Quels seront les métiers com’ / marketing les plus porteurs dans les 3 ans à venir ?

21 avril 2022

Des professionnels vous aident à y voir plus clair.

Si vous lisez cet article, c’est que vous êtes probablement en pleine réflexion quant au métier que vous aimeriez exercer à la sortie de votre cursus en école de communication ou de marketing. Définir le métier que l’on exercera pendant plusieurs années n’est pas chose aisée. Il peut même se révéler être un véritable casse-tête tant il y a de choix et de mutations en cours dans chaque secteur.

Quels métiers recrutent actuellement et recruteront encore dans les prochaines années ? Quels sont les domaines à privilégier ? Juliette Couaillier, directrice talent management Havas Village et global head of talent à Havas Media, Marie Raimbert-Galtier, DRH de Jellyfish, Angélique Bordas, DRH de Isoskele (groupe La Poste) et David Aït-Ali, directeur général de l’agence Rébellion ont répondu à nos questions pour vous aider à anticiper votre projet professionnel.

Les secteurs et les types d’entreprises qui recrutent le plus actuellement

De manière générale, le secteur de la communication est très dynamique actuellement, les entreprises recrutent énormément. Que ce soit dans les agences de publicité, média et influence, mais aussi dans les domaines qui touchent à la technologie, au marketing digital, au e-commerce ou encore au health care – notamment depuis la crise du Covid.

Les agences (publicité, médias et influence)

Pour ceux qui auraient dans l’idée de travailler en agence, bonne nouvelle : il y a de la place. C’est ce qu’affirme David Aït-Ali (Rébellion), en ajoutant que les talents sont d’ailleurs nettement recherchés par les agences : « En moyenne 15 à 25% des agences sont en sous staffing aujourd’hui ». Le recrutement est donc un véritable enjeu pour celles-ci. Un avis partagé par Juliette Couaillier, qui explique que chez Havas Village France, 80 postes sont actuellement à pourvoir. Et ce, tous domaines confondus : créa, média, conseil, expertise, social, data, des postes juniors comme des postes plus seniors.

Les agences recrutent certes, mais beaucoup constatent néanmoins une nette baisse des candidatures. Les attentes des étudiants, futurs salariés, expliquent sans doute cet écart. Juliette Couaillier (Havas) nous explique que la rémunération, la flexibilité, l’équilibre ou encore la promesse d’une expérience différente sont des critères importants et pris en compte par les jeunes diplômés. Ils vont aiguiller les étudiants dans leurs choix. Elle ajoute : « Les métiers de la com (notamment en agence) sont des métiers riches et polyvalents, puisqu’ils ne sont ni mono secteur ni mono client. Ils touchent à un ensemble de dispositifs. Aujourd’hui les agences ont un petit défaut d’attractivité, alors que les métiers qu’elles proposent sont des véritables accélérateurs de carrière. »

Une problématique supplémentaire se pose selon Juliette Couaillier et David Aït-Ali. Il arrive que des étudiants privilégient les startups aux agences : rémunération plus avantageuse, petites structures en très forte croissance (vous avez dit licornes ?) et l’idée d’une bonne ambiance en entreprise peuvent en faire rêver plus d’un. « Certains jeunes préfèrent aller travailler dans une startup qui marche comme Back Market ou Swile », affirme David Aït-Ali.

Pour ceux qui auraient l’envie d’intégrer une startup, sachez que les agences de marketing peuvent être le bon compromis puisque – même si elles appartiennent à un grand groupe – elles s’avèrent être en général de petites structures et surtout, c’est de l’apprentissage permanent. C’est tout l’enjeu pour les jeunes fraîchement sortis d’études : continuer d’apprendre tout en s’épanouissant dans son travail. « En agence, on peut faire différents métiers dans un même environnement », soutient Juliette Couaillier. « Durant notre vie, nous sommes tous amenés à exercer plusieurs métiers, l’agence peut être un bon compromis. »

Le secteur de la tech et du digital

Pour Marie Raimbert-Galtier, ce types de secteurs et entreprises a explosé après le chamboulement de la crise Covid. « Ces changements du quotidien – comme le fait de passer en full-remote (travailler où l’on veut, quand on veut), a fait bondir le besoin de digital dans les entreprises ». En effet, celles-ci ont dû adapter leurs supports à ces nouvelles demandes. Toujours selon elle, énormément de startup ont – toujours pendant cette crise – su rebondir sur l’actualité et se réinventer. Par exemple, en se lançant notamment dans la création d’entreprises de gestion simplifiée du full-remote et du flex-office. « Les plus gros secteurs de recrutement actuels sont tous ceux qui touchent à l’information, la tech et l’engineering. Ensuite le marketing digital et le retail », conclut-elle.

