Lâobjectif du référentiel de maturité GreenIT est simple : il doit permettre de âdisposer d’un outil commun pour évaluer les entreprises en termes de maturité et de capacité à réduire les impacts environnementaux, sociaux et économiques de leurs systèmes d’informationâ, comme le résumait Frédéric Bordage, le fondateur du collectif, lors de la présentation du document.
In fine, disposer dâun cadre commun dâévaluation permet de réaliser une évaluation homogène des pratiques et de comparer des entreprises, des filiales ou des secteurs dâactivités entre eux. Mais au-delà du benchmarking, le document est également destiné à aider les entreprises à se préparer aux nouvelles contraintes réglementaires, dont la loi REEN du 15 novembre 2021, visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France.
74 bonnes pratiques pour un numérique plus responsable
Pour cela, 74 bonnes pratiques pour un numérique plus responsable sont proposées, à compléter par les autres listes de bonnes pratiques plus spécifiques, sur lâéco-conception des applications et des services numériques, ainsi que sur le contenu, publiées par le collectif.
Ces bonnes pratiques numériques prennent en compte les différents aspects de la vie des systèmes dâinformation, avec un accent particulier sur le matériel, qui représente lâessentiel des impacts environnementaux. Des achats jusquâà la gestion des déchets électroniques, les pistes dâamélioration sont nombreuses. Notamment, il est recommandé de limiter le nombre d’écrans par employés, malgré le développement de la pratique du double écran en entreprise. Sâassurer que la puissance des terminaux proposés aux collaborateurs est bien en adéquation avec leurs besoins réels est aussi un levier sur lequel agir.
Chacune de ces 74 bonnes pratiques intègre désormais des KPIs pour mesurer leur application et faciliter les comparaisons entre entreprises. Par exemple, pour être en conformité avec la bonne pratique âFavoriser les réseaux de télécommunication les moins énergivoresâ, la quantité de données échangées en 2/3/4/5G qui pourraient être réalisées en fibre ou DSL doit être inférieure ou égale à 25%.
Prendre aussi en compte les impacts du réseau
Alors que la précédente version de ce référentiel datait de 2017, une mise à jour sâimposait afin de prendre en compte lâévolution des pratiques et des systèmes dâinformation. Certaines recommandations historiques ont ainsi été abandonnées ou modifiées. Câest le cas par exemple du fait de louer le matériel informatique au lieu de lâacheter. Si lâidée derrière cette recommandation était de rallonger la durée de vie des équipements, et donc leur coût environnemental, dans les faits il sâavère impossible de mesurer la réalité de cet impact puisque tout dépend des pratiques du loueur.
La nouveauté principale de lâannée est la prise en compte des impacts des réseaux de télécommunication, avec lâajout de cinq bonnes pratiques : activer les fonctions dâéconomie dâénergie des équipements actifs du réseau (switch, etc.), acheter des équipements réseau compatibles avec le protocole EEE (Energy Efficient Ethernet), acheter des équipements réseau respectant les exigences ASHRAE classe A3-A4, adapter la dimension du réseau aux besoins réels et au juste nécessaire et favoriser les réseaux de télécommunication les moins énergivores.
Néanmoins, comme le précise Frédéric Bordage, âaujourdâhui, très clairement, l’environnement de travail de l’utilisateur – les écrans, les ordinateurs, etc. – représente dans 99 % des cas le principal poste d’impact du système d’information, même si le réseau augmente.â Câest donc sur ce levier quâil est le plus pertinent dâagir en priorité pour avancer sur la voie de la sobriété numérique.
source : www.influencia.net