Regardez-la « bien », Julie Gayet qui oeuvre pour la Fondation des…

8 mars 2021

 

Après la déception suscitée par le Grenelle contre les violences conjugales qui se déroulait en septembre 2020, La Fondation des femmes, reprend son action de plus belle, sur le thème, « regarde-moi bien ». Julie Gayet l’engagée et Anne-Cécile Mailfert (présidente de la Fondation des Femmes) nous racontent cette action aux multiples volets.

 

Ce « regarde-moi bien », sous entendu, « on n’est pas prêtes de lâcher et si nous avons fait la moitié du chemin, c’est aujourd’hui aux pouvoirs publics de remplir leur part du contrat » s’exprime au travers d’une campagne chorale, -clip brillant, percutant et simple-, un manifeste, un #regarde-moi bien, affiché ce 8 mars sur la Tour Eiffel et un appel aux dons. Car au final, c’est l’argent, le nerf de la guerre, comme l’expliquent Anne-Cécile Mailfert, présidente de la fondation des femmes, et Julie Gayet, porte-parole engagée et productrice pour l’occasion de ce clip qui nos interpelle tous et toutes droit dans les yeux. Ne pas fuir nos responsabilités.

 

Fond noir, le contour d’une tête, puis le visage de Julie Gayet, qui s’approche de la caméra, et l’enjoint : « regarde-moi bien », dit-elle ferme, sûre, tout en la saisissant… « ne détourne pas le regard », poursuit-elle. La caméra est cette personne, toutes ces personnes, que la fondation des femmes interpelle via ses représentantes actrices, productrices, visages moins connus. Une volonté de nous inclure, une manière , de nous exprimer ces demandes, prières, déclarations, exigences… sans appel. « Regarde-moi bien quand je suis en première ligne », « regarde-moi bien quand je dis non », « regarde-moi bien quand je te dis que je ne veux pas tout gérer chez nous », « regarde-moi bien quand je demande un salaire égal, «regarde-moi bien quand je porte plainte », « j’ai pas prévu de renoncer »… Puis Muriel Robin, interpelle aussi ces millions de personnes à bien les regarder, tandis qu’Anna Mouglalis, de sa belle voix grave nous incite à faire un don…

 

 


 

 

Ce clip choral, dénué de toute coquetterie, de tout artifice, fait plus que nous toucher, il nous décide tout simplement à faire un don, car il énonce tout ce que font les femmes pour sauver leur peau désormais depuis l’affaire Weinstein qui est venue mettre en lumière les pathétiques agissements d’hommes qui se croyaient au-dessus des lois, dont Weinstein, le premier dela liste: dénoncer, mettre les points sur les i, se faire respecter, sans peur. Ce « Regarde-moi bien » nous dit plusieurs choses : une autorité nouvelle de celles qui agissent, une maturité de celles qui comprennent que l’argent est le moyen d’être pris au sérieux, une injonction à bien comprendre qu’elles ne plaisantent pas, ces femmes, la certitude que l’heure est à l’action, et qu’en tant que spectateurs, nous devons assumer notre responsabilité en faisant un don,en nous engageant à leurs côtés, sinon nous ne serions que des complices, une fois de plus, de ce qui se déroule sous nos yeux, chaque jour. Une jeune réalisatrice Eden Ducourant et son frère Gabin ont réalisé ce clip (signé Little Stories, agence Australie.Gad) qui ne se veut pas « féministe », qui interpelle ceux qui sont simplement d’accord pour faire en sorte que la peur ne fasse plus partie de nos vies. Ados, jeunes, vieux, femmes, hommes… Chez INfluencia, on a fait un don, convaincus par ce message. Car ces maux révélés par Adèle Haenel, par le livre Le consentement de Vanessa Springora,ou celui de Calmille Kouchner, La Familia Grande, par la prestation de Muriel Robin lorsqu’elle incarne Jacqueline Sauvage, sont chacun à leur manière l’expression de la fin des abus, de la victimisation, de la mise en lumière de l’indicible.  Chacune se bat à sa manière.

 

 

 

 

Interview de Julie Gayet et Anne-Cécile Mailfert: Nous avons fait notre part du boulot. Aux pouvoirs publics d’agir, désormais».

 

INfluencia : comment est née cette campagne assumée par des femmes dont la trempe est de nature à nous mobiliser illico ?

 

Anne-Cécile Mailfert : Il s’agit d’un appel au respect. D’une injonction, conséquence d’une prise de pouvoir des femmes qui désormais abandonnent leur rôle de victime, pour interpeller tout un chacun sur cette posture forte, de celles qui ont porté plainte, agissent, exigent d’exister. Nous avons le sentiment d’avoir agi sur tous les fronts, maintenant le problème n’est plus du côté des femmes qui ont tout fait por obtenir les mêmes droits que les hommes. C’est désormais aux politiques de s’engager avec de vraies réponses, des actes.

 

 

IN. : comment avez-vous choisi ces femmes pour incarner ce clip qui n’y va pas par quatre chemins ?

 

A-C.M : tout s’est débloqué pendant les vacances de février. Nous avons appelé nous supportrices, et si certaines n’ont pu faire que la photo, comme Sandrine Bonnaire et Aure Atica absentes pour raisons professionnelles, les autres Muriel Robin, Anna Mouglalis, Julie évidemment, Sophia Aram et les autres se sont immédiatement mobilisées.

 

 

IN. : leur lien avec la fondation des femmes ?