Pour Juliette Couaillier, la tech a largement sa place et beaucoup de potentiel en agence, au même niveau que le pôle créa et média. Le secteur du média serait d’ailleurs celui qui suscitera le plus de changements et de transformation à l’avenir selon elle.

Le domaine de la data et du marketing digital

Pour Angélique Bordas, (Isoskele), s’il est difficile d’être exhaustif quant à énumérer les différents secteurs et les types d’entreprises qui recrutent le plus aujourd’hui, « les métiers du marketing digital sont nettement plus attractifs que ceux de la communication, et ce, depuis déjà quelques années », estime-t-elle.  Elle ajoute qu’Isoskele (groupe La Poste) recrute près de 50 profils par an, dont 70% sur des métiers de la data et du marketing digital : « Des profils qui ont une maîtrise 360 des sujets, avec pour la plupart une bonne connaissance des outils technologiques. Comme nous marions marketing et communication, nous recrutons également pour nos activités publicitaires des directeurs de clientèle et des planneurs stratégiques ».

Le health care

Un secteur que l’on a parfois tendance à oublier, c’est celui du health care. « Un autre secteur qui explosé, c’est le well-being. Après les confinements, il y a toute une partie “mental health” qui s’est développée. Les entreprises se sont beaucoup plus intéressées à cela », explique Marie Raimbert-Galtier (Jellyfish). En effet, un réel engouement s’est créé autour des services de bien-être en entreprise, qu’ils soient digitaux ou physiques. Beaucoup de startups se sont d’ailleurs lancées dans la créations d’applications et de sites proposant des séances de méditation, de développement personnel et même de massages.

Quels métiers seront les plus porteurs à l’avenir ? 

Tout d’abord, selon Juliette Couaillier, il faut prendre en compte le fait qu’il y a probablement des métiers qu’on ne connaît pas encore, et qui vont émerger. En attendant, nos intervenants nous ont aiguillés vers quelques métiers et secteurs qui leur semblent les plus porteurs à l’avenir.

Le marketing d’influence

C’est un marché florissant. Pour atteindre de nouvelles cibles, énormément de marques ont recours aux influenceurs (présents sur TikTok, YouTube ou encore Instagram) afin de promouvoir leurs services.

Pour David Aït-Ali, le marketing d’influence a le vent en poupe. « C’est là où l’on observe les plus belles croissances aujourd’hui ». Il est vrai que de nombreuses agences d’influence ont vu le jour ces dernières années (Follow, PO Agency pour ne citer qu’elles). Les marques se sont rendu compte du pouvoir qu’ont les influenceurs à rassembler des communautés. Social media manager, directeur digital marketing et même agent d’influenceurs, les métiers qui recrutent dans ce domaine nécessitent tous une bonne culture web, et d’être sans cesse à l’affût des nouvelles tendances sur les réseaux sociaux.

Métiers de la production

Les métiers en agences se sont beaucoup transformés ces dernières années. Avant, les pôles étaient dispatchés, les boîtes de productions étaient bien distinctes des agences avec lesquelles elles travaillaient. Maintenant, une agence peut contenir à la fois un pôle Création, un pôle Stratégie, Data, Social Media et même un pôle Production. « Que ce soit des métiers comme producteur ou tv prod, ces métiers sont amenés à s’élargir, car les marques vont de plus en plus demander aux agences d’être productrices de contenu », assure David Aït-Ali. Qu’ils soient dans le domaine musical ou audiovisuel, les métiers de la production semblent porteurs pour les agences à l’avenir, les clients étant toujours plus en proie à vouloir délivrer du contenu.

