Risacca project, le projet d’upcycling ambitieux au service des fonds marins

28 février 2022

Découvert pour la première fois en 1998, le great pacific garbage patch, plus connu sous le nom de « 6ème continent » en France, est une île artificielle de déchets plastiques située dans l’océan atlantique et mesurant près de trois fois la taille de notre beau pays. Déterminés à répondre aux nombreuses spéculations qui entouraient sa formation, les comités scientifiques et les ONG de tous bords se sont succédées jusqu’en 2018 et la publication d’une étude par l’association The Ocean Cleenup révélant que les fichets de pêche synthétiques représentaient pas moins de 46 % de ce désastre écologique à la dérive. Un impact environnemental affolant, d’une part, mais un constat plus qu’alarmant sur la surexploitation de ces outils jugés archaïque et dangereux par de nombreuses spécialistes. Ils piègent régulièrement de nombreuses victimes collatérales, telles que des tortues de mer, des requins ou des oiseaux qui succombent de suffocation ou d’épuisement, une mort lente et douloureuse.

Au moment de publier ces résultats, Laurent Lebreton, océanographe de métier et principal auteur de cette étude a concédé : « Je conduis ces recherches depuis un moment déjà, et c’est très déprimant à observer. Il y a certains déchets où l’on est juste ébahi de les trouver là, dans l’océan. Et les flux ne font que s’aggraver. Nous avons besoin d’un effort international coordonné pour repenser et redéfinir la façon dont nous utilisons le plastique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La situation empire et nous devons agir maintenant ». L’alerte est sonnée depuis un moment déjà, et à ce stade, chaque effort compte.

 

Une équipe concernée

Créé par Carlo Roccafiorita, Cristiano Pesca et Federica Ditta, Risacca est une marque de prêt à porter et d’accessoires qui recycle dans ces créations les déchets liés à l’industrie de la pêche, en particulier les filets. Un exemple d’économie circulaire qui trouve son origine dans l’un des centres de pêche les plus importants d’Italie, Mazara del Vallo, située au sud de la Sicille. Chaque année, celle que l’on surnomme la Sicile d’Afrique par ses influences tunisiennes, produit ainsi « plus de 10 tonnes de filets de pêche, dont les coûts d’élimination pèsent sur l’économie des pêcheurs, parfois contraints de recourir à des méthodes d’élimination illégales », explique Federica Ditta. Les filets en question, principalement composés de nylon, sont ensuite réutilisés comme tissu, ou déchiquetés et transformés en d’autres objets grâce à des processus de fusion, de pressage, d’impression.

« Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons être résilients », a déclaré enthousiaste Carlo Rccafiorita. « En innovant, nous sommes capables de générer des emplois et de protéger l’environnement. Avec Risacca, nous avons conçu un processus qui transformer les filets de pêche en ressources capable de générer un véritable impact social ». Fort de ses convictions, Risacca a récemment conduit une campagne de financement participatif avec l’objectif de créer un vaste laboratoire, mieux équipé, et capable d’obtenir des produits à différentes échelles, d’une gamme de stylo jusqu’au mobilier urbain. Une initiative citoyenne/privée sérieuse et ambitieuse, qui nous ferait presque oublié le manque d’action politique sur la question.

 



 

A situation dramatique… silence planétaire

Mardi dernier, le rapport « perspectives mondiales du plastique », compilé par l’OCDE sur 460 millions de tonnes produites en 2019 dans le monde, nous révèle que seuls 9 % des déchets plastiques ont été en fin de compte recyclés ». « 19 % ont été incinérés et près de 50 % ont fini dans des décharges contrôlées. Les 22 % restants ont été abandonnés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert ou rejetés dans l’environnement ». Sur cette seule année, 6,1 millions de tonnes de déchets plastiques ont été rejetés dans les milieux aquatiques. De quoi produire bien plus de mobilier urbain qu’il n’en faut.

Pour l’OCDE, les pistes sont nombreuses mais – on va le redire – il faut agit collectivement, compte tenu de la place qu’occupent les plastiques dans les « chaînes de valeur mondiales et [les] échanges internationaux ». « Un recours [aux] taxes sur la mise en décharge, des systèmes de consigne et de tarification incitatives », ont ainsi été évoqué. Selon un sondage conduit par l’institut Ipsos pour l’ONG WWF dans 28 pays sur tous les continents, en moyenne 88 % des personnes interrogées considèrent « assez important » – 23 % –, « très important » – 31% – ou « essentiel » – 34 % – la signature d’un traité international pour lutter contre la pollution plastique. En conclusion, personne n’est dupe : chaque effort compte… surtout quand ça vient d’au-dessus.

 



 







source : www.influencia.net

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