Lâagence Rothco Dublin frappe un grand coup cette semaine, avec ces trois spots réalisés à l’attention des salariés dâAccenture Song, sa maison mère. Une campagne qui ne devrait pas manquer, si elle est présentée au Cannes Lions, dâinterpeller un public pourtant habitué à en découdre avec des créations foutraques, étonnantes, spectaculaires, et des idées lumineuses, excitantes ou tout bonnement brillantes⦠A lâorigine de cette opération « crue », lâintention pour la directrice de création de lâagence irlandaise, Jen Speirs de faire en sorte que les fameuses « Periods », ne soient plus tabou. Que chacun comprenne ce que cela implique, et quâau sein de lâentreprise, « on en parle », on sâempare du sujet.
Et en effet, on est loin de lâépoque, où les règles étaient représentées, dans la pub par un liquide bleu versé sur des serviettes ultra-absorbantes. De lâeau a coulé sous les ponts, pour le coup..
Tampon ? caillots ? Utérus? Accenture Song veut s’assurer quâaprès avoir vu cette campagne, plus personne nâamenuise, nâignore, ni ne se moque de ce cycle qui est à lâorigine de la vie⦠De mémoire dâINfluencia, les trois films comptent parmi les communications les plus mémorables de lâhistoire de la pub⦠interne (et externe ?) ⦠Câest en effet une première, que de rentrer à ce point dans le vif de cette incontournable particularité féminine. Et seules certaines influenceuses se sont emparées de l’affaire, en montrant par exemple, une tache de sang entre les cuisses sur un legging, en plein exercice.
« Get Unconfortable », la signature de lâopération, vient renforcer le message véhiculé visuellement.
Chez Accenture Song, on ne veut plus cautionner des échanges irritants du type, -« elle est énervée, aujourdâhui, non ?- «laisse tomber, elle doit avoir ses règles ». Et surtout, pour celles qui sont aux prises avec des règles qui les handicapent chaque mois, qu’elles n’en ressentent pas, de plus une incompréhension de la part de leurs collègues ou une culpabilité mal placée.
On ne voulait pas communiquer en demi-teinte, via un simple mail RH, explicatif, mais en mettant les pieds dans le plat …
Ensuite, la question du format. Ces 20 secondes sont voués à faire le buzz, et câest essentiel. « La meilleure manière de montrer notre engagement, ainsi que la nécessité pour les marques de sâengager, câest dâêtre soi même exemplaire, en montrant la voie, et en s’appliquant à la suivre. Pas en demi-teinte, via un simple mail RH, explicatif, mais en mettant les pieds dans le plat ». explique-t-on au sein dâAccenture Song. Dâailleurs, « Get Unconfortable », la signature de lâopération, vient renforcer le message véhiculé visuellement, de manière pour le moins provocante. Car ce « Get Inconfortable » peut aujourdâhui sâappliquer à tous les sujets concernant la diversité, lâinclusion, l’écologie, les injustices sociales, comme une sorte de porte-drapeau pour éviter ainsi que certains préjugés ne réapparaissent au sein de nos sociétés mouvementées.
les trois films comptent parmi les communications les plus mémorables de lâhistoire de la pub⦠interne (et externe ?)
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Hasard du calendrier, lâEspagne, via son gouvernement, a annoncé il y a une semaine, souhaiter que les salariées puissent poser des jours en cas de douleurs invalidantes, comme des crampes, des migraines violentes ou des vomissements, qui pour ces derniers, touchent environ 15% des femmes.
lâEspagne serait alors le premier pays européen à reconnaître dans une loi que la santé menstruelle fait partie des droits sexuels et reproductifs de la femmeâ¦
Cela se concrétiserait par un arrêt classique sans limitation de durée, signé par un médecin, et pris en charge par la Sécurité sociale. Un texte de loi que les députés doivent maintenant adopter. Si ces derniers ne changent pas d’avis en cours de route, lâEspagne serait alors le premier pays européen à reconnaître dans une loi, que la santé menstruelle fait partie des droits sexuels et reproductifs de la femmeâ¦
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Pour rappel, le congé menstruel existe au Japon depuis 1947, -à Taïwan, en Indonésie, en Corée du Sud et en Zambie-. Dans les faits très peu de femmes y recourent puisque moins de deux d’entre elles sur dix déclarent l’utiliser. Cependant les entreprises qui ne respectent pas cette loi sont soumises à une amende symbolique de 4000 euros. A relire, « La génération guerrière garde le couteau entre les dents », article publié en 2017 dans la newsletter INfluencia.
source : www.influencia.net