Métiers de la création (en agence)

Pour David Aït-Ali, il y a beaucoup de demandes de créatifs – en agence du moins. À ce sujet, Marie Raimbert-Galtier a annoncé qu’aujourd’hui, l’enjeu pour les agences et les marques n’est plus de réaliser un simple spot publicitaire, il faut attirer l’attention des passants, être créatifs. Nous le savons, les gens zappent facilement et vite. Rappelons que le temps d’attention des millenials est de 9 secondes, selon le petit traité sur le marché de l’attention de Bruno Patino, La civilisation du poisson rouge.

Que ce soit face à des prints et des affichages digitaux dans la rue, ou face à des publicités sur internet, nous avons tendance à avoir le zapp’ facile. L’enjeu est donc d’être percutant, et cela passe par la partie créative. David Aït-Ali nous explique que les agences doivent se focaliser sur le recrutement – et la conservation – des talents, pour ne pas qu’elles baissent en qualité dans la création française.

« C’est important de changer le modèle (ou paradigme) des agences pour comprendre les attentes des jeunes talents qui n’ont plus envie des mêmes carrières que d’autres pouvaient avoir. Il faut parvenir à proposer des choix de carrière et un environnement de travail meilleur », poursuit David Aït-Ali.

Pour Juliette Couaillier, ce qui va changer – et a déjà changé – dans la création aujourd’hui, c’est sa capacité à apporter des changements positifs à la société. « À travers le brand content, la publicité ou l’influence, nous accompagnons les marques qui peuvent aider les consommateurs à faire des choix éclairés. Nous proposons des imaginaires désirables et nous permettons la mise en avant de rôles modèles. Nous accompagnons nos collaborateurs à prendre en compte cette dimension notamment à travers notre programme RSE Havas Impact+ ».

« On a souvent pensé que le milieu de la pub était très mercantile, qu’il nous guidait vers la surconsommation, mais ce n’est pas du tout le cas », estime Juliette Couaillier : « On peut être un vecteur de transformation, et il faut que l’on tienne ce rôle. On sait qu’on attend beaucoup des entreprises pour transformer la société. Nous aussi on peut le faire. Si on prend la publicité, elle a toujours su être en avance, elle a cette capacité à faire passer des messages, à jouer sur la représentativité. Nous avons des histoires à raconter, des messages à faire passer. »

Direction de clientèle et chefs de projet

Pour David Aït-Ali, il y a deux types de métiers qu’on pense délaissés, ceux de la direction de clientèle et de chef de projet. Pour lui, les agences ont quelques difficultés à trouver de bonnes personnes qualifiées et adaptées à ces métiers-là. Pourtant, le chef de projet détient une place centrale dans l’agence, il doit élaborer, développer et organiser chaque étape d’un projet, tout en sachant gérer le budget imposé par l’agence ou l’entreprise. Le directeur de clientèle – principalement présent au sein des agences de publicité, média, communication ou régie – détient la casquette de commercial, conseiller, manager et gestionnaire dans l’agence.

Le trading media

Si vous ne connaissiez pas ce métier, l’Observatoire des métiers de la publicité définit le trader média comme la personne chargée d’optimiser le choix et l’achat d’espaces publicitaires pour le compte d’un portefeuille de clients annonceurs. Il participe à la mise en place des campagnes, des scénarii, achète des médias et des datas puis analyse des performances et reporting.

L’achat programmatique est très important dans la sphère média, explique Juliette Couaillier. Malheureusement, ce métier comporte très peu de formations pour les étudiants, alors qu’il est vivement recherché par les entreprises.

Les métiers du conseil, du planning strat et de la data

Pour Juliette Couaillier, ces types de métiers (conseil, planning strat et data) déjà porteurs le seront toujours à l’avenir, car créateurs de valeurs pour les clients : « Mieux on connaîtra les attentes des consommateurs, mieux nous pourrons adresser le bon contenu, au bon endroit et au bon moment, à la bonne cible, de la bonne manière ». C’est, selon elle, une gestion assez fine de la communication dans son ensemble. « Cette logique de personnalisation passe notamment par la data, qui permet également de mesurer l’efficacité des dispositifs proposés. Le planning stratégique va trouver le bon fil à tirer. Les métiers du conseil vont avoir une proximité très forte avec les clients et savoir poser les bons sujets ». Pour elle, les métiers de la tech sont également très porteurs dans tous les secteurs, pas uniquement en communication et marketing.

