Le march du sport et des droits TV rsiste encore Facebook et…

9 mars 2021

Après plusieurs partenariats tissés ici et là, et une montée en puissante sur la question qui paraissait inévitable, les Gafa, incarnés par Facebook, ne semble plus si friands de droits TV sportifs. Pour la firme de Menlo Park, la priorité est à présent de régler son différent avec les autorités australienne. À coup de milliards je vous prie.


Le bras de fer entre Facebook et les autorités législatives australiennes a finalement rendu son verdict, loin d’être celui espéré initialement par la plateforme du tout puissant Zuckerberg. Petit rappel des faits : fin 2020, le gouvernement australien déclenchait les hostilités en portant un projet de loi visant à contraindre les géants de la tech à rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus. Il s’agissait en l’état d’établir un « code de conduite contraignant » qui visait les fils d’actualité de Facebook et les recherches sur Google. Les deux entreprises devaient établir des accords commerciaux avec les éditeurs australiens, sous peine de se voir imposer un arbitrage obligatoire. Quelle aura été la réaction du réseau social à cet ultimatum ? Tout bonnement de bannir, il y a de ça deux semaines, les articles de presse de la version australienne de sa plateforme. Les médias australiens ne pouvaient plus partager de contenus depuis leurs pages officielles. Quant aux internautes du pays, ils ne pouvaient plus accéder aux articles de presse sur leur fil d’actualité, qu’ils soient australiens ou internationaux. Une décision brutale, aux conséquences néfastes pour toute la population australienne -aucunement responsable de cette guerre de tranchées- qui laissait transparaitre un sentiment de supériorité évident de la part de Facebook, sûr de ses forces et de ses capacités à remporter la bataille.

« Comme nous l’avons expliqué à de nombreuses reprises au gouvernement australien ces derniers mois, l’échange de valeur entre Facebook et les éditeurs de presse est en faveur de ces derniers », clamait le réseau social. « Nous gagnons peu d’argent avec l’information. Ces contenus représentent moins de 4% des publications vues par les utilisateurs sur leur fil d’actualité ». Malheureusement pour eux, cette décision aura eu comme conséquence d’impacter bon nombres de services de secours en Australie, telles que les pages servant à alerter la population en cas de feux de brousse, de cyclone ou d’épidémie. La page du service météorologique gouvernemental a également « été affectée par les soudaines restrictions de contenus par Facebook », a tweeté la ministre de l’Environnement Sussan Ley, ainsi que celle du service des incendies d’Australie occidentale, alors que l’État se préparait à des conditions de « danger d’incendie catastrophique ».

Plusieurs autres comptes gouvernementaux ont été impactés, ainsi que le service national de lutte contre les agressions sexuelles et la violence domestique, certaines organisations caritatives et même la page de Facebook apparaissaient vierges pour les utilisateurs en Australie. Autant de raisons qui ont poussé à une protestation généralisée des utilisateurs australiens, ainsi qu’à un grand mouvement de solidarité des autres pays à leur encontre. Comme le résumait le ministre des Finances, Josh Frydenberg : « Facebook a eu tort. Ces sont inutiles, autoritaires et vont nuire à sa réputation ici en Australie ». Résultat, la plateforme se voyait contrainte de faire amende honorable, à peine quelques jour plus tard, et d’annoncer un investissement d’ « au moins » un milliard de dollars lors des trois prochaines années pour soutenir l’industrie des médias. Comment dit-on « K.O technique » en aborigène ?

 

 


 

 

Un essai toujours pas transformé

Si cette annonce à six milliards de bonnes raisons de rassurer les industries médiatiques à travers le monde, elle a de fortes chances d’obliger la firme de Menlo Park à opérer un revirement stratégique. Le bonheur des uns fait toujours le malheur des autres. Malgré un appétit affiché pour la question depuis plusieurs années, l’heure ne semble donc pas encore arrivée pour Facebook de faire le grand saut dans le domaine du sport et des droits TV. Pourtant, après une phase d’observation, le réseau social avait bien mené des premiers investissements, notamment sur le football et le cricket, avec un chèque de 600 millions de dollars en Inde. Certains ont cru au début d’une restructuration stratégique autour du sport, mais aujourd’hui, le géant américain semble déjà être en train de reculer -un revirement que le verdict australien ne devrait pas atténuer-, contrairement à Amazon.

En 2017, Facebook affichait ses ambitions, comme l’explique l’économiste du sport Mickaël Terrien : « Ils étaient en phase d’observation, puis ils sont passés à l’attaque. Ils se sont intéressés au sport dans le cadre de leur plateforme vidéo Watch, qui reste inconnue des utilisateurs. Ils ont fait une offre de 600 millions d’euros pour le cricket en Inde, qui a finalement été un échec ». Difficile à rentabiliser, cette offre a surtout fait germer l’idée que Facebook pourrait bien devenir le sauveur tant attendu des droits TV à travers le monde. Pierre Maes, auteur d’un livre sur les droits TV du football, décrypte : « Facebook a été utilisé à l’envie par les clubs et les ligues comme menace pour les diffuseurs en place en 2017, 2018, après cette offre de 600 millions de dollars sur le cricket ». En 2018, le recrutement de Peter Huton, figure iconique du secteur des droits TV, notamment à l’origine du deal d’1,3 milliard d’euros signé entre Discovery et les Jeux Olympiques pour les éditions de 2018 à 2024. C’est pourtant l’inverse qui va se produire : « Fin 2018, Huton explique qu’ils sont en situation d’apprentissage, dans une recherche de partenariats plutôt que de deals exclusifs ». Dans les faits, les cadres de la plateforme préfèrent dépenser peu, tout en se permettant, de temps en temps, de prendre des droits pas chers sur des marchés peu compétitifs . Son hypothèse pour expliquer ce recul généralisé des Gafa est qu’ils : « doivent trouver ça trop cher, et ils ne veulent pas faire une activité classique de TV à péage pour le rentabiliser ».  Pour lui, le cricket était uniquement pour : « développer leur présence en Inde ».

Finalement, l’obstacle principal qui s’impose à Facebook est celui du modèle de diffusion, à savoir qu’elle diffuse ses contenus sportifs sur sa plateforme Watch, gratuite. Pour pérenniser le deal, il faut donc passer par la pub : « Watch a très peu d’utilisateurs. C’est un modèle économique différent, c’est compliqué de ne vivre que de la publicité sur des droits aussi chers. C’est comme ça que Canal+ a tué TF1 petit à petit sur les matches de Ligue des champions », rappelle Mickaël Terrien. Reste une composante sur laquelle tout le monde, dont Pierre Maes, semble se mettre d’accord : « Franchement on peut quand même se dire que si intérêt il y avait, ce serait déjà fait. Ils ne sont pas dans ce modèle de droits remis en vente régulièrement. Ils ne sont pas très contenus, ils ne produisent pas de séries comme Netflix. Eux c’est plus du contenu généré par leurs utilisateurs que, par définition, ils ne payent pas ». Pour l’auteur du « Business des Droits TV du Foot », le constat est là : « Au-delà de Facebook, on peut même dire qu’il n’y aura pas de GAFAM dans le marché des droits TV. Amazon fait des investissements raisonnables, raisonnés en fonction d’une activité. Ils ne seront pas les sauveurs du milieu, ils veulent attirer des gens vers leur plateforme Prime, le sport est un hameçon, rien de plus ».





source : www.influencia.net

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