Un simple coup dâÅil dans la rue, les transports en commun, dans la sphère professionnelle ou privée suffit à se rendre compte de la place que tient désormais le digital dans la vie quotidienne des Français de tous âges. Lâétude « Les Français : papier ou digital, pourquoi choisir ? », menée par lâACPM et CSA Research, dresse un tableau plus nuancé des usages et des perceptions associées à chacun de ces supports. Avec même quelques surprises⦠« Câest le contenu qui drive lâusage. Le message et le média sont de plus en plus confondus », a observé Yves Del Frate, directeur général de lâinstitut CSA, lors de la présentation des résultats, mardi 29 mars 2022.
Un début de saturation des écrans chez les jeunes ?
Pour 78 % des Français, lâidéal de lecture serait de mixer le papier et le digital selon les contextes de lecture et les contenus. Plus dâun sur deux (54 %) ne sont pas dérangés par le fait de lire sur un écran mais apprécient de revenir de temps en temps au papier. A 82 %, les répondants disent dâailleurs quâils restent attachés à la lecture sur papier. Dans cette profusion de propositions, un tiers est toutefois à la recherche dâun meilleur équilibre, avec 25 % qui aimeraient lire plus souvent quâils ne le font sur un support papier et 9 % qui en ont tout simplement assez de lire sur un écran et voudraient arrêter. « Chez les 18-24 ans, cette proportion monte à 18 %, ce qui traduit une forme de saturation dâécrans », a noté Claudine Brule, directrice du pôle Consumer de lâinstitut CSA. Au sein des 26 % de la population les plus technophiles, le papier reste privilégié pour raconter des histoires aux enfants (76 % contre 79 % dans le reste de la population), envoyer des faire-part (72 %) et même consulter la carte dâun restaurant (68 %). Ils sont particulièrement friands des propositions qui allient écrit et audio ou vidéo, comme les podcasts proposés par les marques de presse qui intéressent 64 % des technophiles, les articles retranscrits en audio (57 %), les échanges en live avec les journalistes (49 %) ou les articles vidéo (48 %).
Lâaccessibilité grâce au digital, la liberté avec le papier
En phase avec le rythme accéléré de nos vies, le format digital offre l’accessibilité et la praticité. Il est logiquement plébiscité pour accéder partout et tout le temps à nos documents (51 %), pour lire dans les transports en commun (69 %) ou sur le lieu de travail (61 %). Certains usages ont massivement basculé sur les supports numériques : consulter et stocker les photos (utilisé majoritairement par 73 % des répondants), correspondre avec ses proches (68 %), consulter des recettes de cuisine (56 %) ou un guide de voyage (46 %). Dans dâautres occasions, la transition est déjà bien amorcée, notamment lorsquâil sâagit dâemmener ses billets de transports ou de spectacle, où le recours aux supports digitaux est devenu majoritaire pour un tiers de la population.
La consultation des photos, des recettes de cuisines et guides de voyage à basculé sur les supports digitaux. Pas la lecture des histoires aux enfants
Le papier est préféré dans les moments plus personnels et est associé à une forme de déconnexion et de détente. La lecture sur papier est vécue comme un moment de liberté ! Rien dâétonnant à ce quâelle soit privilégiée pendant les vacances (66 %), à domicile (60 %) ou le soir (64 %). Les Français sont aussi sensibles à lâaspect sensuel du papier : au toucher, mais aussi au rendu des photos et illustrations⦠77 % aiment vivre entourés de beaux livres qui décorent leur intérieur et quâils prennent plaisir à regarder. Le livre reste massivement associé à son support dâorigine : les livres dâart, beaux livres et BD sont consultés à 80 % sur support papier et presque autant (79 %) pour les romans et essais.
Avantage papier pour la liste de courses !
En tête des usages associés au papier, on retrouve la lecture des histoires aux enfants (majoritairement papier à 79 %), ce support étant associé à des valeurs dâattachement et à des qualités émotionnelles. Il dévoile son côté statutaire quand il sâagit dâenvoyer des faire-parts (73 %) ou très pratique pour la liste de courses. Si 69 % des répondants continuent encore de lâécrire sur papier, le vent pourrait commencer à tourner car 20 % ont déjà majoritairement basculé sur le digital. Si le papier reste privilégié pour utiliser une réduction dans une enseigne (52 %), 25 % utilisent les deux supports et 23 % majoritairement le digital. La prime revient aussi au papier quand il sâagit de consulter des catalogues de produits alimentaires (45 %) et encore davantage (48 %) pour le catalogue des cadeaux de Noël. Plus facile en effet dâavoir un catalogue à découper quâune tablette pour illustrer sa lettre au Père Noël ! Pour les élections, 75 % préfèrent le vote papier à son équivalent électronique.
La presse reste majoritairement papier, sauf pour lâinfo
Près de la moitié de la lecture (49 %) se fait majoritairement sur papier. Câest aussi globalement le cas en ce qui concerne la lecture de la presse. « Sur les 3 milliards dâexemplaires de presse diffusés, 80 % se fait sous forme papier, mais le digital donne envie aux jeunes dâaller lire des marques de presse », a noté Jean-Paul Dietsch, directeur général adjoint de lâACPM. Toutes les familles de presse ne sont pas logées à la même enseigne. La lecture de la presse dâinformation a largement migré sur les supports numériques : 49 % pour les quotidiens nationaux, 44 % pour les magazines de sport et 43 % pour les gratuits dâinformation, 42 % pour les magazines dâinformation et 37 % pour les quotidiens régionaux. Bien adaptés à la lecture d’articles courts, les supports numériques permettent aussi de partager les informations, cité comme quatrième argument en faveur de la lecture en format digital. Rien de tel pour la presse à centre dâintérêt : le papier reste un écrin privilégié pour les magazines de loisirs (59 %), la presse féminine (57 %), les magazines sur la maison (47 %) ou encore la presse automobile (41 %).
source : www.influencia.net