Lâoccasion remplace peu à peu les faux vendus sous le manteau. Le luxe fait rêver des millions de consommateurs. Rares toutefois sont ceux qui peuvent dépenser 7500 euros dans un sac à main Birkin de Hermès ou 6850 euros dans une petite veste en tweed de Chanel. Pendant des années, la seule solution pour les fans de mode « sans le sou » était dâacheter des copies plus ou moins bien faites. Les produits étaient souvent vilains et la méthode totalement illégale mais faute de grivesâ¦
La seconde main progresse plus vite que le neuf
De nos jours, de plus en plus de sites et de distributeurs proposent des articles de luxe de seconde main. Ce marché a généré 33 milliards dâeuros de revenus dans le monde lâan dernier, selon une récente étude du cabinet de conseil Bain & Company. Ce chiffre a progressé de 65% entre 2017 et 2021, alors que celui des ventes dâarticles neufs nâa augmenté que de 12%. Une étude de la suite marketing cross-device Adot, de Veepee|ad et de la régie publicitaire CMI Media a tenté de comprendre les raisons de lâessor du marché du luxe de seconde main.
Les tabous se sont envolés
Sâoffrir des produits de luxe de seconde main nâest plus un tabou aujourdâhui. 75% des Français se disent prêts à en acquérir. Les articles qui attirent le plus les consommatrices sont les sacs à main (45%), les vêtements (29%), les montres (14%) et la joaillerie (12%). Si les particuliers choisissent dâacheter ces produits avant tout pour faire des économies (82%), beaucoup souhaitent aussi protéger lâenvironnement (52%) et éviter le gâchis. La rareté de certains articles (33%) et la spéculation (14%) sont les autres raisons qui les poussent à sâoffrir du luxe dâoccasion.
La peur de se faire arnaquer avec des copies reste cependant très forte aujourdâhui. Câest pour cette raison que les Français préfèrent aller dans des lieux physiques gérés par les marques elles-mêmes (73%) ou dans des magasins « en dur » multi-marques (50%). Les boutiques de dépôt-vente qui proposent uniquement de la seconde main inspirent, elles, à peine plus confiance (19%) que les sites internet spécialisés (14%).
Ne pas rater le coche
Les griffes de luxe sont donc attendues sur ce créneau. 72% des particuliers pensent en effet quâil est capital que ces groupes gèrent eux-mêmes leurs produits de seconde main. La plupart des géants du secteur hésitent toutefois à sauter le pas. LVMH se refuse ainsi à entrer sur ce marché. 71% des Français affirment pourtant quâils achèteraient plus souvent des produits de luxe de seconde main si les marques géraient elles-mêmes leur revente. Ce marché est également additionnel pour les griffes et peu cannibalisant car 82% des « shoppeuses » de produits de luxe dâoccasion avouent quâelles ne se seraient pas offert un article neuf si elles ne lâavaient pas trouvé dâoccasion. Un tiers des consommatrices ont acheté leur premier produit de luxe en seconde main. Ce marché permet donc aux griffes dâattirer vers elles un public quâelles ne touchaient pas auparavant. 93% des Françaises qui ont craqué pour un tailleur ou des bottines « dâoccase » se disent , de surcroît, prêtes à renouveler lâexpérience. Une aubaine pour les marquesâ¦
Le luxe dâoccasion est la nouvelle mode à suivre. De plus en plus de distributeurs en ont pris conscience. De nombreuses enseignes comme Système U, Auchan et Le Printemps, proposent dans leurs rayons des vêtements de seconde main. Des sites, dont Zalando, suivent la même voie. Des plateformes spécialisées telles Vinted et Vestiaire Collective qui propose en ligne plus de 3 millions dâarticles de luxe dâoccasion connaissent un succès grandissant. La mode sera circulaire ou ne sera pas. Les marques sont prévenuesâ¦
source : www.influencia.net