Tendances 2022 : l’importance de la collaboration pour les professionnels du digital

15 janvier 2022


Pour continuer notre analyse des grandes tendances 2022, nous avons interrogé Drovio, solution française de travail à distance.

Les tendances dans la collaboration analysées par Drovio. © BDM

La pandémie de Covid et l’émergence du travail à distance ont radicalement modifié les besoins des professionnels du digital. Il faut aujourd’hui être capable d’échanger sur des projets, sans être réunis physiquement. Et cela passe par les bons outils.

Pour en savoir plus sur les tendances en termes de collaboration, et l’importance du partage d’écran dans la gestion de projets à distance, nous avons interrogé Julien Lehuraux, CEO de Drovio.

Pouvez-vous nous présenter Drovio ?

Drovio est une solution de partage d’écran collaboratif pensée pour les équipes distantes ou distribuées, c’est-à-dire dispatchées dans des bureaux à travers le territoire ou dans des pays différents. Elle dote les participants de leurs propres curseurs de souris et du contrôle sur toutes les applications partagées, comme s’ils étaient réunis en face du même écran. Elle repose sur une architecture pair-à-pair. Tous les échanges sont cryptés point-à-point pour une sécurité parfaite, et sont également directement transmis aux participants sans passer par un serveur intermédiaire, respectant ainsi la confidentialité des échanges.

Avec Drovio, nous cherchons à rendre le travail à distance le plus proche possible du travail en présentiel, et à proposer une expérience de collaboration à distance aussi transparente et efficace entre les équipes, avec des partenaires ou avec des clients.

Drovio compte plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs répartis à travers tous les continents, issus aussi bien d’entreprises du Fortune 100 et 500, des géants de la tech, jusqu’aux PME et freelances.

Vous êtes un outil leader dans le pair programming, une technique de développement agile. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ? Et quels sont les avantages pour les équipes tech ?

Le pair programming est une technique où deux développeurs sont face au même écran et codent ensemble. L’objectif est de diffuser les connaissances au sein de l’équipe, de partager les bonnes pratiques, et parfois de surmonter des difficultés techniques en combinant les expériences de deux personnes pour résoudre un problème.

Le développeur disposant du clavier est appelé le « driver« , il écrit le code. L’autre développeur est le « navigator » : il examine chaque ligne de code au fur et à mesure qu’elle est tapée, vérifie les erreurs et réfléchit aux prochaines étapes. Les développeurs passent d’un rôle à l’autre plus ou moins rapidement, selon le contexte, afin de maintenir un certain engagement.

Les bénéfices sont multiples :

  • Un code plus court et de haute qualité,
  • Moins d’erreurs et de bugs potentiels, générant moins de code review,
  • Le partage des connaissances,
  • Une formation accélérée des nouveaux membres de l’équipe,
  • Une amélioration de la communication au sein des équipes.

Traditionnellement, on emploie le pair programming dans un scénario junior-senior. L’exercice bénéficie surtout au junior. Cela lui permet d’améliorer sa communication avec l’équipe et de structurer plus efficacement ses raisonnements sur le long terme, tout en tirant partie de l’expérience du senior.

Moins courant, un scénario senior-senior permet cependant de déboguer plus rapidement un problème majeur et de partager ses connaissances sur une technologie ou sur une partie de code jusque-là maintenue par l’un des deux développeurs. On lutte dans ce cas contre le bus factor, un indicateur de risque dans le développement. L’image est brute, le bus factor fait référence aux chances d’un projet d’aboutir dans les délais définis si l’un des développeurs clés se fait renverser par un bus (ou plus sérieusement, devient malade ou quitte l’entreprise).

Cette méthode de travail est encore peu utilisée en France, pourquoi ?

Elle est surtout répandue outre-Atlantique. En Europe, la technique est principalement employée en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suède.

En France, le pair programming est utilisé en milieu universitaire par les étudiants placés en binômes dans le cadre de travaux pratiques ou de projets.

Bien que quelques entreprises aient embrassé cette technique dans nos contrées, elles restent minoritaires. L’idée que deux développeurs sur une même tâche soit un gaspillage de ressources reste tenace. Pourtant, dans des métiers autant centrés sur le savoir, on a au contraire tout intérêt à promouvoir le partage de connaissances au sein d’une équipe. Le pair programming est un moyen direct et efficace de parvenir à cette fin.

Vous permettez aussi la collaboration dans le design. Pourquoi est-ce important ? Globalement, l’avenir du design passe-t-il par des outils pour travailler à « plusieurs mains » ?

