Comment la crise a-t-elle réellement impacté les Français ? Lâétude menée par lâInstitut Occurrence pour ici Barbès montre que son impact a été tangible dans tous les domaines et a accentué les écarts.  54 % des sondés, soit plus dâun Français sur deux, estiment que la crise sanitaire « a eu un impact propre à faire évoluer leur rapport au monde et a fait d’eux, au moins en partie, de nouvelles personnes ». 45 % des interviewés tirent en effet de cette période difficile un bilan négatif, 31 % un bilan positif et 24 % un bilan neutre. « Les gens ont changé, mais tout ne sâest pas passé de la même façon pour tout le monde », prévient Pierre Chavonnet, directeur pôle marques et transformation dâOccurrence
Une crise qui a changé les Français
« La crise ne rebat pas les cartes, explique Pierre Chavonnet. Les bilans négatifs, sont sur-représentés chez les moins diplômés (49% vs 45% en moyenne), et parmi ceux ayant une mauvaise confiance initiale dans les institutions (51% vs 45%). En revanche, et câest logique, les bilans positifs sont sur-représentés chez les plus diplômés (37% vs 31% en moyenne), ceux qui croient dans les institutions (34% vs 31%) et les Français engagés dans une association (40% vs 31%). « Au final, ce sont surtout ceux qui font un bilan personnel positif de la crise qui ont confiance dans l’avenir (73% vs 53% en moyenne) ».
Et qui a entamé leur confiance et perturbé leur vie
L’évolution de la confiance dans les différents acteurs montre des gagnants et des perdants. « Les nouvelles technologies ressortent comme les grands vainqueurs, avec +16 pts de confiance depuis la crise, et le seul score qui s’améliore même pour ceux qui en tirent un bilan négatif. La recherche scientifique et médicale (+12 pts) et les acteurs locaux et proximité territoriale (+9 pts) tirent également leur épingle du jeu. En revanche, les institutions républicaines et les grands média (-32% et -33%) sont ceux qui ont perdu le plus de crédibilité », commente P. Chavonnet, qui ajoute : « les grands médias devraient regarder ce résultat avec beaucoup dâattention et se demander comment ils auraient pu mieux accompagner les Français, qui se méfient dâeux et les ont jugés trop anxiogènes ».
Les perturbations directes déclarées, du fait de la crise du Covid montrent des conséquences importantes : la perturbation la plus ressentie touche l’équilibre personnel (64%), puis la sphère familiale (51%) et professionnelle (44% des actifs), et, dans une moindre mesure, leur équilibre économique (37 %). « La santé, paradoxalement est le domaine le moins souvent cité (33%) », souligne Marie-Hélène Moudingo, directrice associée chez ici Barbès.
« Certains comportements semblent s’installer (gestes barrières, nouvelles manières d’animer sa vie sociale, routines familialesâ¦) et des envies de consommation plus responsables s’imposent ».
Une crise qui incite à une évolution des comportements
« Certains comportements semblent s’installer et des envies de consommation plus responsables s’imposent », constate Marie-Hélène Moudingo. Pour la santé, le maintien des gestes barrières est largement le plus cité (62%). En ce qui concerne la vie sociale, on note une tension entre ceux (33%) qui souhaitent la « privilégier dans le futur », et ceux (32%) qui ont découvert de nouvelles manières de l’animer. Ne plus accepter de restrictions de vie est le 2 ème thème le plus cité spontanément (25%)
En matière de vie familiale, 1 interviewé sur 2 s’oriente vers un resserrement des liens familiaux. 29% indiquent quâils vont garder les routines créées pendant la crise (petit dej ensemble, apéro Skypeâ¦), 21% quâils s’engageront plus auprès des leurs. « Si plus dâun Français sur deux estiment être, en partie, une nouvelle personne, on constate que ce nâest pas à travers une angoisse ou une crainte exprimée par rapport à la santé mais bien plus autour du besoin de faire évoluer ses comportements en faveur de la famille, dâun nouvel équilibre », constate P. Chavonnet. En ce qui concerne la vie professionnelle, un Français actif sur 4 a décidé de rééquilibrer son quotidien en accordant plus de temps à sa vie personnelle.  Pour la vie citoyenne, les changements concernent surtout un engagement plus important (27% sâengageront dans des actes de solidarité).
Se recentrer sur ses proches et sur soi-même
En termes d’envies, les Français citent dâabord : le recentrage sur leurs proches (75 %), puis sur soi (73 % « prendre plus soin de moi », 72 % « avoir plus de temps pour moi », et 71 % » donner plus de sens à ma vie »). « Il y a un resserrement sur le premier cercle, on est vraiment dans le champ de lâémotionnel, dans le besoin de proximité », insiste Marie-Hélène Moudingo. Les désirs de consommation plus responsables (65%) et de « made in France » (63 %) nâarrivent en quatrième et cinquième position. « Ce sont des tendances très fortes. Les marques qui le comprendront auront de vrais atouts. Et il sera intéressant de voir si les réponses des Français sont simplement conjoncturelles ou si ces tendances resteront dans le temps long », renchérit Pierre Chavonnet.
Finalement nos compatriotes sont-ils plutôt optimistes ou pessimistes ? Lorsquâon leur pose la question, 53% répondent quâils sont confiants sur lâavenir. Mais P. Chavonnet apporte un bémol : « 76% de ces 53% viennent du quota de ceux qui ont vécu la crise de façon positive et seulement 36% de ceux qui lâont vécue de façon négative. Lâétude du Credoc qui vient de sortir montre que 4 millions de Français ont été fragilisés de façon économique et psychologique ». Rien nâest gagnéâ¦
source : www.influencia.net