Les métiers et les filières qui ont un décalage entre les besoins en recrutement et le nombre de jeunes diplômés y postulant

Selon Angélique Bordas, le décalage entre les besoins en recrutement et le nombre de jeunes diplômés concerne l’ensemble des entreprises aujourd’hui. « Cela n’est pas seulement un problème de compétences ou de formations, mais plutôt de valeurs d’entreprise et d’équilibre vie pro/vie personnelle qu’elle propose. Depuis déjà plus de 4/5 ans, on sent bien que la relation s’est inversée et que le candidat a plus la main qu’avant », conclue-t-elle. Toutefois, certains intervenants ont constaté un écart avec les métiers du conseil, la gestion de projets et la direction.

Les métiers du conseil, de gestion de projets et de direction de clientèle

Pour David Aït-Ali, il peut y avoir un décalage dans à peu près tous les secteurs, mais particulièrement dans ces trois-ci. Décalage, car beaucoup de personnes ont arrêté ces métiers-là après le confinement/Covid. Mais les agences et entreprises ne peuvent pas se passer de conseil, de gestions de projets ni de direction de clientèle, comme expliqué plus haut. Il y a donc pour le moment un fossé entre les agences et les jeunes diplômés y postulant.

En écho, Juliette Couaillier n’a pas parlé de fossé entre les diplômés et les entreprises, mais a déclaré que « tous nos métiers quels qu’ils soient (chez Havas) sont une forme de gestion de projet. On part d’un brief, on doit en déduire une problématique et y apporter une solution. Et pour faire ça, il nous faut des collaborateurs qui soient ouverts d’esprit, curieux, capables d’aller proposer des solutions ».

Les métiers du trading média

Là aussi, on observe un décalage entre les besoins en recrutement et le nombre de jeunes diplômés postulant au métier de trading média, c’est-à-dire tout ce qui est dédié à l’achat d’espace en mode dynamique. « Ces métiers sont très importants pour l’agence média, mais ils n’existent pas vraiment sur le marché, pointe Juliette Couaillier. Il y a très peu de formations. »

Plus généralement, « certaines formations sont importantes pour nous aujourd’hui, mais n’identifient pas les agences comme une possibilité intéressante pour elles. Pour des profils universitaires comme des étudiants de Dauphine ou du CELSA, les métiers de la communication média sont très peu identifiés comme étant une filière, alors que ce sont des métiers très intéressants pour eux ». Et pour l’agence aussi.

Une certaine méconnaissance de la diversité des métiers existants au sein d’une agence perdure. L’enjeu majeur pour elles aujourd’hui c’est « d’attirer différemment des formations qui ne les identifient pas comme étant des filières d’excellence. Alors même qu’elles permettraient aux jeunes diplômés de grandir très vite. Mais aussi de s’épanouir dans le temps ».

L’engineering

Pour Marie Raimbert-Galtier : « Même pour trouver des apprentis (dans ce domaine) c’est très compliqué. Comme c’est un marché qui s’est ouvert au “full-remote”, c’est un secteur très compétitif. Pour les marchés d’expertise, le paid social et le programmatique, on avait du mal à trouver des jeunes diplômés dans ces filières-là, déjà spécialisées. Ce qui est normal, car si la personne n’a pas choisi la voie de l’apprentissage, elle n’aura pas d’expérience dans ce domaine-là. »

Conclusion

Chers étudiants, ces intervenants vous ont peut-être aidé à y voir plus clair. Trouver sa voie n’est pas facile et peut prendre du temps. Il est normal que vous ayez peur de ne pas trouver le métier qui vous correspond, particulièrement dans les secteurs très vastes de la communication et du marketing. Quasiment tous les étudiants, de tous secteurs confondus, sont déjà plus ou moins passés par là, mais « si vous avez fait des alternances et des stages durant vos études, cela va vous apporter des opportunités », rappelle David Aït-Ali. Travailler en entreprise aide à déterminer ce que l’on va rechercher dans un métier, une entreprise, ou à l’inverse ce que l’on veut fuir. Après vous être demandé « quel est le secteur qui recrute le plus ? », demandez-vous également ce que vous avez réellement envie de faire.

Quoi qu’il en soit, lorsque vous aurez fait votre choix et que vous commencerez à postuler, vous pourrez vous référer à notre dossier étudiant de 2021 pour candidater avec des CV convaincants, mais aussi sur notre rubrique emploi la Réclame !







source : lareclame.fr

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