La transition écologique a le vent en poupe dans la presse d’information

25 février 2022

La transition écologique s’est imposée aux premiers rangs du débat public et la presse d’information s’en fait naturellement l’écho. Bien sûr à l’occasion des catastrophes climatiques et des grands sommets internationaux, mais aussi au jour le jour, révèle l’étude « La transition écologique dans la presse française, émergence et consolidation d’une notion » menée par L’Alliance pour la presse d’information générale avec la plateforme de veille média Aday et L’ObSoCo. « On entend parfois dire que les médias n’en font pas assez pour informer le public sur la transition écologique. Au moment des discussions sur la loi climat, nous avons voulu voir comment la presse d’information s’était emparée de ces sujets », explique Florent Rimbert, responsable développement numérique, qui s’est impliqué dans l’étude au sein de L’Alliance. L’analyse des contenus publiés entre 2011 et 2021 dans 278 quotidiens nationaux et régionaux montre que ces derniers ne sont pas du tout passés à côté du sujet. « Il y a un temps pour les réseaux sociaux et les influenceurs mais le temps long et le travail de passation sur les travaux scientifiques est fait par nos médias. Nos nombreux journalistes suivent les dossiers, écrivent des articles et donnent le ton médiatique sur le sujet », ajoute-t-il.

L’attention à la transition écologique augmente de 183 % en dix ans

Sur près de 180 millions de documents analysés, 230 811 articles traitaient principalement de la transition écologique, chacun représentant un ou plusieurs sujets. Les retombées presse publiées sont passées de 9 300 en 2011 à 26 340 en 2020, soit une hausse de 183 %. « Les médias se mobilisent énormément autour de sommets internationaux (Accords de Paris, COP…) ou d’événements climatiques, mais une longue traine se maintient au-delà. Chaque pic sur un événement précis amène des volumes d’articles plus importants », observe Florent Rimbert. L’utilisation du terme de « transition écologique » a crû de 23 983 % sur la période et a définitivement dépassé celui de « développement durable » en juillet 2018. Il était apparu pour la première fois dans le débat public en juillet 2008 quand un journaliste du Parisien avait demandé à Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Ecologie : « Qu’allez-vous faire pour accélérer la transition écologique ? ». Le mot « canicule » a vu son usage augmenter de 669 % entre 2011 et 2021. Les médias ont aussi contribué à faire émerger les mots « écologiste » (+ 413 % en 10 ans) ou « extinction » (+ 522 %). Le concept de « jour du dépassement » croît quant à lui d’un facteur 15 sur la durée du corpus avec (seulement) 20 occurrences en 2010 et… 367 en 2021 !

« Climat » et « politiques énergétiques et transport », premiers ex-aequo

Malgré l’augmentation des volumes, la hiérarchie des sujets est restée assez stable sur la période avec trois sujets dominants : en 2020, le climat concernait 20 % des articles étudiés (contre 15 % en 2010), tout comme les politiques énergétiques et le transport, suivis des activités humaines et industrielles (16 % en 2020). Les 44 % restants étaient éclatés entre une dizaine de sous-thématiques. L’impact de la pollution sur la santé concerne 6 % de l’ensemble des sujets en 2020 et a connu sa plus forte visibilité lors des pics de pollution atmosphériques. La même année, 4 % des sujets étaient consacrés à la biodiversité, un thème qui avait aussi été mis en avant lors incendies dans le sud de la France (2017) ou en Amazonie (2019). « Tous les sujets sont identifiés depuis longtemps et continuent d’être traités, avec des phénomènes plus récents ou visibles depuis ces 4 à 5 dernières années, comme la collapsologie, note le responsable développement numérique. Les récits sur l’engagement des entreprises et des activités industrielles en matière de responsabilité sociale et environnementale sont aussi plus nombreux. C’est un des facteurs qui va évoluer dans le temps car les entreprises y mettent des moyens. Les médias s’en feront forcément l’écho. »

Les rapports du GIEC à l’origine des plus gros pics

L’attention à la transition écologique tient beaucoup à la grande sensibilité des médias aux sujets concrets et réels : + 273 % d’articles sur le climat, + 193 % sur la santé, + 193 % également sur la biodiversité… Les journaux d’information ne se contentent pas de recenser les catastrophes dans un traitement « factuel ou sensationnaliste », note l’étude. En effet, près d’un tiers (32 %) des articles relatifs au climat traitent aussi des conséquences sur la biodiversité ou s’intéressent à l’adaptation des acteurs politiques (25 %). Dans les sujets consacrés au climat, 24 % des articles relayaient des rapports scientifiques, les plus gros pics de visibilité étant enregistrés lors de la publication des rapports du GIEC, notamment ceux de novembre 2018 sur le réchauffement de 1,5 degrés de la planère et de juillet 2019 sur l’utilisation des sols et sur l’océan. De manière un peu surprenante, l’étude ne montre pas de vraie différence entre régions dans la manière dont les journaux traitent des sujets sur la transition écologique. Si, en Bretagne, les journaux traitent des activités humaines et industrielles un peu plus que la moyenne (20 % contre 16 % en moyenne), la différence n’est pas considérable.

Seule Greta Thunberg se hisse au rang d’« objet » médiatique

Parmi les deux sujets dont le volume d’articles croît le plus sur la période, on retrouve ceux sur l’évolution des comportements individuels (+465 %), notamment autour de l’éco-repsonsabilité, et d’autres sur l’engagement citoyen et militant (+ 437 %), un sujet directement lié à l’action des ONG et associations comme Greenpeace, WWF, Extinction Rebellion… Il est aussi très associé (20 %) à l’adaptation des acteurs politiques, ce qui pourrait témoigner « des efforts militants pour réorienter les politiques publiques dans le sens de l’écologie », note l’étude. Les médias contribuent par ailleurs à faire émerger des figures de la transition écologique. De ce point de vie, le traitement réservé à Greta Thunberg est un exemple marquant. Son émergence sur la scène médiatique en décembre 2018 a fait l’objet de 72 articles dans les médias étudiés et jusqu’à 940 lorsque Time lui a consacré sa Une en juillet 2019. Si la jeune militante n’est pas le seul nom propre qui ressort de l’analyse – on y trouve aussi ceux de Donald Trump, Nicolas Hulot, Delphine Batho ou Pierre Rahbi et Yann Arthus-Bertrand – elle est la seule personnalité qui soit détectée par l’analyse de Topic modeling comme un « objet » médiatique spécifique et cohérent.

 





source : www.influencia.net

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