Près d’un Français sur deux estime que les femmes ne sont pas aussi douées que les hommes pour travailler dans la tech

21 avril 2022

Le constat est établi depuis des années et les données que nous allons vous exposer n’engagent pas à davantage d’enthousiasme : les femmes sont sous-représentées dans les métiers du numérique. Malgré les efforts déployés par diverses parties prenantes du secteur, il est clair que nous n’en faisons pas assez pour briser ce plafond de verre et transformer la start up nation en un havre d’égalité entre les hommes et les femmes. De nombreuses femmes continuent à se battre chaque jour contre le mépris masculiniste dont elles sont trop souvent les victimes et contre les inégalités, en premier lieu salariale, qui en découlent. Selon un rapport publié par Navisite le 15 avril dernier, 94 % des femmes travaillant dans le secteur des technologies estiment qu’elles sont tenues à des normes plus strictes que leurs collègues masculins.

75 % d’entre elles déclarent qu’elles, ou leurs collègues féminines, doivent constamment s’acquitter de plus de tâches administratives que leurs homologues masculins

D’après cette enquête, les femmes sont, non seulement tenues de respecter des normes plus strictes que leurs collègues masculins, mais également d’effectuer la majeure partie des tâches administratives qui irriguent leur entreprise. En effet, 75 % d’entre elles déclarent qu’elles, ou leurs collègues féminines, doivent constamment s’acquitter de plus de tâches administratives que leurs homologues masculins, notamment envoyer des invitations à des réunions, réserver des salles de réunion ou préparer des rafraîchissements. En outre, 86 % des femmes disent avoir été accusées d’être trop émotives ou avoir été décrites par des mots à connotation sexuelle sur le lieu de travail.

 

 

Il n’y a – décidément – plus de justice

Sans oublier que ces inégalités se traduisent encore différemment selon la couleur de votre peau. Selon une autre enquête relayée cette semaine par NBC News, les femmes d’origines asiatiques rencontreraient ainsi bien plus d’obstacles à la pratique de leur activité professionnelle que leurs homologues blanches, notamment des discriminations en raison de leur accent ou d’être obligées, encore une fois, d’assumer des rôles plus administratifs. Ce rapport intitulée Pinning Down the Jellyfish : The Workplace Experiences of Women of Color in Tech a été coécrit par Joan Williams, militante féminisme et professeur à l’université de Californie, Hastings School of the Law. Pour le mener à bien, l’auteure a interrogé plus de 200 femmes travaillant dans la tech qui lui ont partagé des anecdotes sur les préjugés dont elles ont souvent fait l’expérience et sur la façon dont ils affectent leur façon d’évaluer dans leur environnement de travail.

Les femmes d’Asie de l’Est, par exemple, ont déclaré à 42% avoir été rabaissées,  humiliées, ou traitées comme si elles étaient invisibles. Les femmes sud-asiatiques ont également expliqué avoir été montées les unes contre les autres sur le lieu de travail et avoir été confrontées au stéréotype de « l’éternelle étrangère », où leurs compétences et leurs connaissances linguistiques étaient remises en question. Selon une femme d’origine indienne interrogée au cours de cette enquête : « Je devais m’assurer que lorsque je parlais anglais, chaque phrase que je faisais, était grammaticalement correcte et non familière, car je savais, à ce moment-là, que j’étais jugée ».

près d’un Français sur deux estime que les femmes ne sont pas aussi douées que les hommes dans les métiers liés au numérique

 

Qu’en pensent les Français ?

Une sous-représentation évidente et une dévaluation de leurs compétences professionnelles qui conduisent inévitablement à cette donnée : près d’un Français sur deux estime que les femmes ne sont pas aussi douées que les hommes dans les métiers liés au numérique. 41% d’entre eux, pour être plus exact. Un constat qui fait froid dans le dos, et qui nous vient d’une énième étude en la matière, conduite cette fois-ci par Ironhack, un organisme de formation spécialisé dans les métiers du numérique. Elle a été menée auprès de 3 870 entre le 16 et 28 mars 2022, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Femme Digitale du 17 avril dernier. Les 4 raisons principales évoquées par ces 41% pour expliquer leur vision… erronée, a-t-on besoin de le préciser, sont : que les hommes sont naturellement plus doués pour l’informatique, que ces métiers sont plus compliqués pour les femmes, qu’il s’agit d’un facteur culturel qui engage davantage les hommes vers le numérique, alors que les femmes, elles, préfèrent d’autres métiers.

58 % considèrent que ce sont des formations et des écoles très chères ou des études trop longues pour 44 %.

 

 

Concernant l’avenir de leur enfant, les Français sont bien loin d’avoir le réflexe des métiers liés au numérique pour leur fille. En effet, plus de 58 % avouent qu’ils n’inciteraient pas leur fille à s’orienter vers une formation technologique. Dans le détail, 61 % préfèrent orienter leur enfant vers un métier plus facile. Pour 59 %, ils craignent que les métiers numériques soient trop recherchés avec le risque d’être bouchés. 58 % considèrent que ce sont des formations et des écoles très chères ou des études trop longues pour 44 %. Enfin, 41 % pensent que ce sont des secteurs très anxiogènes et difficiles pour les femmes. Heureusement, certaines mentalités sont en train d’évoluer. Ainsi, pour les 42 % qui orienteraient leur fille vers un métier dans la Tech, la première raison invoquée à 74 % est l’essor des métiers du numérique. Pour 68 %, les salaires sont également plus intéressants et 61 % pensent que la place des femmes dans la Tech va naturellement augmenter dans l’avenir. Enfin, 45 % considèrent ces métiers comme très valorisants et seulement 37 % qu’il existe de nombreux débouchés.

 

 

« En plus de permettre au plus grand nombre de s’initier aux métiers de la tech, nous sommes très sensibles à l’inclusion des femmes dans ces secteurs. Nous sommes fiers d’annoncer que + de 55% de nos étudiants étaient des femmes en 2021 et même notre équipe est formée par des femmes à plus de 80 % ! J’ai à cœur de maintenir ce ratio, si ce n’est de faire mieux cette année. Mais nous sommes loin d’avoir gagné cette bataille car comme nous le montrent les chiffres de notre enquête, il faut encore agir largement sur les mentalités et prouver que les femmes sont tout aussi efficaces dans le Tech que les hommes. Si ce n’est plus ! », a précisé Manon Pellat, General Manager chez Ironhack.

 

 

Battle of the sexes

Heureusement certain.e.s d’entre nous sont bien déterminés à accélérer le mouvement. Il y a deux mois, nous interviewons en format podcast Caroline Ramade. La mission qu’elle s’est confiée est simple mais loin d’être remplie : féminiser les métiers de la Tech, avec un objectif de parité d’ici à 2050. Elle a donc fondé 50 in tech, une plateforme européenne qui matche des profils féminins avec des entreprises inclusives en recherche de talents de tous âges. Elle prévoyait même, à l’époque, de proposer également un chatbot pour aider les femmes à mieux négocier leur salaire, afin de lutter contre les inégalités salariales qui perdurent. La preuve, s’il en fallait une, que le monde de la tech peut se mettre au service de tou.te.s. L’entretient dans son intégralité est à écouter par ici.

 



 





source : www.influencia.net

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