 

A-C.M : Elles sont toutes proches de la fondation, du #maintenant on agit. Ces femmes se mobilisent toutes via leurs réseaux pour promouvoir la fondation, Muriel Robin pour ne citer qu’elle, fait la moitié des rendez-vous auprès des parlementaires avec moi. Anna Mouglaglis nous aide à convaincre des mécènes…, Julie Gayet tape à toutes les portes pour obtenir des fonds

 

 

IN. : l’année Covid qui vient de s’écouler à fait couler beaucoup d’encre sur les violences à l’intérieur des familles. Comment s’est déroulé cet enfermement ?

 

A-C.M : il y a eu une explosion des violences, mais en parallèle et tous les acteurs associés, police, gendarmes, associations ont amélioré considérablement la prise en charge de ces femmes souvent avec des enfants. Si les violences ont augmenté de 60% pendant cette période, les féminicides, eux ont été réduits de 38% (90 exactement en 2020) soit bien moins qu’en 2019 ou il y a eu 146 féminicides…

 

 

IN. : comment expliquer cette baisse ?

 

A-C.M : l’après metoo a généré une lutte contre la violence faite aux femmes, et surtout l’acroissement des plaintes a augmenté de +30%. Or avant le premier confinement il n’y avait pas d’accompagnement et les pouvoirs publics n’avaient pas fait ce qu’il fallait. C’est l’action de Christophe Castaner qui en a fait une priorité, en activant la formation de policiers, des gendarmes, de personnel adéquat à la situation. De notre côté, on a pu récolter près de 4 millions d’euros, dont 2 qui nous ont permis entre autres, d’héberger en Ile de France plus de 700 femmes… Hélàs, depuis la fin du confinement, les bonnes vieilles habitudes reprennent. Les féminicides sont de nouveau à la hausse. Eric Dupont Moretti ministre de la justice et Gérald Darmanin accusé par Sophie Patterson-Spatz de l’avoir violée en 2009, n’ont pas fait de cette problématique leur priorité…

 

 

IN. : concrètement, quelles ont été vos soutiens ?

 

A-C.M. : grâce à l’argent récolté par nos ambassadrices (Julie Gayet vous en parlera mieux que moi, à l’active participation d’Anna Mouglalis, nous avons pu payer des nuitées à des femmes et à leurs enfants via le groupe Accor et Appart City qui ont mis des chambres à disposition…

 

 

IN. : justement, Julie Gayet, comment vous positionnez-vous par rapport à la Fondation des femmes ?

 

Julie Gayet. : dans un premier temps nous avons rencontré Anne-Cécile, juste après avoir été percutées dans nos métiers par l’affaire Weinstein… J’aime faire, fédérer, faire du bruit, ce que j’avais commencé à faire pour #Maintenant on agit. J’ai surtout compris que pour faire exister une cause (une œuvre aussi), il faut savoir fédérer, faire et faire savoir ce qui est extrêmement compliqué surtout dans ces milieux de femmes où l’on distribue volontiers les bons et les mauvais ponts, jugeant de l’action de l’une, et de l’autre, évoquant les bonnes et les mauvaises féministes. Disons que nous ne sommes pas tendres envers nous-mêmes, et donc déjà, la question était de sortir de cette lutte interne, pour être plus fortes, unies dans cette cause commune.

 

 

IN. : concrètement pour faire bouger les choses, il faut des chiffres, des preuves, des actes concrets ?

 

J.G. : exactement, nous sommes entourées d’avocates de haut vol, d’études solides, de chiffres, nous avons un lieu, La cité audacieuse dans le 6ème arrondissement de Paris, qui nous permet d’exister hommes, femmes à égalité. Et puis, nous avons recueilli de l’argent (près de 4 millions d’euros en deux ans) que nous redistribuons aux associations qui nous sollicitent et dont les urgences ne permettent pas l’attente.  Il est terrible de voir en France un milieu associatif pauvre, qui se débrouille avec des bouts de ficelles. J’ai mis toute mon énergie de productrice au profit de la fondation, tout comme je le fais pour une œuvre de  cinéma ou de télévision que je veux monter, défendre. C’est un travail à plein temps. Et je ne suis pas la seule.Toutes les femmes qui sont présentes dans ce clip, (et celles qui n’y sont pas, comme Sandrine Bonnaire, Aure Attika et d’autres) nous demandent comment faire pour être utiles, ce sont elles qui sont partantes pour faire bouger les lignes et se mettent à disposition de la fondation.

 

IN. : vous évoquez encore la manière légère dont la police, la gendarmerie évoque des « viols pas si graves » de « gentils gestes qui n’allaient pas bien loin, « de petites gifles sans conséquence ». Comment réagissez-vous ?

 

J.G. : Nous sommes en pleine préhistoire… comment voulez-vous que je réagisse. Il faut changer les comportements, éduquer, et pour cela, encore une fois, c’est l’argent, les fonds que l’on parvient à lever les unes et les autres, qui convainquent que nous comptons, que nous avons du poids. Après, il faut faire attention à ne pas monter les femmes contre les hommes et vice et versa, c’est tout un travail d’éducation, de communication, un apprentissage qui doit mener à la reconstruction d’une société digne, respectueuse.

 

IN. Dans le cadre de cette grande opération, vous n’avez pas seulement agi en tant que moteur, fédératrice, porte-parole, vous avez aussi produit ce clip…

 

J.G. : oui j’adore ce métier qui consiste à découvrir, à révéler de jeunes réalisateurs, ce que j’ai fait avc Eden Ducourant et son frère Gabin, -vous voyez nous sommes pour la parité!- alors effectivement j’ai produit ce clip avec des techniciens, des loueurs de matériel, une régie, tout un tas de personnes qui ont fait cela gratuitement. Et ça réchauffe le cœur.

 

 

 

 

 

 





source : www.influencia.net

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