nombre de personnes ordinaires peuvent prospérer en faisant ce qui leur plaît. » Dans le livre The Passion Economy: The New Rules for Thriving in the Twenty-First Century et le podcast qu’il en a tiré1, Adam Davidson raconte les histoires de Nicholas, qui s’est mis à produire et vendre des glaces, de Lauren, qui a lancé sa boutique de thé matcha en ligne, ou plus originale celle de Caroline, qui a ouvert un magasin de stylos à Manhattan. Autant d’exemples d’individus qui ont changé de vie pour créer leur emploi plutôt que d’en chercher un.

 

À ceux qui rêvent de leur emboîter le pas pour vivre de leur passion, Adam Davidson donne une série de conseils (lire encadré). Parmi lesquels : « créez uniquement des produits qui ne peuvent pas être facilement copiés », « quelques clients passionnés valent mieux que beaucoup de clients indifférents », « racontez une histoire », ou encore « la technologie doit aider votre entreprise, pas la diriger ».

Des chiffres en trompe-l’œil

En France, les chiffres de l’entrepreneuriat semblent aller dans le sens d’un boom de cette économie, faite de petites entreprises portées par une personne : sur les 850000 nouvelles entreprises créées en 2020, 630000 sont des entreprises individuelles, selon les chiffres de l’Insee2. « Cette hausse est de nouveau portée par les immatriculations d’entreprises individuelles sous le régime du micro-entrepreneur (+9%), tandis que les créations d’entreprise individuelle classique diminuent (-13%) », note l’institut. En dehors des micro-entrepreneurs, seules 7% des entreprises ont des salariés au moment de leur création. Mais ces chiffres ne doivent pas être surinterprétés : « Les secteurs contribuant le plus à la hausse sont les activités de transport et d’entreposage (+22%), et le commerce (+9%) », note l’Insee. Avec la crise, les jobs de livreur indépendant pour des plateformes comme Uber Eats ou Deliveroo se sont en effet fortement développés, aux côtés des postes dans la logistique et la livraison des commandes e-commerce. Un univers bien éloigné d’une économie de passionnés… Là encore, les Américains ont un concept pour décrire ces travailleurs indépendants payés à la tâche et soumis à une forte précarité : la « gig economy », l’économie des petits boulots.

  1. https://www.threeuncannyfour.com/show/the-passion-economy/
  2. Insee Première, n° 1837, février 2021. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5016913

 

 

 

 

 

 





source : www.influencia.net

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