Les jeunes générations nâont jamais semblé aussi critiqués quâau XXIème siècle. Comment nous sortir cette idée de la tête au regard de lâacharnement médiatique dont elles sont les victimes ? Tantôt au sujet de leur narcissime supposé en comparaison des générations précédentes, de leur fainéantise « avéré » qui les empêche de se construire un avenir successfull, ou même de leur acharnement à détricoter sciemment la grammaire française.
Un bashing anti-jeune qui sâest même accentué après lâexplosion de lâabstentionnisme aux dernières élections départementales et régionales â « Lâabstention des jeunes mine notre démocratie », titrait par exemple Challenges le 1er avril 2020 â , au point de connaître son paroxysme au moment des vagues successives du Covid-19. Pour nos éditocrates dâalors, la propagation du virus tenait beaucoup plus aux raclettes clandestines entre amis plutôt quâà des politiques vaccinales parfois trop tendres et plus globalement à des décennies de détricotage de notre système de santé public.
Un acharnement dangereux
Pourtant, cette génération qui a particulièrement souffert de la Covid-19 compte parmi ses rangs des acteurs soucieux dâautrui, investis et qui ne cessent de sâengager pour le climat, les droits des femmes, les droits LGBTI, les droits des réfugiés ou encore contre les violences policières. Chaque année en France, plus de 180 antennes de jeunes se mobilisent chez Amnesty, présents sur tous les fronts, depuis leurs lieux dâétudes aux espaces publics et bien entendu en ligne. Présentes dans les universités et les lycées, les AJ organisent des projections de films, des conférences, font signer des pétitions et font connaître les combats dâAmnesty autour dâeux.
à lâoccasion de la Journée Internationale de la Jeunesse, Amnesty International France a choisi de célébrer ces jeunes idéalistes qui se mobilisent et font bouger les lignes. Un même état dâesprit qui anime lâONG depuis ces 50 dernières années. Pour les célébrer, quoi de mieux quâune opération qui tord le cou à toutes ces idées reçues. à travers une campagne print et digitale, Amnesty International France, en partenariat avec DDB Paris°, déconstruit les clichés sur la jeunesse et met plutôt en avant lâénergie et les combats quâelle mène au quotidien. Une façon de dire que dans les rangs de lâassociation, les jeunes militants seront toujours accueillis à bras ouverts. La campagne « Bienvenue aux idéalistes » est à découvrir en affichage et sur les réseaux sociaux pendant encore deux semaines.
Cette campagne vient confirmer la volonté dâAmnesty de se présenter comme une oreille attentive à cette jeunesse trop souvent mise en sourdine. En mars dernier, lâONG dévoilait en Belgique lâinitiative « Mon cri » en sâinquiétant publiquement de lâétat de santé mentale des jeunes mais aussi de lâabsence de leur point de vue dans le débat public. Concrètement, lâopération permettait de formuler différentes propositions visant à améliorer leur vie en société, telles que la création dâun programme de soutien psychologique avec au moins une séance gratuite offerte par leur établissement scolaire, un remboursement partiel ou total de leurs droits dâinscription universitaires, ou encore une meilleure représentation au parlement avec la présence dâau moins un représentant élu par ses jeunes pairs à chaque séance.
Clash générationnel, rien de nouveau depuis lâantiquité
Pour finir sur une note un peu plus légère et ne plus redouter une guerre prochaine entre Boomers et Millenials sur le parvis du Trocadero, nous rappellerons que des écrits remontant à la Grèce antique illustraient déjà cette haine envers les plus jeunes. Horace écrivait en son temps que « Le jeune imberbe ne voit pas ce qui est important : il dilapide tout son argent ». Sans aller aussi loin, le magazine Town and Country écrivait en 1771 : « Où est passée la virilité et lâallure athlétique de nos aïeux disparus ? Ces jeunes gens peuvent-ils être leurs héritiers légitimes ? Certainement pas, cette génération de fainéants efféminés, narcissiques et émaciés ne pourrait pas descendre de la lignée des héros de la bataille de Poitiers ou Azincourt », parbleu ! Et une dernière du Washington Post dans un article publié en 1993 : « Ce qui différencie cette génération des précédentes câest quâelle est la première génération de lâhistoire américaine à vivre aussi confortablement et à sâen plaindre aussi amèrement ». Ouch.
source : www.influencia.net