La 5G, qui a commencé à faire son apparition en France fin 2020, pourrait-elle bientôt être obsolète ? En 2025, la 5G ne devrait représenter quâun quart des connexions mobiles dans le monde, contre encore 55% pour la 4G, dâaprès les projections du GSMA. Sa marge de progression est donc encore grande ! Mais pour le monde des télécoms, il est déjà temps de commencer à penser à la suiteâ¦
S’adapter aux nouveaux usages connectés
Pour Nishant Batra, le Chief Strategy and Technology Officer de Nokia, qui sâexprimait lors dâune table-ronde du Mobile World Congress, âLes technologies actuelles ne vont pas être suffisantes : nous devons réfléchir à ce qui sera nécessaire pour supporter les usages en 2030.âTélé-médecine, robotique, hologrammes, mondes virtuels et métavers, réalité augmentée, réalité virtuelle ou réalité mixte, intelligence artificielle⦠sont autant de technologies dont les usages vont être amenés à croître de façon importante dans les années à venir, jusquâà atteindre les limites des réseaux actuels.
Anita Doehler, la CEO de la ââNext Generation Mobile Networks Alliance, une association regroupant opérateurs et équipementiers télécoms, sâest justement penchée sur la question. Son organisme vient de publier un guide proposant une cinquantaine de cas dâusages dâune éventuelle 6G.
Une 6G est-elle vraiment indispensable ?
Mais lâévolution des usages nâest pas la seule raison évoquée par le dirigeant de Nokia pour justifier un nouvel âupgradeâ des réseaux, quelques années seulement après le lancement commercial de la 5G : âNous devons aussi améliorer la consommation énergétique du réseau.â souligne-t-il, avant dâévoquer un autre enjeu : la sécurité et la fiabilité des infrastructures télécoms, dans le cadre dâusages de plus en plus intensifs et stratégiques.
La norme 5G avait pourtant été pensée pour être évolutive, afin de prendre en compte lâévolution des besoins et des usages sans avoir à tout reconstruire⦠La ââNext Generation Mobile Networks Alliance reconnaît dâailleurs dans lâintroduction de son rapport quâune partie des cas dâusages de la 6G présentés pouvaient être résolus avec la 5G. âLa 6G devra être une évolution, qui viendra par-dessus la 5G, pas contre elle. Mais nous aurons aussi besoin de technologies ârévolutionnairesâ, qui apporteront une vraie différenceâ, précise donc Nishant Batra.
L’impératif écologique au cÅur des réflexions ?
Pour désamorcer les critiques sur lâobsolescence programmée des réseaux, le rapport de la ââNext Generation Mobile Networks Alliance souligne lâimportance de lâenjeu écologique dans lâélaboration de ce futur réseau, quâil envisage pour lâaprès 2030 : âUn impératif important dans la réflexion sur la 6G est la soutenabilité environnementale, tant en termes dâéco-conception de la 6G que par sa capacité à réduire lâempreinte carbone des industries et des activités humaines.âNéanmoins, pour Gerhard Fettweis, de lâinstitut de recherche Barkhausen, il est préférable de temporiser : âNous avons encore dix ans devant nous. Nous devons dâabord déployer la 5G et en tirer les leçons. On ne sait pas du tout à quoi ressemblera la 6G,â explique-t-il. Seule certitude pour lâinstant : le secteur des télécoms ne pourra pas faire lâimpasse sur une réflexion au sujet de lâimpact environnemental dâun nouveau réseau.
source : www.influencia.net