The Good : Pourquoi avoir candidaté au Grand Prix de la Good Ãconomie ?
Marie Even : Nous voulons montrer quâil existe un e-commerce français et européen capable de proposer un modèle alternatif où lâon peut concilier croissance économique et responsabilité environnementale et sociétale. Nous avons également à cÅur de montrer ce que nous faisons à lâextérieur parce que cela stimule lâinnovation à lâintérieur de notre organisation et permet aussi de mettre en valeur les équipes. La reconnaissance dâune action à impact positif amène lâaction suivante. Ce prix a aussi été lâopportunité de rencontrer dâautres entreprises engagées. Je pense que câest très important face à lâenjeu commun de partager les bonnes pratiques et de sâinspirer des uns et des autres.
TG : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre logique circulaire ?
M.E : Notre démarche est à la fois scientifique et pratique. Grâce à la réalisation de notre bilan carbone, nous avons identifié de façon rigoureuse les postes à émissions les plus importants pour déterminer ensuite nos enjeux principaux et sujets prioritaires. Au rang des sujets prioritaires, il y a tout dâabord lâoffre. Comment pouvons-nous aider nos clients à consommer mieux ? Lâun des projets avec lequel nous avons candidaté est destiné à soutenir la seconde vie des produits. Nous encourageons depuis 2019 nos clients à avoir une autre approche de la consommation avec des initiatives comme Cdiscount Reprise. Cdiscount Reprise permet aux clients de faire estimer la valeur de leurs produits, pour ensuite les proposer à des reconditionneurs qui eux opèrent exclusivement en France. Ce projet nous permet également de soutenir des PME françaises. Nous travaillons également avec des start-ups comme Spareka pour permettre à nos clients de faire de lâautodiagnostic et même de lâautoréparation et ainsi de prolonger la vie de leurs produits.
TG : Et sur votre stratégie de réduction de lâimpact de votre logistique ?Â
M.E : Notre deuxième sujet prioritaire concerne la logistique : les entrepôts, le transport et lâemballage. Sur lâemballage, qui a donné lieu à notre second prix de la Good Ãconomie, nous avons déployé 4 actions : généraliser les matériaux durables, réduire les quantités utilisées, supprimer le suremballage dès que cela est possible et imaginer lâemballage de demain. Nous sommes convaincus que la transition environnementale passera en grande partie par lâinnovation. Grâce à notre collaboration avec la start-up Hipli, nous proposons par exemple des emballages réutilisables en plastique qui, dès la deuxième réutilisation, sont plus intéressants quâun carton à usage unique. Notre démarche est dâidentifier les innovations à lâintérieur mais aussi dâaller les chercher à lâextérieur de lâentreprise. Câest la raison pour laquelle nous identifions et testons des innovations proposées par des start-ups notamment. Nous avons le terrain de jeu pour expérimenter leurs idées.
TG : Comment sâinscrit la RSE dans vos décisions ?
M.E : Lâéquipe chargée des sujets RSE est directement rattachée au Comex. Elle est volontairement en petit effectif car pour nous une politique RSE efficace doit être au cÅur des opérations et non dans une équipe hors-sol. Par exemple, pour arriver à réduire de 30% le nombre de camions mis sur les routes ces 6 dernières années, nos équipes logistiques ont depuis longtemps parfaitement intégré les enjeux climat dans leurs opérations quotidiennes et dans leurs choix de partenaires ou dâinvestissements. Pour les équipes moins matures, lâéquipe RSE est davantage présente pour les aiguiller sur les bons projets, les bonnes méthodes, les bons partenaires. En résumé nous avons une équipe volontairement resserrée avec une RSE qui est avant tout dans les métiers.
TG : Avez-vous rencontré des difficultés ?
M.E : Câest plutôt lâinverse. Nous avons une moyenne dââge très jeune autour des 35 ans. Nous travaillons avec des générations qui attendent des entreprises quâelles se mobilisent et agissent. Cela facilite et accélère une dynamique très forte, grâce à des collaborateurs porteurs de projets clés pour la transformation de lâentreprise. Nous les formons dâailleurs dès leur intégration aux sujets RSE et tout au long de leur expérience en tant que collaborateur. Sur lâexterne nous nâavons pas rencontré plus de difficultés. Lâurgence saute aux yeux de tous. En revanche, selon les secteurs dâactivités, les capacités à agir ou à investir ne sont pas les mêmes.
TG : Pouvez-vous nous partager des résultats ?
M.E : Nous avons un volume dâaffaires annuel qui est de 4 milliards dâeuros environ. Cdiscount.com est un observateur de la consommation avec un tiers de la population française qui se connecte tous les mois sur le site. Nous observons une montée importante de lâachat de produits reconditionnés. Aujourdâhui 1 téléphone sur 4 vendu sur le site est reconditionné. Cette tendance sâétend maintenant à dâautres typologies de produits. Nous avons lancé il y a 3 mois un partenariat avec une start-up qui reconditionne des poussettes. Lâenjeu est dâidentifier quels sont les produits avec une durée dâusage plus courte que leur cycle de vie possible – comme les poussettes – et de trouver des solutions pratiques pour allonger la durée de vie de ces produits.
Aujourdâhui 1 téléphone sur 4 vendu sur le site est reconditionné.
The papier a d’abord été publié dans The Good
source : www.influencia.net