Netflix et Canal+ sont les grands gagnants de cet accord, contrairement à Disney+, Amazon Prime Video et aux autres chaînes de télévision.
Disney+ et Amazon Prime Video ne sont pas satisfaits de cet accord. © stock.adobe.com – AA+W
Après de longs mois de négociation, le nouvel accord sur la chronologie des médias a enfin été signé par les professionnels du cinéma, les chaînes de télévision et les plateformes de vidéo à la demande (VOD). Il devrait entrer en vigueur le 10 février prochain. Bien que les délais de diffusions aient été rabaissés pour tous, certaines plateformes de VOD restent insatisfaites.
Quelle est la nouvelle chronologie des médias en France ?
Suite à l’accord signé par la quasi totalité des organisations du cinéma (exploitants, producteurs, diffuseurs…), voici la nouvelle chronologie des médias en France :
- Canal+ : 6 mois après la sortie des films au cinéma,
- Netflix : 15 mois après la sortie des films au cinéma,
- Disney+ et Amazon Prime Video : 17 mois après la sortie des films au cinéma,
- Chaînes de télévision (TF1, France 2, M6, Arte…) : 22 mois après la sortie des films, tout en conservant une exclusivité de diffusion jusqu’au 36ème mois.
Si cet accord ravit certains acteurs comme Canal+ ou Netflix, d’autres n’y sont pas favorables et l’ont bien fait savoir. En effet, Disney+ et Amazon Prime Video sont absents de la liste des signataires. La SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques) indique ne pas comprendre ces contraintes imposées aux plateformes de streaming. Néanmoins, ces dernières bénéficient toutes d’un rabaissement du délai de diffusion, auparavant fixé à 36 mois.
Aucun changement pour les chaînes hertziennes, qui conservent le délai de 22 mois dont elles bénéficiaient déjà auparavant. Elles obtiennent tout de même une « fenêtre d’étanchéité« , qui implique que les plateformes de VOD devront leur laisser l’exclusivité sur les longs métrages entre le 22ème et le 36ème mois. Des accords pourront tout de même être conclus pour permettre de partager les droits de diffusion.
Canal+ et Netflix pourront diffuser avant les autres
Avec un délai rabaissé de 8 mois à 6 mois pour Canal+, le groupe est le grand gagnant de cet accord. En effet, depuis plusieurs mois, il n’a pas hésité à faire valoir son statut de premier financeur du cinéma français pour conserver sa priorité de diffusion. Parmi les arguments avancés par la chaîne cryptée, on retrouve notamment son accord signé avec le 7ème art français, qui implique un financement à hauteur de 600 millions d’euros sur 3 ans. Canal+ s’est félicité de cette nouvelle chronologie des médias à travers un communiqué.
De son côté, Netflix bénéficie d’un accord plus avantageux que ses concurrents directs Disney+ et Amazon Prime Video. La plateforme de VOD voit son délai de diffusion rabaissé de 36 mois à 15 mois, soit 2 mois de moins que les autres plateformes. Le leader du marché a effectivement fait valoir ses investissements en cours et futurs concernant l’industrie cinématographique française. Netflix s’est engagé sur un investissement à hauteur de 200 millions d’euros par an.
Une parade à cet accord : ne pas sortir les films en salle
Tout n’est pas rose pour tout le monde dans cet accord, et certains acteurs comme Disney+ et Amazon Prime Video n’en sont pas satisfaits. Absent de l’accord, Disney menace donc de ne plus diffuser certains de ses films au cinéma, pour ainsi pouvoir les publier sur sa plateforme de VOD dès la sortie. Bien que ce scénario semble peu probable au vu des bénéfices générés grâce aux sorties cinéma, l’entreprise américaine pourrait tout de même opter pour un choix intermédiaire en ne diffusant qu’une partie de ses films sur grand écran. Affaire à suivre…
Recevez par email toute l’actualité du digital
