Seuls 5% des jeunes se sentent compris par les candidats à l’élection présidentielle

1 avril 2022

Les jeunesses occidentales aux quatre coins du monde se mobilisent politiquement avec toujours plus d’acharnement en participant aux grèves et manifestations mondiales sur le changement climatique et aux protestations contre les élites dirigeantes, la corruption et les inégalités dans des pays comme l’Algérie, le Soudan, la Tunisie, l’Irak et la Libye, ou plus récemment contre la guerre en Ukraine. Des combats à chaque fois ultra médiatisés … malheureusement pas suffisant pour que celles et ceux qui les mènent se sentent écoutés.

Student Pop, une plateforme d’intérim à destination des étudiants, s’est donc intéressée à ce qu’attendaient ces derniers de l’élection à venir. Pour ce faire, elle a demandé aux quelques 200 000 inscrit·es sur sa plate-forme comment ils et elles jaugeaient les propositions des 12 prétendant·es à la présidence de la république. L’étude nous apprend 4 enseignements majeurs.

 

5% se sentent pleinement compris par les candidats

Ce chiffre démontre qu’une large majorité d’étudiants interrogés ont la sensation que les politiciens n’ont toujours pas saisi leurs problématiques quotidiennes. Malgré de nombreuses réformes visant à lutter contre leur précarité et à améliorer leurs conditions de vie, la jeune génération semble peu convaincue par l’action publique. 37,3% se montrent un peu plus optimistes et considèrent que les politiques ont compris certains des enjeux, mais des efforts restent à faire. Tandis que 46,8% ne se sentent pas du tout entendus. Une défiance grandissante qui s’étend à toutes les sociétés occidentales. Pierre Bantata, docteur en économie et professeur à l’ESC Troyes l’expliquait ainsi il y a déjà six ans dans les colonnes du Figaro : « Le sentiment d’inadéquation de la société dans laquelle ils vivent avec leurs attentes se traduit aujourd’hui par une méfiance généralisée à l’endroit de toutes les composantes de la société, des médias aux hommes politiques en passant par l’économie de marché (…) Les plus déprimés se mettent en quête d’idéologies de substitution «clé en main» qui redonneraient un sens à la lutte historique. C’est ainsi que j’explique le vote extrême mais aussi l’attrait pour les systèmes autoritaires voire totalitaires, qu’ils soient politiques ou religieux ».

 



71% considèrent que l’accès à l’emploi doit être l’une des 3 priorités pour le gouvernement

Student Pop a proposé aux sondés de choisir les 3 sujets prioritaires pour le prochain gouvernement. Sans surprise, l’accès à l’emploi est, selon les étudiants, l’un des sujets les plus urgents que le gouvernement devrait traiter. En effet, depuis deux ans, la crise sanitaire a massivement impactée le quotidien des étudiants. Avec la baisse des offres, de nombreux jeunes sont fragilisés par cette économie et ont de plus en plus de mal à trouver un emploi stable et qualifié.

Le prochain chef d’État devrait, selon eux, mettre en place des réformes qui vont dans ce sens. Tous les autres sujets considérés comme urgents ont un rapport avec les conditions de vie : 64,3% pour la précarité, 32,9% pour l’accès à l’éducation et 31,9% l’accès au logement. Ensuite, les sujets sont plus collectifs, 31,6% placent l’écologie en tête des sujets prioritaires, 29,1% la discrimination, 16,2% la lutte contre le harcèlement, 10,5% l’accès à l’information et seulement 9,5% l’accès à la culture. Ces chiffres s’expliquent par le fait que beaucoup sont encore largement traumatisés par la crise encore en cours. Réparer les dégâts que cette dernière à causé doit donc, selon eux, être une priorité.

 



 

56,2% restent fidèles aux canaux traditionnels tels que la télévision et la radio

A l’ère du numérique et de l’hyper connectivité, les jeunes continuent de s’informer par la presse traditionnelle. La TV, ainsi que la radio restent l’un des formats privilégiés par la nouvelle génération. Lorsque le sujet est aussi solennel, il s’agit de valeurs sûres, ancrées dans les habitudes de consommation en matière d’actualité. 45,6% disent s’informer grâce à des conversations informelles avec leurs proches et 29, 1% lisent la presse écrite. À la surprise générale, les réseaux sociaux sont peu plébiscités par la Gen Z.

Néanmoins il est quand même intéressant de souligner qu’en cette période électorale, certains jeunes ne considèrent plus ces plateformes comme un simple outil de divertissement, mais comme une vraie source d’information. En effet, 26,3% se renseignent via Twitter, 23,8% par un influenceur. 19,7 % sur Tiktok, 16,8% sur Facebook. Fait important : parmi les 23,8% qui disent suivre la campagne par un influenceur, 83,7% ont cité Hugo Decrypte comme source principale. Il est suivi par Gaspard G, Raptor ou encore Usul.

 

34% savent déjà pour qui voter

Considérés, à tort, comme désintéressés de la politique, la majorité des étudiants savent pourtant déjà à qui donner leur voix. 25,2% ont une idée mais sont encore hésitants, et 21,7% ne sont pas encore totalement décidés. Les politiciens, en course pour l’Elysée, devront se montrer plus motivés que jamais pour convaincre ces nouveaux électeurs, dont la voix pourrait faire basculer l’avenir de leur pays.

 



Quant à eux, quelle serait leur toute première réforme ?

Pour se montrer à la hauteur de l’enjeu et véritablement leur donner la parole, la plateforme a souhaité savoir quelle serait leur toute première réforme en tant que Président. Parmi les sujets les plus cités les mesures qui semblent leur tenir à coeur tournent principalement autour de l’écologie. Par exemple, certains souhaiteraient offrir une prime aux personnes qui privilégient les transports en commun les jours de pics de pollution, d’autres instaureraient des cours spécialement dédiés à l’environnement dans le cursus scolaire. Enfin, plusieurs ne souhaitent pas forcément mettre en place de nouvelles lois mais plutôt accélérer la mise en place des propositions apportées par la Convention citoyenne du climat.

Le second sujet évoqué est la précarité étudiante. En effet, une majorité voudraient proposer une augmentation des bourses afin de pouvoir apprendre sereinement. D’autres ont évoqué la possibilité de créer un comité permanent de consultation, exclusivement composé de millenials, pour avoir l’avis des personnes réellement concernées par les réformes. Plusieurs jeunes ont proposé que les universités offrent automatiquement un CDD d’une durée de six mois à chaque sortie de longues études. Enfin, conscients des enjeux de notre société, beaucoup sont restés plus classiques dans leur proposition en promettant notamment une réévaluation du SMIC conséquente, une aide à l’emploi pour les entreprises afin de faciliter l’insertion professionnelle, ou encore l’instauration d’un revenu universel. La vérité sort de la bouche des jeunes votants.

 





source : www.influencia.net

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