Concevoir un design est un processus itératif. On recherche la validation étape après étape d’un pair, d’un manager ou d’un client. Drovio simplifie la démarche à distance, chaque participant disposant du contrôle et pouvant pointer et annoter à l’écran sans avoir à disposer du logiciel du designer bien souvent lourd. Ainsi, il devient très simple pour le donneur d’ordre d’indiquer les changements de couleur, de formes à appliquer, afin d’itérer en temps réel et gagner un temps précieux.

Quel est le gain de productivité à utiliser une solution de travail partagé comme la vôtre ? Les projets avancent-ils plus vite ?

Drovio évite considérablement les allers-retours sur un projet. Lors d’une session de travail collaboratif, tous les participants peuvent être acteurs. Le recours à des réunions se fait ainsi plus rare. On permet de réaliser à distance ce qui se faisait traditionnellement sur site ou à défaut avec des outils de partage d’écran simples et inadaptés. On restitue en somme une expérience « présentielle » à distance.

Est-ce aussi un bon moyen de stimuler la productivité des équipes ?

Une équipe efficace est une équipe qui communique. En donnant les outils permettant de collaborer activement, on réinstaure un sentiment de présence au sein des échanges distants. Ce qui renforce la communication des équipes et lutte activement contre l’isolement des collaborateurs.

Le travail collaboratif concerne-t-il uniquement les équipes tech et design ou y a-t-il d’autres cas d’usages ?

Les cas d’usage pour les métiers du digital sont multiples :

  • Remote pair programming : plusieurs développeurs collaborent en temps réel sur une même base de code.
  • Design : un graphiste et son manager ou client, ce dernier indiquant les retouches à apporter au projet en direct avec son curseur, par exemple les couleurs, formes, etc.
  • Formation à distance : avec l’apparition du Covid, les sessions de formation qui se faisaient en physique sur un parc de machines se font à distance, permettant au formateur d’intervenir à tout moment et constituer des binômes ou groupes d’élèves sur une même session, toujours à distance.
  • Recrutement et interview technique à distance : tester un candidat dans des conditions réelles, sur des outils métiers. L’employeur peut alors directement interagir avec le résultat du test et faire un compte rendu en direct au candidat. Certaines entreprises tech, pour des postes de développeur, font passer ces tests en pair programming afin de tester également le comportement du candidat, sa façon de communiquer et d’articuler ses réflexions.
  • Onboarding de nouveaux employés à distance : montrer les outils utilisés au sein de l’entreprise, comment ils fonctionnent, où trouver les ressources nécessaires, débloquer le nouvel employé face à un problème…
  • Revue de projet, avancer sur des documents à plusieurs en temps réel (des présentations PowerPoint par exemple).
  • Brainstorming.

Avec l’émergence du Covid et du télétravail, ces solutions vont-elles devenir la norme ? Quelle est la place des réunions et échanges physiques dans ces échanges hybrides ?

L’intérêt grandissant pour le télétravail ne date pas d’hier. Il suffit de chercher « remote work » sur Google Trends depuis 2004 pour s’en laisser convaincre. L’apparition de la pandémie a eu un effet accélérateur sur le recours au télétravail, incitant les géants de la tech à absorber cette culture. Bien que depuis lors, certains d’entre eux ont fait en partie marche arrière, les employés ont plutôt adhéré à ce mode de travail et 1 personne sur 3 aux US préférerait démissionner plutôt que de revenir au bureau.

Donnant accès à un vivier de talents bien plus important pour les entreprises qui ont choisi la voie du full remote, le télétravail a néanmoins apporté son lot de nouveaux challenges. Parmi ceux-ci, le sentiment d’isolement et d’exclusion. Des solutions de communication spontanée et de travail collaboratif telles que Drovio permettent de lutter contre ce phénomène. Elles insinuent un sentiment de présence dans les échanges en ligne des équipes et relèguent la distance au rang de fait plutôt que de contrainte.

Le recours aux réunions interminables est amoindri, chacun pouvant alors apporter sa pierre à l’édifice en temps réel, sans quitter le confort de son bureau et tout en gagnant considérablement en productivité. La limite se situe plus dans les liens tissés dans les échanges physiques que l’on ne peut imiter à distance, mais qui peuvent être résolus par des séminaires annuelles ou des rencontres périodiques suivant les besoins exprimés par les collaborateurs.



Source : Blog du modérateur

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